30 novembre 2021

Trois ateliers d’éducation aux médias au centre Pierre Legendre de Couëron

Les 27, 28 et 29 octobre dernier, le centre Pierre Legendre de Couëron a fait appel à l'association Fragil pour animer trois ateliers auprès de jeunes âgés de 8 à 12 ans encadrés par la structure pendant cette première semaine des vacances de la Toussaint.

Trois ateliers d’éducation aux médias au centre Pierre Legendre de Couëron

30 Nov 2021

Les 27, 28 et 29 octobre dernier, le centre Pierre Legendre de Couëron a fait appel à l'association Fragil pour animer trois ateliers auprès de jeunes âgés de 8 à 12 ans encadrés par la structure pendant cette première semaine des vacances de la Toussaint.

Les trois séances d’une durée de deux heures chacune ont eu pour thèmes les réseaux sociaux et l’empreinte numérique pour le premier, le cyberharcèlement pour le deuxième et, pour finir, un atelier de production de contenus était programmé afin que les jeunes participants et participantes puissent réinvestir les acquis sous forme d’affiches.

Le centre Pierre Legendre de Couëron

Les réseaux sociaux

Pour débuter ce premier atelier, les jeunes ont été dispersés en groupe afin d’observer et de classer différents logos imprimés sur des cartes plastifiées. Réseaux sociaux, navigateurs web, marque, moteurs de recherche… autant de symboles que le public du jour devait classer par groupes puis par ordre de préférence. Un exercice qui a permet de connaitre les pratiques des élèves, notamment leurs présences sur TikTok et Snapchat pour certain.e.s. Par la suite et toujours en petits groupes, les jeunes ont partagé des « choses positives  » et « négatives » sur les réseaux sociaux. Le mot « cyberharcèlement » est ressorti parmi les dangers, idem pour « piratage » et du côté positif le groupe trouve les réseaux utile pour se distraire et discuter avec ses ami.e.s et sa famille.

Les cartes utilisées pour discuter des réseaux sociaux

L’animation s’est ensuite poursuivie autour de l’empreinte numérique et de l’e-réputation. A l’aide d’un atelier, fréquemment proposé par Fragil, les jeunes ont pu lister l’ensemble des données accessibles depuis un profil publique sur Instagram. Avec seulement une photo, un commentaire ainsi qu’une mince description, le groupe a réussi à trouver l’identité de la personne qui a publié la photo ainsi que certains éléments personnels tels que son âge, le nom de son petit ami ou encore sa géolocalisation.

Jeu sur l’empreinte numérique

Le cyberharcèlement, un fléau bien connu, même des plus jeunes

Après une rapide introduction destinée aux présentations, la séance sur le cyberharcèlement a débuté avec l’atelier « autour du mot ». Insulter, agresser, suicide, répétition, internet et réseaux sociaux ont notamment été cités par les participants et participantes, preuve que ce fléau touche et concerne même les plus jeunes.

Autour du mot Cyberharcèlement

Ensuite, ils et elles ont dû classer en petits groupes des mots en trois catégories : harcèlement, cyberharcèlement ou les deux. Ils et elles ont ensuite comparé leur classement avec celui des autres groupes et de nombreux échanges sont nés des différences.

Après le visionnage d’une vidéo, ils et elles ont participé à un débat mouvant et ont ainsi pu échanger leur point de vue souvent très tranché.

Pour finir cette séance, ils et elles ont pris connaissance des différentes structures et organismes à solliciter en cas d’harcèlement ou de cyberharcèlement. Ressources qu’ils et elles ne connaissaient pas et qu’ils ont annoncé vouloir retenir par cœur.

Sensibiliser les autres

Le but de cette troisième séance était qu’ils et elles réinvestissent les acquis des deux premières séances sous forme d’affiches. Un format que les jeunes ont particulièrement apprécié.

Après une rapide présentation des différents types d’affiche publicitaire (commerciale, prévention et événementielle), les participants et participantes se sont mis au travail.

Exemple d’affiche réalisé par les participants et participantes

Au cours de la restitution, ils et elles ont débattu autour des productions de leurs camarades.

Ces trois séances leur auront permis de comprendre un peu mieux la vie numérique dans laquelle ils et elles s’apprêtent à plonger, quand ce n’est pas déjà fait.

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017