29 novembre 2023

Margaux Manchon, une parisienne convertie nantaise

Essayez tant que vous le pouvez, vos yeux seront inexorablement attirés vers cette jeune femme en tailleur de couleurs vives, un verre à la main et le sourire aux lèvres.

Margaux Manchon, une parisienne convertie nantaise

29 Nov 2023

Essayez tant que vous le pouvez, vos yeux seront inexorablement attirés vers cette jeune femme en tailleur de couleurs vives, un verre à la main et le sourire aux lèvres.

Récemment arrivée sur Nantes, Margaux pose ses valises en avril après avoir sillonné les allées parisiennes quelques années durant.

Margaux a progressé professionnellement auprès des maisons d’édition parisiennes, se prenant d’amour pour la littérature jeunesse et tout particulièrement pour la fiction illustrée des 8/12ans. Son rôle est alors semblable à celui d’une cheffe d’orchestre, évoluant autours des graphistes, des illustrateurs·trices ou des auteurs·trices afin de réunir la crème de la crème. Une fois la sélection terminée, elle accompagne tout ce petit monde du premier mot posé à la publication de l’œuvre terminée.

Si cette polyvalence peut étonner, c’est non sans préciser que Margaux a plusieurs flèches à son arc. Depuis 2022, elle a en effet mis en suspend son travail d’éditrice pour se lancer en freelance. En tant qu’artiste indépendante, elle écrit et dessine de la BD et verra paraître en librairie son premier ouvrage en 2024. Vous pouvez d’ailleurs découvrir gratuitement son univers sur sa page Instagram @chatnoir_chatblanc. Via quelques personnages récurrents, elle aborde des sujets tels que les troubles mentaux, l’inclusivité ou le féminisme. Souvent emprunts d’une part d’elle-même, les sujets traités sont imprégnés d’un trait d’humour qui permet une approche plus légère de ces sujets importants. Depuis quelques années, elle s’exerce aussi à la photographie argentique (@le_chat_retinette) à travers des portraits et privilégie le principe de double exposition hasardeuse (surimpression d’une image sur une autre via le boitier).

Sur Nantes, vous pouvez la croiser au vernissage d’une expo, en train de lire dans un café cosy ou bien sur la piste de danse d’un bar devant le DJ set.

Elle déambule également dans les brocantes nantaises à la recherche d’objets kitsh, dont elle n’a malheureusement pas encore appris à négocier le prix !

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Plus vite, plus fort, et à plus grande échelle : c’est dans l’idée de se construire comme journaliste et faire porter la voix des autres qu’elle a rejoint Fragil.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017