• Sophie Baudry, artiste en broderie contemporaine
29 novembre 2023

Sophie Baudry, de la collection de fils à la confection de broderies d’art

Depuis son plus jeune âge, Sophie Baudry est passionnée par la broderie et son univers. Ses formations en métier d'art et arts plastiques, sa longue pratique et son talent lui permettent aujourd'hui d'être artiste brodeuse et d'exposer actuellement à Nantes.

Sophie Baudry, de la collection de fils à la confection de broderies d’art

29 Nov 2023

Depuis son plus jeune âge, Sophie Baudry est passionnée par la broderie et son univers. Ses formations en métier d'art et arts plastiques, sa longue pratique et son talent lui permettent aujourd'hui d'être artiste brodeuse et d'exposer actuellement à Nantes.

Passementerie dégénérée de Sophie Baudry

Le ravissement des arabesques de Sophie Baudry

Petite, Sophie Baudry était déjà attirée par les matériaux liés à la broderie : « Je collectionnais tous les fils, tous les boutons, toutes les perles que je trouvais. Je faisais des petits colliers, des trucs d’enfants. » Plus tard, elle se dirige naturellement vers la mode et suit un BTS en design mode. Alors qu’elle prépare son projet de fin d’année en utilisant la broderie, elle sent que c’est son médium. Elle a tout de suite une affinité avec cette pratique et continue à explorer la broderie en passant le diplôme métier d’art à Rochefort. C’est l’occasion pour elle de découvrir la haute couture en faisant un stage pour le prestigieux atelier Vermont. Elle poursuit la broderie artistique depuis.
Avec l’envie de renouveler ses pratiques, elle suit un Master en Arts plastiques qu’elle obtient en 2021.

Ceinture brodée pour robe de mariée par Sophie Baudry

Ceinture brodée pour robe de mariée, réalisée pour Alfredo Vaez

Je viens à la fois des Arts Appliqués et des arts plastiques, c’est la technique aussi qui est très importante pour moi.

Aujourd’hui Sophie Baudry, après avoir perfectionné son geste au fil des années, est à la fois artisane d’art, artiste plasticienne et brodeuse pour le vêtement.
Elle a d’ailleurs noué une collaboration avec le couturier Alfredo Vaez, pour lequel elle crée, depuis 2014, des accessoires : ceintures, bretelles, manchons, colliers et travaux d’incrustation.
Pour sa broderie actuelle, elle précise qu’il s’agit de la peinture à l’aiguille. Elle utilise beaucoup de « matières naturelles dont la soie, pour sa propriété très vivante ». Quant aux tissus, elle aime les dénicher dans les vide-greniers, chez Emmaüs aussi. Elle travaille beaucoup avec la lumière : les mats et les brillances, elle explique d’ailleurs : « La plupart des broderies bougent tout au long de la journée en fonction du temps, de la lumière. »

Blue Note de Sophie Baudry

Blue Note a donné son nom à l’exposition de Sophie Baudry

Blue note

Si son exposition s’appelle « Blue Note », c’est parce que « j’utilise mon roman personnel et familial aussi » nous dit-elle.
La couleur bleue trouve son origine dans son admiration pour le travail d’Yves Klein. Et la « Blue Note », c’est aussi parce que son père écoute beaucoup de jazz et qu’ado, elle avait horreur de cette musique. Elle confie aussi « Dernièrement, je me suis mise à écouter des sons un peu jazzy et de plus en plus. Et en fait le jazz, c’est une musique qui s’apprivoise. Ça demande une certaine maturité. J’ai enfin plaisir à en écouter et surtout j’aime beaucoup l’état dans lequel ça me met pour créer. » Le côté doux, confortable et en même temps déstabilisant du jazz fait écho à sa pratique : « Je fais des choses à la fois qui sont belles et des choses qui sont déroutantes et perturbantes. ».
Il est difficile à Sophie de donner une estimation du temps passé sur une œuvre car il y a « le temps de faire de la recherche, le temps de faire des erreurs et de recommencer ». L’œuvre, elle-même, est fluctuante, elle peut être reprise et transformée à l’envi.
Bien que Sophie Baudry évoque aussi les difficultés de son métier, du fait d’être une femme artiste, elle conclut par «  Je n’ai pas du tout envie de m’arrêter. Je pense que ça peut marcher. Il faut juste un peu de temps pour se faire connaître aussi ! »

Bracelets, créations de Sophie Baudry

Bracelets, créations de Sophie Baudry

Exposition « Blue Note » et vente d’œuvres jusqu’au 10 décembre dans la Cabine d’Alfredo Vaez – 5 rue Kleber à Nantes du mercredi au dimanche de 11h à 18h.
Le travail de Sophie Baudry est aussi à découvrir sur Instagram.

Les Impertinant.es : Les nuits nantaises s’annoncent festives et inclusives

Margaux Manchon, une parisienne convertie nantaise

Nantaise de cœur, Caroline sillonne la ville entre concerts et spectacles. Ses autres domaines de prédilection : l'art contemporain, les arts graphiques et le cinéma ! Elle partage avec plaisir ses coups de cœur culturels.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017