• Datajournalisme à Angers
21 novembre 2019

Les étudiantes et étudiants de l’UCO découvrent le datajournalisme avec Fragil

Entre septembre et novembre 2019, une quarantaine d'étudiantes et étudiants de l'Université Catholique de l'Ouest d'Angers ont été accompagnés par l'association Fragil dans la découverte et la pratique du datajournalisme.

Les étudiantes et étudiants de l’UCO découvrent le datajournalisme avec Fragil

21 Nov 2019

Entre septembre et novembre 2019, une quarantaine d'étudiantes et étudiants de l'Université Catholique de l'Ouest d'Angers ont été accompagnés par l'association Fragil dans la découverte et la pratique du datajournalisme.

C’est dans une bonne ambiance générale que prend fin l’accompagnement des étudiantes et étudiants en Licence 3 Information et Communication de la « Catho » dans la découverte du datajournalisme. Par groupes, elles et ils ont réussi à produire un article complet en adoptant la méthodologie et en utilisant quelques outils techniques liés au datajournalisme. Ces articles, productions permettant l’évaluation de la compréhension de la progression proposée par l’animateur François-Xavier Josset, ont étés lus, auto-évalués et co-évalués dans la bienveillance la plus complète.

Sollicitée par l’UCO pour remplacer un enseignant indisponible sur le premier semestre 2019-2020, l’association Fragil est intervenue à Angers en proposant une approche non-descendante pour initier le public de Licence 3 au datajournalisme. Après un « cours magistral » faisant la part belle à l’interactivité permettant de remettre du contexte autour du datajournalisme, les étudiantes et étudiants ont pu se confronter à une autre manière d’apprendre lors des TD. Parfois avec surprise, elles et ils ont pu se confronter à leur difficulté à prendre la parole en public, à critiquer le monde dans lequel ils baignent, à partager leurs propres connaissances. Sous forme de petits jeux brise-glace et en guise d’introduction à la découverte d’un outil, les participantes et participants étaient invités au début de chaque atelier à prendre la parole et à « vivre » le classement de leurs propres données. Lors de la découverte de l’outil de cartographie numérique par exemple, les étudiantes et étudiants ont dû se placer physiquement dans un couloir pour représenter géographiquement leur dernière destination de vacances.

Des ateliers de datajournalisme réalisés dans une ambiance détendue

Les quatre TD proposés ont permis au public de s’initier à quatre outils techniques pour mieux comprendre le datajournalisme : le nuage de mots, la cartographie interactive(Umap), la frise chronologique interactive (TimeLineJS) et l’infographie interactive avec Piktochart et Infogram. Lors de ces TD, les étudiantes et étudiants ont aussi pu se confronter à la réalisation de questionnaires de récolte de données, à l’Open Data (notamment data.angers.fr), et à la recherche de sources.

Les deux derniers TD ont permis à tous et à toutes de finaliser le travail de groupe consistant à produire un article en respectant une méthodologie de datajournalistes et en utilisant de nouveaux formats pour le restituer. Ainsi, un groupe a réalisé une vidéo mise en ligne sur YouTube, là où d’autres ont préféré utiliser des outils tels que Piktochart, Spark ou Canva.

L’association Fragil a été ravie d’animer ces ateliers avec ce public se dirigeant vers les métiers de l’information ou de la communication. En espérant que les réflexions qui ont été encouragées lors des échanges avec les étudiantes et étudiants puissent les accompagner dans leur future vie personnelle et professionnelle.

Soirée sous haute (EX)TENSION

Atelier écriture web pour une journée ressource DRDJSCS

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017