8 novembre 2022

MIDIMINUITPOÉSIE 2022 : le pouvoir des mots et de la musique

Octobre 2022 et c’est déjà la 22ème édition de MidiMinuitPoésie : le festival s’étend sur 4 jours dans différents lieux nantais. Il fait la part belle aux mots, mais également aux notes ainsi qu’à l’esthétique lors de lectures concerts ou performances.

MIDIMINUITPOÉSIE 2022 : le pouvoir des mots et de la musique

08 Nov 2022

Octobre 2022 et c’est déjà la 22ème édition de MidiMinuitPoésie : le festival s’étend sur 4 jours dans différents lieux nantais. Il fait la part belle aux mots, mais également aux notes ainsi qu’à l’esthétique lors de lectures concerts ou performances.

Auteur⸱es et musicien⸱nes se côtoient largement lors de cette programmation éclectique sous le signe des oiseaux. Fragil a souhaité en savoir plus sur cette alchimie bien présente sur scène et est allée à la rencontre de deux poètes : Anna Serra et Christophe Fiat et du musicien qui accompagne ce dernier, Fred Nevché. Ils nous éclairent sur le rôle de la musique lorsqu’elle accompagne des lectures poétiques. Ils nous permettent ainsi de comprendre comment la musique peut participer à rendre plus accessibles des textes, plus attractives des performances ou plus complémentaires des auteur⸱trices et des compositeur⸱trices.

Magali Brazil, la tisseuse de liens

En premier lieu, c’est Magali Brazil, la directrice de la Maison de la Poésie de Nantes qui se charge de la programmation de MidiMinuitPoésie. Sa bonne connaissance des artistes lui permet de concocter les duos ou trios éphémères qui sont à l’affiche du festival. Elle fait le lien entre les artistes et leurs œuvres et leur accorde un temps de préparation dédié.

C’est donc à l’initiative du festival MidiMinuitPoésie que les 2 artistes se retrouvent sur scène pour la première fois en duo pour une lecture-concert. Cette performance se tient au Lieu Unique. Le projet est monté à deux à partir des textes de Christophe Fiat, extraits de son recueil de poèmes « Tea Time » et de son prochain livre « No Future ».

Un endroit réunit les artistes : la scène

Lors d’une performance scénique, Christophe Fiat juge bon de convoquer la musique. Même s’il aime faire des choses seul, il trouve intéressant pour le festival de travailler avec Fred qui est un musicien, un compositeur, et aussi un chanteur interprète et auteur.

Christophe vient de la littérature et Fred vient de la chanson. Ils appartiennent à 2 mondes différents, mais un endroit les réunit : la scène. Fred peut faire des retours sur la dimension musicale et lui dire si cela touche le domaine de la littérature ou la chanson. Ils apprécient de pouvoir discuter ensemble de la frontière à franchir ou non. Pour eux, il y a de la bonne chanson qui est aussi importante que de la bonne littérature. À ce sujet, Christophe évoque des chansons de Fred qu’il adore, tout comme il aime les chansons de Joe Dassin ou de Sonic Youth.

Un duo tout neuf, mais une collaboration déjà entamée

Ils se connaissent depuis longtemps et ils ont récemment collaboré. Christophe a écrit les paroles du dernier titre de l’album « The Unreal story of Lou Reed » de Fred Nevché suite à sa commande.

Fred raconte qu’il est « très fan de Christophe depuis quil était étudiant. C’est quelqu’un qui la touché et bouleversé par ses performances et par ses textes. Son travail autour des icônes de la pop culture, par sa radicalité, sa présence sur scène avec guitare et sait faire quelque chose de son oralité. Il y a eu une rencontre et petit à petit, une envie de travailler avec Christophe. ». Pendant le confinement, Christophe intervient comme parolier et ça donne le texte « Alors il y eu Lou Reed » qui est la conclusion du disque et du spectacle. Cela leur permet d’entrer dans un dialogue. A ce moment-là, Christophe lance la revue Cockpit et invite Fred à y participer.

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Christophe Fiat
Christophe Fiat, 1ère lecture-concert du marathon poétique de midi à minuit au Lieu Unique

La poésie est hantée par la musique

Christophe Fiat pense que « la poésie est hantée par la musique et lui-même est hanté par la musique. Il y a une musique qui fait partie de l’écriture, l’écriture c’est un rythme. Cela suffit dans un livre . Mais cela ne suffit pas pour une lecture. »

Pour ce duo, Christophe souhaite qu’après « No Future » le public retienne le thème musical et pas le texte. Il veut un espace musical pour qu’on entende la musique. Et inversement dans « Tea Time », on retient le leitmotiv :

« Personne ne peut

Aller aussi loin qu’elle

À l’heure du thé,

Tous les jours, à 17h »

comme le refrain d’un titre Rock’n Roll .

Et pourtant pour Christophe, ses textes sont littéraires, ses poèmes n’ont pas besoin de musique car c‘est de la littérature. Il concède que la musique de Fred Nevché est toutefois importante pour l’action de la lecture. Il y a la question de sa voix qui n’est pas la même selon qu’elle est dans le silence ou non. La musique le mène à une scansion, à un rythme différent. Cela touche à l’interprétation. L’apport de la musique de Fred sur les quatrains de « No Future » modifie la lecture de Christophe. Seul, il ne collerait pas les quatrains, ni ne ferait ces pauses. Cela ne change rien à l’écriture, mais cela modifie l’effet que Christophe donne à entendre – tout en restant en dehors du périmètre de la chanson. Selon lui, fondamentalement la musique n’apporte pas à la poésie. Si le texte est bon, il est bon. Mais la musique démultiplie l’effet.

Très à l’écoute l’un de l’autre, ils confirment que pour eux deux, c’est une rencontre sur la scène rendue possible par une sensibilité commune, une attention et une confiance partagées.

Et la musique fut : des riffs de No Future aux refrains de Tea Time

Bien que l’étiquette « Pop » est accolée à leur performance, Christophe souligne que « une lecture-concert n’est pas faite pour danser, alors que la musique Pop est faite pour danser. La lecture-concert n’est pas faite pour chanter non plus, pas plus que pour être répétée en chœur. Elle est faite pour être entendue et écoutée. ». Il assimile la vraie culture Pop à la sortie de disques, avec un cycle dédié qui se déroule avec les tournées qui servent à la promotion des albums. D’ailleurs, remarque Christophe « tous les artistes vont performer de midi à minuit, mais aucun n’a un disque associé à sa lecture-concert ».

Il rapporte que ce qui se joue à MidiMinuitPoésie avec ces lectures sur scène des auteurs et des musiciens relève plutôt du monde du théâtre. On sort du monde musical pour se poser la question de l’art dramatique.

Pour cette lecture-concert, Fred met deux poèmes en musique. Il travaille à partir du timbre de la voix de Christophe quand il joue du synthétiseur pour créer les compositions.

La première « No Future » est née de la volonté de faire simple et frontal. Pour Christophe, « le plus dur est de faire des choses simples ‘’less is more’’ (moins, c’est plus). La musique n’est pas là que pour illustrer les textes. Le morceau sur scène a été conçu comme une élévation métaphorique, plus proche de la littérature ».

La seconde « Tea time » se conçoit comme une « ironie spectaculaire ».

La complicité du duo leur permet d’être à l’aise avec ces 2 ancrages qu’ils vont continuer à travailler. Une rencontre humaine s’est faite avec l’envie de remonter ensemble sur scène.

Cette mise en bouche aux saveurs pop et poétiques a démarré avec brio la journée marathon du samedi. L’écoute du public est au rendez-vous. Après un premier opus mélancolique, l’humour de « Tea Time » sait toucher la salle bien remplie, et les sourires s’affichent massivement sur les visages !

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Christophe Fiat et Fred Nevché
Christophe Fiat et Fred Nevché, un peu avant l'heure du thé, mais bien partis pour 'Tea Time'

Pulsations, vibrations et projection dans une autre dimension

C‘est ce qui attend les spectateurs présents à la pénultième performance de la soirée vers 23h avec Anna Serra, Nicolas Lafourest et la vidéo de Karine Pain.

Anna Serra est auteure, traductrice de textes catalans et surtout très investie dans le monde de la poésie : sur scène, à la radio O, via une revue en réalité augmentée et maintenant en s’engageant dans l’association La Perle pour dédier une ferme à la poésie dans le Morvan. Ses derniers recueils de poésie sont sortis aux très nantaises Éditions Lanskine. Anna est à l’origine de la poésie performative qu’elle appelle « poésie pulsée ». Lors de notre entretien, elle fait remarquer que lorsqu’on inverse les lettres du verbe « pulser » ça fait « pleurs ». Cela signifie pour elle qu’il y a dans les pulsations, dans le rythme, le flux de l’émotion. Vous pouvez découvrir un manifeste à ce sujet dans son livre « Je suis amoureuse ».

C’est Magali Brazil qui l’invite à se joindre au guitariste, Nicolas Lafourest sur scène et à adjoindre les créations vidéo de l’artiste plasticienne nantaise, Karine Pain.

Un lâcher prise et une complicité énorme

Pour Anna, ce n’est pas sa première expérience sur scène avec un musicien pour l’accompagner. Mais elle ne connaît pas les deux artistes que le festival lui a associés. Anna découvre Nicolas et Karine, 2 mois avant le festival. Ils se contactent et échangent après avoir vu leurs sites internet respectifs.

Ils se rencontrent une fois avant le festival. Karine est déjà en lien avec Nicolas à la suite d’une première résidence. Anna de son côté extrait le texte de « Danse Combat ». Elle garde 20mn de textes sur 30 mn de performance afin de laisser de la place à la vidéo et à la musique.

Puis tous les 3 savent lâcher prise sur l’ambition d’écrire une partition et d’accepter de s’investir : « chacun a sa place et il faut savoir se frôler, se toucher »

Anna confie également qu’elle a une « complicité énorme avec Nicolas car ils ont tous les deux ce truc : aimer aller dans la douceur très bas et de faire monter le feu sauvage d’un coup et de le faire redescendre ». Cela ne leur nécessite pas beaucoup de travail pour s’entendre et ils s’accordent une immense confiance : « Chacun a sa place et saurait créer des rendez-vous et des silences ».

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Karine Pain, Nicolas Lafourest et Anna Serra
Karine Pain, Nicolas Lafourest et Anna Serra venant saluer sous les applaudissements

Le rêve des mots, l’éclosion des images

Anna choisit d’interpréter « Danse Combat », c’est un de ses textes les plus exigeants en termes d’expériences poétiques avec beaucoup d’images, de rythmes différents. Elle ressent le besoin de porter ce texte-là. Et dans la salle, elle trouve un public attentif et séduit qui lui fait ce retour sur le spectacle : « le rêve des mots, l’éclosion des images ».

Tout fonctionne très bien entre les artistes. Cela donne à Anna l’envie de préparer une mise en scène et de retravailler avec Karine et Nicolas. Son défi avec le texte « Danse Combat » c’est qu’il représente 1 heure en lecture simple, sur scène il faut compter 1h30 a minima si la musique et la danse s’ajoutent.

Polyphonie, alchimie et transe

Anna décrit le moment vécu avec Nicolas comme une polyphonie. Elle aborde alors la place importante de la musique dans son œuvre. En effet, « les mots et sons sont de la vibration, mais la vibration de la musique ne vient pas dans les mêmes creux du corps que celle des mots. Quand les deux sont joués ensemble, le corps est le plus totalement touché. Alors que la musique revêt un côté corporel et sensoriel, les mots touchent davantage le côté cérébral dans notre pratique courante alors qu’ils ne cessent d’être une matière vibratoire. »

Pour Anna, cela ne va pas dans les mêmes interstices. Elle écoute de la musique avant de dire ses textes car cela réveille quelque chose dans son corps. « Un mot dans une composition a une fréquence qui peut toucher le corps entier par sa consonne, sa voyelle. C’est de la musique, de la vibration et du sens. Ce sens, il peut aussi se partager sans musiqueLe texte est suffisant à lui-même et il prend toute sa place. Certains textes ont une présence particulière qui excluent la collaboration avec la musique ».

Elle aime imposer le poème comme matière principale, comme la matière à recevoir : « Cela permet de demander à l’auditoire toute l’attention et de faire comprendre que toute la matière va être là dans ces mots. Cela contribue à rentrer dans une transe, des images et de donner toute la puissance au silence aussi. » C’est ce qu’Anna aime explorer depuis un certain temps. D’ailleurs, elle continue à se questionner sur la place du corps, sur la place de la musique. « Tout ça, c’est de l’alchimie, des questions de dosage, de trouver le bon entrelacement ; c’est aussi le plaisir d’ouvrir l’espace autrement. J’aime être seule avec mon texte : il y a un vertige et une nudité que j’adore. Juste les mots qui vont dessiner une sorte de géométrie dans l’espace, de dynamique de vortex, de spirales intérieures qui vont faire tout le boulot ». Et parfois elle a envie d’être dans le spectacle, d’être à plusieurs sur scène, d’envoyer des énergies. Elle précise que si on a envie de durer plus longtemps, c’est bien d’avoir la musique et la vidéo pour relayer l’énergie. Elle souhaite éviter le systématisme de strophe – silence – strophe – silence -… Elle est partante pour re-dynamiser l’espace.

La poésie est une expérience de transe, un état second où on monte quelque part et on va se sentir revenir. L’expérience peut s’avérer endurante, alors elle estime que la juste durée pour un texte seul se situe autour de 30 à 40 minutes. Anna explique : « le public est sollicité, dans sa mémoire, dans ses sensations et a envie de faire perdurer cet état et pas forcément d’en rajouter »

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Anna Serra
La poésie pulsée par Anna Serra

Le silence, source dinspiration

Anna regrette de ne pas être musicienne. Bien qu’elle utilise la musique, elle sent bien qu’elle n’a pas pénétré les fondamentaux de la musique ; elle ne peut pas interagir profondément avec un musicien. Elle est toutefois déterminée à se remettre aux percussions et reprendre l’apprentissage.

Mais chez elle, la musique ne lui manque pas. Elle ajoute que ce qui lui manque cruellement, c’est l’instrument de compagnie. Elle est propriétaire d’un daf, un tambour iranien et considère sa relation avec son tambour comme celle qui se rapprocherait de l’animal de compagnie, demandant soin et attention. « L’instrument est là, il nous occupe, il nous emmène quelque part, il nous transporte. Le mieux, c’est quand il nous permet de nous accorder avec les autres sans avoir à discuter. » La musique pour Anna a cette place vivante avec l’instrument.

Anna Serra a néanmoins tendance à adorer le silence et la nature. Elle habite une ferme, seule au bout d’un minuscule village, dernière maison d’un chemin sans issue jusqu’à la rivière. Elle confie qu’elle aime écouter de la musique et danser car la musique la met en état de danser et non d’écrire. La musique n’est pas un déclencheur d’inspiration.

L’écriture vient quand elle fait le vide, quand elle est dans le silence.

Elle rejoint en cela, le processus d’écriture de Christophe Fiat qui n’écoute pas non plus de musique pour écrire.

Toutefois sur scène, la musique est bien présente lors de cette 22e édition de MidiMinuitPoésie, elle apporte un soutien sonore aux performances, un rehaut aux textes et démultiplie avec bonheur l’effet de la poésie.

Et si le concept de lecture-concert vous tente, rendez-vous le 4 décembre avec Frédéric Dumond et Mathias Delplanque pour des poèmes en cavale au Musée d’art de Nantes.


Pour en savoir plus :

Anna Serra :

– Site web : https://www.annaserra.fr/

– Instagram : https://www.instagram.com/assolaperle/

– Chaîne Youtube : https://www.youtube.com/channel/UC0JZk2slP9vf9ZHPP-veqwQ

Christophe Fiat:

– Site web : http://christophe.fiat.free.fr/

– Facebook : https://www.facebook.com/christophefiat.teatime

– Instagram : https://www.instagram.com/christophefiat/

Fred Nevché:

– Site web : https://frednevche.com/

– Facebook : https://www.facebook.com/Frednevche

– Instagram : https://www.instagram.com/fred_nevche_

Nicolas Lafourest:

– Site web : https://www.freddymorezon.org/artistes/nicolas-lafourest/

– Facebook : https://fr-fr.facebook.com/nicolaslafourest/

Karine Pain:

– Vimeo : https://vimeo.com/user40539938

Lou Lefèvre, « moi collégienne, je partageais du savoir avec des adultes »

Cali revient à Nantes le 17 novembre. Il sera seul sur scène avec une guitare, invité par la Bouche d’Air.

Nantaise de cœur, Caroline sillonne la ville entre concerts et spectacles. Ses autres domaines de prédilection : l'art contemporain, les arts graphiques et le cinéma ! Elle partage avec plaisir ses coups de cœur culturels.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017