• Atelier éducation aux médias création de mèmes
1 septembre 2020

Téléréalité, mèmes et données personnelles : les ateliers de vacances des ados d’Orvault

Fin août, l'association Fragil est intervenue auprès des 11-17ans d'Orvault pour animer des temps d'échanges autour de la téléréalité, des mèmes et des données personnelles. Retour sur ces ateliers ludiques et participatifs.

Téléréalité, mèmes et données personnelles : les ateliers de vacances des ados d’Orvault

01 Sep 2020

Fin août, l'association Fragil est intervenue auprès des 11-17ans d'Orvault pour animer des temps d'échanges autour de la téléréalité, des mèmes et des données personnelles. Retour sur ces ateliers ludiques et participatifs.

Suite aux premiers stages et ateliers dispensés auprès des jeunes du service jeunesse d’Orvault au début de l’été, l’association Fragil est intervenue sur la dernière semaine du mois d’août afin de proposer aux 11-17 ans des temps de réflexion autour de la téléréalité, des mèmes et des données personnelles.

La téléréalité, décryptée pendant 3 matinées

Atelier éducation aux médias téléréalité

Une définition commune de la téléréalité

Objet médiatique à part entière, la téléréalité a progressivement envahi les grilles de programmes TV français depuis le début du millénaire. Certaines de ces émissions visant explicitement les jeunes publics, il était naturel pour l’association Fragil de proposer un temps de réflexion qui leur soit dédié. Ainsi, tout au long de la semaine de présence de Fragil dans les locaux de la Cholière, entre 3 et 20 jeunes selon les matinées ont pu participer activement au décryptage de ces émissions. En s’appuyant sur des extraits d’émissions, un quiz ou encore des cartes représentant un large panel d’émissions, plusieurs questions ont pu être soulevées. Quels sont les différents types de téléréalité ? Pourquoi y a-t-il une piscine dans les villas ? Quels sont les différents métiers nécessaires à la production d’une émission ? Quel est le rôle de la publicité ? Comment sont scénarisés les épisodes ? Quelle est l’importance de la musique dans la création du suspense ? Autant de questions qui ont pu être traitées lors de ces ateliers-débats et dont les réponses ont permis à trois jeunes participantes de se mettre dans la peau de productrices lors de la dernière matinée. Dans l’activité proposée, les trois adolescentes ont pu imaginer des projets d’émissions de téléréalité destinés à des chaînes qui n’en diffusent pas encore : Gulli, Equipe21 et BFM-TV. Ainsi, en décryptant la cible publicitaire de ces chaînes, elles ont réussi à présenter trois concepts forts au reste du groupe.

Les mèmes, kezako ?

Atelier éducation aux médias création de mèmes

Atelier de création de mèmes

Lors d’un après-midi ludique, deux adolescentes ont pu se confronter aux mèmes. Images, animation ou vidéos issues de la culture populaire et détournées de leur contexte initial par la communauté web, ces créations sont au cœur de la culture web. Cependant, même si ces éléments humoristiques semblent indissociables de la culture web, les participantes ont pu découvrir lors d’un quiz que leur existence précédait la naissance d’Internet, notamment en étudiant le mème « Kilroy was here« , graffiti réalisé par les GI américains en France en 1944.

Dans un second temps, les deux adolescentes ont pu s’initier à la création de mèmes lors d’un concours organisé avec l’animateur de Fragil et l’animatrice du PIJ d’Orvault, en utilisant un générateur de mème en ligne.

Le quiz : « Culture Mème »

La gestion des données personnelles en question

Pour le dernier atelier de la semaine, les adolescents ont été conviés à débattre de la gestion des données personnelles, à travers un quiz et un jeu d’enquête. En questionnant les notions d’empreinte numérique, de ciblage publicitaires, de cloud ou encore de lois liberticides, les participants et participantes ont pu réfléchir ensemble à l’intérêt de la protection de ses données personnelles sur internet.

Atelier éducation aux médias ciblage publicitaire

Atelier autour du ciblage publicitaire

Atelier éducation aux médias ciblage publicitaire

Atelier autour du ciblage publicitaire

Publicité, journalisme et réseaux sociaux : les 11-17 d'Orvault décryptent les médias avec Fragil

« Nous sommes les nouvelles chimères », cinquante minutes de Black Metal, de flammes et d’utopies

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017