19 février 2020

L’obsédante Opsession – ou pourquoi venir à un battle de danse hip hop

La 16ème édition du Battle Opsession se déroulera les 21 et 22 février prochain au Lieu Unique où pas moins de 215 danseur·euses sont attendu·es. Fragil vous explique pourquoi c’est l’événement à ne pas rater.

L’obsédante Opsession – ou pourquoi venir à un battle de danse hip hop

19 Fév 2020

La 16ème édition du Battle Opsession se déroulera les 21 et 22 février prochain au Lieu Unique où pas moins de 215 danseur·euses sont attendu·es. Fragil vous explique pourquoi c’est l’événement à ne pas rater.

Le Battle Opsession a lieu dans le cadre du festival Hip Opsession Danse, organisé par l’association nantaise Pick Up Production, du 20 février au 1er mars 2020. L’objectif  est de mettre à l’honneur la danse hip hop sous ses différentes formes et pratiques avec des soirées, spectacles, conférences, expositions… On ne sait pas toujours comment l’écrire mais ce dont on est sûr, c’est du caractère non négociable de sa présence. Maintenant séparée en deux temps, musique en octobre et danse en février, cette édition promet d’être riche en surprises et en découvertes avec notamment le concours de plusieurs partenaires : CCNN, TNT, D3, Lieu unique…

Vous avez dit Battle Opsession ?

Événement incontournable de la danse hip hop en France, les participant·e·s au Battle Opsession sont venus des quatre coins du monde (22 précisément) pour s’affronter dans différentes catégories. Le vendredi sera réservé au hip hop dit “debout” : Popping, Locking, House et Hip hop; puis 3 catégories le samedi (dédié au breaking) : 3vs3, Bonnie and Clyde et Top Rock. Le Battle Opsession a déjà fait sa place, c’est au tour des danseur·euse·s de faire la leur dans le cercle. Devant un jury composé de 3 à 4 juges, ils vont se succéder dans un temps imparti au centre de la salle transformée en arène des temps modernes.

Cercle du battle entouré de son public ainsi que des gradins

(© Adeline Moreau)

Battle Inception

Les spectateurs et spectatrices peuvent choisir leur place en gradin pour être sûr·e·s d’avoir toute la visibilité nécessaire à l’appréciation des passages, ou choisir simplement de se rapprocher du cercle où se déroule le battle. Cependant, les DJ’s seront au rendez-vous alors s’il est impossible pour vous de rester assis quand le beat part, profitez de toute la place nécessaire à votre groove dans la deuxième partie de la salle. Les cercles* se feront nombreux et vous aurez le plaisir d’échanger avec d’autres danseur·euse·s. Bien sûr, il est possible de danser tout en assistant à la compétition car elle sera retransmise en direct sur plusieurs grands écrans !

“Surprise, frustration, joie, le cœur s’emballe et le ballet des danseur·euse·s ne s’arrête pas.”

Bientôt positif au hip hop

Néanmoins, nul besoin d’avoir le rythme dans la peau ou d’être expert·e en culture hip hop pour apprécier l’événement. C’est aussi le moment parfait pour découvrir différents styles de danse et univers musicaux, de se détendre autour d’un verre dans les gradins, au détour d’un cercle mais aussi dans un transat (oui, oui). Avec son acolyte de sortie ou en famille, il vous sera possible de profiter du battle dans toute son intensité sans “base” nécessaire à la compréhension. Avant de commencer, les deux maîtres de cérémonie (dit les MC’s ou les speakers) qui animent la soirée, feront un rappel des règles pour une mise à niveau entre les spectateur·rice·s (le battle est aussi traduit en langue des signes sur les écrans pour une plus grande accessibilité des publics).

Attention, il est nécessaire d’échauffer votre voix car vous allez sûrement en donner ! Emporté par la foule supportant leur meilleur passage, préparez-vous à repartir aussi fatigué (ou presque) que celles et ceux au milieu du cercle.  Surprise, frustration, joie, le cœur s’emballe et le ballet des danseur·euse·s ne s’arrête pas. Leur énergie est salvatrice, la foule l’absorbe pour mieux la leur redonner sous forme d’applaudissements et de cris… Bientôt, vous ne pourrez plus vous passer de l’ambiance survoltée du public, des frissons pendant la délibération du jury ou de la créativité des artistes qui nous embarque sans jamais nous perdre.

Pas de beat, pas de chocolat

“La musique, c’est le kérosène des danseurs”, nous rappelle dans une interview DJ One Up du collectif live Slapback, présent le samedi 22 février. En effet, la danse hip hop est bien née du DJing et au cours du Battle Opsession chaque catégorie a un DJ qui lui est dédiée. Celui-ci choisit la musique sur lesquels les danseur·euse·s vont s’affronter (2 sons par round). Lors d’un battle, ce dernier est décisif car pour gagner il ne suffit pas de danser, il faut faire corps avec les sonorités.

A 2min30 dans cette demi-final Hip hop, Paradox (à gauche) donne vie à la musique. L’édition 2015 du battle avait été marquée par sa virtuosité. 

 Déterminant pour le danseur ou la danseuse, il permet de nombreuses découvertes aux spectateur·rice·s et promet de nouvelles playlists à concocter (playlist de l’édition).

“L’amour de la danse est de celui qui dévoile, sans possibilité de tricher, le cœur d’une personne.”

Je danse donc je suis

Ici pas de scène, le public reçoit l’énergie des participant·s à quelques mètres seulement, comme un plongeon dans leur univers, leur voix, leur vie. Animés par la passion, chacun à leur manière, ils inspirent. Le respect, l’admiration, la poésie… L’amour de la danse est de celui qui dévoile, sans possibilité de tricher, le cœur d’une personne. Chaque passage d’un·e danseur·euse est une histoire, qui parle à qui veut bien l’écouter. Un battle étant un affrontement mais avant tout une rencontre : à la fin peu importe le·la vainqueur·e, les deux protagonistes ont appris l’un·e de l’autre. 

Fin de la finale House de l’édition 2019 (© Maëva Rioual)

C’est ainsi que le Battle Opsession participe au rayonnement de la culture hip hop et à sa transmission, à travers ses valeurs de partage, de respect et de dépassement de soi. En continuelle évolution, les danseurs·euse·s cheminent entre artistes et sportif·ive·s, participant à faire de ces événements d’incroyables moments de vie.

Si vous n’êtes jamais venu, qu’attendez-vous ?

Pour vivre l’intensité du Battle Opsession, rendez-vous le vendredi 21 et samedi 22 février 2020, au Lieu unique. L’événement est complet, mais pour le reste de la programmation du festival Hip Opsession Danse c’est par ici : www.hipopsession.com

*Cercle, circle : les danseur·euse·s forment un cercle autour de l’un d’entre eux·elles (parfois 2, rarement plus) pour freestyler sur la musique. Ceux·celles formant le cercle peuvent applaudir et encourager, ils sont là en tant que public. Une fois sa danse terminée, le·la danseur·euse en solo sort etla personne suivante le·la remplace au centre.

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Etudiante en communication, passionnée par les arts et le spectacle vivant. Je danse et j’écris un peu, parfois.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017