16 mars 2018

Je venais d’avoir 18 ans, j’étais beau comme un enfant

Première création de Caroline Aïn, comédienne depuis de nombreuses années, Je venais d’avoir 18 ans s’inspire d’une rencontre avec N, une personne sans-abris. Cette tragédie clownesque sensible, touchante et remplie d’humanité nous fait voyager sur le thème des laissés pour compte et ne nous laisse pas indemne… Fragil y était pour vous !

Je venais d’avoir 18 ans, j’étais beau comme un enfant

16 Mar 2018

Première création de Caroline Aïn, comédienne depuis de nombreuses années, Je venais d’avoir 18 ans s’inspire d’une rencontre avec N, une personne sans-abris. Cette tragédie clownesque sensible, touchante et remplie d’humanité nous fait voyager sur le thème des laissés pour compte et ne nous laisse pas indemne… Fragil y était pour vous !

Les projecteurs s’éteignent, la salle est plongée dans le noir. Sur scène se trouve Gina, jeune sdf sensible, fragile et pleine d’énergie qui est entrain de dormir en pleine rue dans un landau avec ses compagnons, des ours en peluches.

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Gina, son landau et son ours en peluche

Caroline Aïn

Persuadée d’être la réincarnation de Dalida !

Tout à coup, elle se réveille et va voir les gens en leur disant « bonjour ». De plus, elle interagit avec le public et le somme de se dire bonjour. Le 4ème mur explose ! Elle met ensuite son magnétophone en route et les paroles de Dalida résonnent dans toute la salle. Emportée par la mélodie, elle se met à chanter.
Généralement, les gens ne se préoccupe pas d’elle, ils ne la regardent pas dans la rue. Gina se raccroche en permanence à Dalida pour survivre. Elle ose parfois se confronter aux autres mais avec maladresse car elle est dans l’attente et remplie de tellement d’espoir. Au fur et à mesure du spectacle, Gina se sent belle grâce au regard des spectateurs. Elle prend ainsi confiance en elle et se libère.

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Gina est persuadée d'être la réincarnation de Dalida

Mylène allard

Elle nous raconte alors son quotidien dans la rue. Quotidien qui n’est évidemment pas rose. A travers ses émotions, elle nous fait ressentir les violences qu’un homme lui a fait subir. Un homme dont elle était amoureuse car il lui avait dit qu’elle était belle ! Et, naïve, Gina l’avait cru, car c’était la première fois qu’un homme lui disait qu’elle était belle.
Malgré ses échecs, elle garde une force de vie et reste pleine d’espoirs. Comme Dalida.
Elle se met subitement à rêver sur la chanson Gigi L’amoroso ! Le public l’encourage et lui donne de l’espoir. Elle met alors une robe à paillette, mais son histoire d’amour se termine mal. Comme Dalida.

Petit bijou de sensibilité et de fragilité, ce spectacle transmet un message profond et nous incite à adopter un regard différent sur les sans-abris, pour in fine, ne plus en avoir peur. A travers cette première création, Caroline Aïn nous offre une belle leçon d’humanité et de sagesse.

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Affiche de "Je venais d'avoir 18 ans"

Bertrand Cuiller dirige « Rinaldo » de Haendel : « L’envie de libertés musicales »

Dans le Château de Nantes, y avait une expo rock, y avait une expo rock…

Passionnée de théâtre et d’art, je vous en parlerai dans mes articles sans oublier tous les sujets de société qui me touchent : le féminisme, les discriminations et l’environnement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017