21 novembre 2019

Soirée sous haute (EX)TENSION

Les 14 et 15 novembre 2019, le cirque Inextremiste a posé son chapiteau à St Herblain, près de Nantes. Leur spectacle, Extension, surprend autant qu'il émerveille, retour sur ce show d'équilibre unique.

Soirée sous haute (EX)TENSION

21 Nov 2019

Les 14 et 15 novembre 2019, le cirque Inextremiste a posé son chapiteau à St Herblain, près de Nantes. Leur spectacle, Extension, surprend autant qu'il émerveille, retour sur ce show d'équilibre unique.

Rendez vous sous un chapiteau, à deux pas de Nantes, pour une soirée toute droit sortie d’un souvenir d’enfance. Pour cette soirée du 14 novembre, pas de popcorn, pas d’animaux sauvages, pas de clown, le cirque ce n’est plus ça. Ce soir nous avons rendez vous avec le Cirque Inextremiste, venu nous présenter leur spectacle Extension, créé en 2014. Un choix de nom qui s’explique très rapidement après le début du show.

Bien installé dans un gradin quasi-plein, la vue sur la scène est quelque peu déconcertante, bien que le spectacle n’ait pas encore commencé. Un sol jonché de bouteille de gaz de différentes tailles, de planches de bois, de plots de signalisation. On se croirait sur un chantier, et ce n’est pas finit.

©Tiziano Aiello

Avec un temps parfois long, le spectacle porté par trois artistes se met en place. Les acrobaties sont de plus en plus impressionnantes, nous sommes face à des équilibristes fous. L’un est en fauteuil roulant installé dans une mini pelle, les deux autres au sommet d’une planche de bois. Le récit de cette soirée est simple : l’un veut se venger des deux autres et leur en fait voir de toutes les couleurs ou plutôt de toutes les hauteurs.

© Valery K Meisenthal

Face à cette démonstration de force (et de créativité), le public nantais reste sans voix. Façon de parler. Tout au long de la représentation les enfants, les adultes, les ados rient, crient, bref s’intègrent à la proposition artistique des artistes. Ces derniers reprennent biens les codes du spectacle vivant : faire rire le public, le faire participer et accentuer une certaine proximité entre la scène et les gradins.

D’un décor de chantier à l’air négligé,  les artistes circassiens nous emmènent jusque dans leur folie créatrice et vertigineuse. On croirait à une soirée entre potes, quand l’un suit les autres à vouloir faire des conneries sur le bord d’une route, le professionnalisme en plus. Si la chute n’est jamais loin, elle ne fait que renforcer l’intérêt du spectacle. Une performance millimétrée surprenante qui réjouit l’enfant qui sommeille en nous.

 

Un 11 novembre mémorable : Le Warehouse accueillait Laurent Garnier

Datajournalisme à Angers

Les étudiantes et étudiants de l'UCO découvrent le datajournalisme avec Fragil

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017