17 février 2020

Les réseaux sociaux au collège : un atelier pour les enseignants.es de Rosa Parks

Mardi 11 février 2020, Fragil est intervenue auprès des enseignants.es du collège Rosa Parks de Nantes. Deux heures consacrées aux réseaux sociaux et à la culture web.

Les réseaux sociaux au collège : un atelier pour les enseignants.es de Rosa Parks

17 Fév 2020

Mardi 11 février 2020, Fragil est intervenue auprès des enseignants.es du collège Rosa Parks de Nantes. Deux heures consacrées aux réseaux sociaux et à la culture web.

Le mardi 11 février 2020, l’équipe de Fragil s’est rendue au collège Rosa Parks de Nantes pour animer un temps avec des enseignants. Une fois les cours terminés, le collège vidé de ses élèves, les professeurs restent pour deux heures consacrés aux réseaux sociaux. Fragil a été missionné par la direction du collège, dans le cadre de la lutte contre le cyberharcèlement, un sujet qui suscite l’intérêt de l’ensemble du corps enseignant.

L’atelier de deux heures débute par un temps d’accueil, où chaque participant.e doit choisir une carte plastifiée selon son envie. Au choix : une dizaine de carte représentant des selfies ou d’autres représentants les logos des principaux réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Instagram…) et divers logos liés aux web (moteur de recherche, navigateur…). La carte choisie permet ensuite de faire un tour de table du personnel éducatif, chacun et chacune expliquant son choix et son « niveau » concernant les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux : entre découvertes et questionnements

La soirée d’ateliers étant consacrée aux réseaux sociaux, nous proposons pour débuter d’établir ensemble une définition commune. Qu’est ce que les réseaux sociaux ? Qu’est ce qu’un réseau social ? La consigne parait simple : par groupe de deux , dessinez ce que représente un réseau social.

Dessins « Les réseaux sociaux ».

Au bout d’une petite dizaine de minute, les dessins apparaissent et sont ensuite affichés sur le mur de la salle.  Le dernier temps est dédié à la discussion, la moitié des dessins est alors commentée, comparée entre eux. Beaucoup symbolisent les liens, les connexions entre humains mais aussi « l’emprisonnement« , « l’abrutissement » causés par les réseaux sociaux. Les discussions sont vives et enrichies par l’expérience de chacun et chacune des enseignants.es.

L’atelier se poursuit avec la diffusion de contenu plus théorique. Nous faisons un tour des principaux réseaux sociaux à l’aide d’un diaporama. Facebook, Twitter, Instagram ou encore TikTok sont abordés, expliqués et soumis à quelques données (nombre d’utilisateurs.rices…). Le tout entrecoupé de questions et d’échanges.

La (re) découverte des C.G.U

Afin d’approfondir le fonctionnement des réseaux sociaux, le terme C.G.U. est abordé. En effet les Conditions Générales d’Utilisation sont aisément identifiées, dans un premier temps, par la majorité du groupe. Les participantes et participants arrivent à définir ce que sont les CGU de manière globale, autrement dit, les règles qui sont soumises à chaque personne souhaitant s’inscrire sur un réseau social. Ces règles sont longues et pas toujours très claires, c’est pourquoi nous leur proposons de lire ensemble un « résumé » créé par une avocate afin de simplifier la compréhension de ces règles.

A la lecture de ces quelques lignes, l’ensemble du corps enseignant reste comme « bouche bée » face à la clarté des consignes et pense immédiatement à une réutilisation auprès des élèves du collège. La question se pose même de savoir si ce n’est pas trop violent de faire lire aux élèves les C.G.U. de manière si directe. Cet atelier a permis une nouvelle fois d’engager le dialogue entre enseignants mais aussi de réfléchir à une potentielle utilisation (très) prochaine.

Quelle culture web avez vous ?

La soirée se poursuit avec un quiz sur la culture web et numérique. De manière individuelle et sur la base du volontariat, les participantes et participants sont amenés.ées à répondre aux questions du quiz. La plupart étant très curieux, l’atelier se déroule sur une quinzaine de minutes et engendre des discussions.

Exemples de questions issues du quiz :

Qu’est-ce qu’un moteur de recherche ?

  • un outil permettant d’afficher des pages en html sur un écran
  • un V6 ultra performant
  • une application web permettant de trouver des ressources à partir d’une requête

Que sont les “flammes” sur Snapchat ? 

  • Des signalements de contenus inappropriés 
  • Des types de messages mêlant vidéo et réalité augmenté
  • Des récompenses pour les échanges quotidiens entre 2 personnes

Les participantes et participants lors de l’atelier.

Un atelier pour comprendre l’empreinte numérique

Les deux heures se terminent en abordant, rapidement, un atelier sur l’empreinte numérique. Sans le réaliser auprès du groupe, nous abordons ensemble un atelier consacré à la définition de l’empreinte numérique/ l’identité numérique / l’e-réputation. à partir d’une photo postée sur Instagram, le public doit lister les informations qu’il est possible de savoir sur la personne qui l’a postée. Au fur et à mesure nous donnons plus d’information sur la publication, allant de la photo seule à la biographie du compte, la description de la photo ou encore les métadonnées conservées par le réseau social. Cet atelier permet de rendre compte d’une nombre conséquent d’informations qu’il est facile de « trouver » uniquement à partir d’une publication.

Pour clore l’atelier nous réalisons un dernier point sur les définitions de l’empreinte numérique, l’identité numérique et la e-réputation. La soirée se termine à l’heure, les professeurs semblant avoir apprécié ce moment dédié aux réseaux sociaux.

Le document présenté lors de l’atelier :

 

Conférence sur les écrans, internet et les réseaux sociaux au collège Rosa Parks de Nantes

L’obsédante Opsession - ou pourquoi venir à un battle de danse hip hop

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017