1 juin 2020

En péril, le Théâtre du Sphinx lance un appel aux dons

Mis à mal par sa fermeture brutale lors du confinement, l’association des amis du Sphinx fait appel à la générosité afin d’assurer son avenir. Grâce à une campagne de financement participatif, le plus ancien théâtre privé Nantais compte remettre sa trésorerie à flots, et fêter ses 30 ans d'existence au mois octobre.

En péril, le Théâtre du Sphinx lance un appel aux dons

01 Juin 2020

Mis à mal par sa fermeture brutale lors du confinement, l’association des amis du Sphinx fait appel à la générosité afin d’assurer son avenir. Grâce à une campagne de financement participatif, le plus ancien théâtre privé Nantais compte remettre sa trésorerie à flots, et fêter ses 30 ans d'existence au mois octobre.

Depuis sa création en 1989 par le metteur en scène et directeur artistique Patrice Fourreau, le théâtre propose une programmation riche et variée, qui met à l’honneur les auteurs contemporains. Suite à la crise sanitaire, Laura Prévot, étudiante comédienne en charge de la communication de la cagnotte s’alarme : “Nous devions fêter les 30 ans du théâtre en mai. Cet évènement important pour Nantes a, bien sûr, été annulé. Mais au delà du report en octobre, il est avant tout question de sauver le théâtre, puisque financièrement, nous parlons de 30000€ de perte pendant la durée de la pandémie.

La collecte des dons s’inscrit dans une démarche transparente via HelloAsso, plateforme de crowdfunding solidaire. Les dons collectés serviront en premier lieu à combler la trésorerie, puis à l’organisation de l’anniversaire du théâtre (accueil des invités d’honneur, restauration et rémunération des artistes et communication). Selon le montant du don, chaque donateur recevra une contrepartie à partir de 10€ : “Chaque don, quelque soit sa valeur, est très positif. Nous offrons donc des contreparties, ce qui est la moindre des choses si les gens sont prêts à nous aider”, selon Laura. L’échelle est grande et va de la boisson offerte avec un bisou virtuel, à un spectacle privé.

Quelques jours avant sa fin, la cagnotte n’a pas encore atteint son objectif de 10000€. “C’est assez compréhensible à l’heure où le secteur culturel privé connaît de nombreuses difficultés financières, mais nous restons actifs pour continuer à diffuser l’appel aux dons sur internet, dans la presse et par le bouche à oreilles”, poursuit Laura.

En attendant la réouverture au public, les activités du théâtre ont repris avec le déconfinement, dans le respect des gestes barrières. Les étudiants de l’ENA (Ecole Nantaise d’Acteurs), dont fait partie Laura se sont retrouvés : “Répéter avec des masques est une autre façon de faire du théâtre. Cela nous permet de travailler sur le regard, forcer la voix. Il faut voir le positif. Cela nous fait du bien d’être de retour sur les planches !

Suite aux annonces de la fin de semaine, le théâtre va donc rouvrir ses portes la semaine prochaine. La programmation sera principalement de la comédie et de l’humour, avec notamment le Stand up Factory du jeudi soir. Tous les spectacles et actualités sont à retrouver sur les réseaux ainsi que le site web.
Les mesures sanitaires seront bien sûr appliquées.

Le théâtre du Sphinx
9 rue Monteil
44000 NANTES

Réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitter
Campagne de crowdfounding

Baroudeuse à ses heures perdues, ce sont les rencontres qui l’animent. Son truc ? La photo et l’écriture, de formidables moyens d’expression et de créativité. Son baluchon se pose un instant à la rédaction, pour vous faire découvrir la diversité culturelle Nantaise.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017