19 novembre 2019

Un 11 novembre mémorable : Le Warehouse accueillait Laurent Garnier

A 53 ans et plus de 25 ans de carrière, Laurent Garnier est plus que jamais une icône du monde de la nuit française. C’était à l’occasion du NAME Festival, un festival Lillois que l’artiste a joué au Warehouse ce dimanche dernier.

Un 11 novembre mémorable : Le Warehouse accueillait Laurent Garnier

19 Nov 2019

A 53 ans et plus de 25 ans de carrière, Laurent Garnier est plus que jamais une icône du monde de la nuit française. C’était à l’occasion du NAME Festival, un festival Lillois que l’artiste a joué au Warehouse ce dimanche dernier.

Avant son arrivée, on a pu voir Philippe Bernard et Quentin Schneider jouer pour ensuite laisser place à APM001 : les fondateurs du NAME Festival. Ce trio a proposé un set techno aussi profond que mélodique. Petit plus : des images intrigantes et psychées passaient sur l’écran LED en arrière plan. Cela donnait une réelle impulsion et du mouvement à leur set.

C’est vers 3h que Laurent Garnier est arrivé sur scène pour regarder ses prédécesseurs, tout en les encourageant. La transition s’est faite 30 minutes plus tard. Celle-ci était tellement fluide que si l’on ne regardait pas la scène, on ne pouvait pas savoir qu’il avait pris la main. La machine était lancée. Laurent Garnier allait faire son show pendant 3heures.

On sait à quel point cet acteur de la scène techno s’est battu contre la mauvaise réputation de ce genre musical dans les années 90, contre les amalgames entre musique et tous les codes négatifs qui lui étaient associés tels que la drogue, l’alcool et la violence. Il s’est battu pour prouver à quel point la techno était un phénomène à part entière et souhaitait lutter contre cette mauvaise compréhension, et montrer à quel point ce style de musique était entrainant et fédérateur. La preuve en est aujourd’hui : il remplit toutes les salles où il se présente de la France au Japon, où il jouera dans 10 jours.

Laurent Garnier ce n’est pas que des sets d’une infime précision, c’est aussi une grande humilité et simplicité. Il a su jouer avec le public, le remercier de nombreuses fois, lancer des sourires et applaudir la foule qui était en feu toute la soirée. Il était épaté comme si c’était la première soirée qu’il jouait. On ressent l’amour et la passion qu’il a pour son métier mais aussi pour son public. Il a applaudi et remercié plusieurs fois l’équipe du Warehouse et celle du festival. Il a même publié un post de remerciements sur son compte Instagram.

Encore une fois, ce fut un carton plein. On est plus qu’impatient de le voir dans un autre registre. Le monde cinématographique lui a ouvert ses portes début 2019 dans le film « Paris est à nous » pour lequel il a enregistré 3 tracks. Il n’est pas prêt de s’arrêter, son documentaire « On the Record » devrait bientôt voir le jour. Qui de mieux que Laurent Garnier pour parler de l’ascension de la techno et de la place qu’elle occupe aujourd’hui.

On espère le revoir bientôt sur la côte Ouest…

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Curieuse et passionnée par l’art, particulièrement par la musique, Chloé vous fera découvrir à travers ses articles ses coups de cœurs musicaux ainsi que ses découvertes nantaises...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017