Thierry Bercault

Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

14 novembre 2022

Le Festival des 3 continents à Nantes, un regard unique et puissant sur le monde

Pour sa 44ème édition qui démarre le 18 novembre au Théâtre Graslin, le Festival des 3 continents nous ouvre, une fois de plus, une fenêtre sur l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du sud avec un cinéma inconnu des grands distributeurs. Un regard construit, poétique, loin du discours dominant. Avec 90 films sélectionnés, 10 en compétition, et des rétrospectives à ne pas rater, Jérôme Baron, le directeur artistique du festival, nous livre ses pépites, hors compétition.

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26 octobre 2022

Pourquoi la Saint-Barthélémy n’a pas eu lieu à Nantes ? 450 ans plus tard, des historiens revisitent l’histoire.

On croyait tout savoir sur les massacres de la Saint-Barthélémy et en fait, on ne comprenait pas les ressorts de cette tuerie de masse. En fouillant dans les archives des notaires et des prisons, des historiens ont éclairé les guerres de religion sous un œil neuf. Mercredi 5 octobre au Temple protestant de Nantes, ils ont donné une conférence très instructive.

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19 octobre 2022

« Inde, reflets de mondes sacrés» : une exposition qui tisse des liens au Château des Ducs

Pour lancer cette exposition qui scelle 75 ans d’amitiés franco-indiennes et 75 ans d’indépendance de l’Inde, le Château des ducs avait invité Laura Giuliano, la conservatrice du Museo delle Civiltà de Rome pour nous révéler les trésors de «L’Inde, reflets de mondes sacrés» car c’est ce musée italien des civilisations qui a prêté la plupart des statuettes et autres objets exposés.

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17 octobre 2022

L’exposition «Départ d’usines» passage Sainte-Croix raconte en photos le déclin industriel de Nantes

Quel meilleur regard pour comprendre un tournant historique que celui des photoreporters qui travaillent dans les journaux locaux. En couvrant l’actualité, ils et elles sont les témoins de nombreuses fermetures et démolitions d’usines. Leurs photos retracent cette mémoire ouvrière disparue. Elles sont à découvrir jusqu’au 19 novembre passage Sainte-Croix à Nantes.

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11 octobre 2022

Jeudi 13 octobre au Pannonica, «World is a blues» vous emmène dans la « jungle » de Calais.

World is a blues, c’est la dernière œuvre musicale de Kristoff K.Roll . C’est un récit électroacoustique qui met en scène des voix de migrant·es recueillies dans des camps de réfugié·es à Calais, Saint-Nazaire, Ivry-sur-Seine. Et pour amener du rêve et de la poésie dans le parcours de souffrance de ces invisibles, ils ont fait appel à Jean-Michel Espitallier.

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17 juin 2022

«El otro lado». La traversée périlleuse des mexicains vers l’Eldorado américain s’expose à Cosmopolis grâce à l’association Comal.

Du 17 juin au 17 juillet, l’association des mexicains de Nantes, Comal, propose de vivre le calvaire des migrants qui vont chercher une vie meilleure de l’autre côté de la frontière. Elle a invité des artistes et monté des décors qui donnent une idée des souffrances traversées. Exemple avec cette exposition de lithographies d’Alondra Alonso Alvarez qui vit à Aguas Caliente au Mexique.

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08 Juin 2022

30 ans après, la Bosnie sous la menace d’un éclatement. L’histoire revue et corrigée à l’espace Cosmopolis.

Avec les accords de Dayton de 1995, le conflit militaire en Bosnie- Herzégovine a été réglé mais pas les divisions politiques. 30 ans après l’attaque de Sarajevo, les menaces de dislocation du pays renaissent. A la manœuvre, Milorad Dodik. L’autocrate veut recréer une armée serbe. Il glorifie les criminels de guerre et porte un projet sécessionniste. Il est appuyé par le Président croate, Dragan Covic, et Vladimir Poutine. Pour évoquer ce sujet, l’association franco-bosnienne et l’assemblée européenne des citoyens de Nantes ont invité Loïc Trégourès, membre de l'Observatoire des Balkans, auteur du livre « Le football dans le chaos yougoslave » et co-auteur avec Aline Cateux d'une note de la Fondation Jean Jaurès «Bosnie-Herzégovine : vers un éclatement du pays ?»

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017