8 avril 2019

Un Robin des bois tout en joie et en voix

La chronique à Jojo, 6 ans, fils de journalistes, s'inaugure avec la critique d'un spectacle vivant : Robin des Bois se joue les 9, 10, 11, 14, 16, 17 & 18 avril au Théâtre 100 noms. Parfait pour les vacances de printemps, cette renaissance d'un mythe.

Un Robin des bois tout en joie et en voix

08 Avr 2019

La chronique à Jojo, 6 ans, fils de journalistes, s'inaugure avec la critique d'un spectacle vivant : Robin des Bois se joue les 9, 10, 11, 14, 16, 17 & 18 avril au Théâtre 100 noms. Parfait pour les vacances de printemps, cette renaissance d'un mythe.

Le hasard fait parfois bien les choses : Jojo et moi étions assis à côté de l’auteur de ce Robin des bois 2.0, le facétieux Franck Duarte, qui a déjà signé une version théâtre d’Aladin, entre autres reprises de classiques jeunesse.

Pourquoi Robin ? « On voulait faire Le Livre de la Jungle mais c’était plus compliqué », avoue le créateur du texte d’une pièce rondement menée, au rythme endiablé, à la malice sans cesse présente, et à la fraîcheur toute enfantine.

Enfin, enfantine, on s’entend : la double grille de lecture qu’offrent les jeux de mots et références plaira aux petits comme aux grands, et d’ailleurs on se demande lequel des deux publics a finalement le plus ri lors de la première, dimanche 7 avril.

Agréablement surpris

Perso, j’avais un gros doute sur la capacité du show à m’intéresser ; quant à Joffroy, pour qui hors écrans, point de salut, il y est un peu allé pour me faire plaisir alors que moi, c’était pour lui faire plaisir que j’y allais (parenthèse joies de la parentalité). En fait, on s’est esclaffé comme des baleines pendant quasi une heure et demie.

L’histoire, on la connaît, et les personnages aussi. Vu et revu, donc, pensais-je, blasée, adulte.
Mais avec l’énergie folle déployée par les quatre comédiens, les paroles des chansons aussi entraînantes qu’hilarantes, ce Robin est passé comme une lettre à la poste. Une vraie comédie musicale, où l’on rit beaucoup de la loufoquerie des paroles mais où l’on sent que les acteurs donnent de la voix avec entrain et talent. Marianne fait des claquettes, Robin joue de l’épée, il y a de l’action, de l’amour, et même de la magie. Et ça reprend un coup du Starmania (« J’aurais voulu être garagiiiiiiiste !!! »), un coup du générique Disney (« Libérée, délivrée! »). Bref, la métaphore est facile, mais cette prod a mis en plein dans le mille.

« C’est drôlement drôle », m’a dit Joffroy, pouce en l’air et sourire de contentement à la fin. « Et est-ce qu’on pourra y retourner ? »… La joyeuse troupe à Robin reviendra en décembre.

www.theatre100noms.com

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017