14 juin 2021

L’éducation aux médias s’invite dans le groupe scolaire Notre-Dame à la Montagne

Entre fin mai et début juin, Fragil est intervenue à l’école et au collège Notre-Dame à La Montagne pour animer divers ateliers autour des médias, afin de sensibiliser élèves et parents.

L’éducation aux médias s’invite dans le groupe scolaire Notre-Dame à la Montagne

14 Juin 2021

Entre fin mai et début juin, Fragil est intervenue à l’école et au collège Notre-Dame à La Montagne pour animer divers ateliers autour des médias, afin de sensibiliser élèves et parents.

L’association Fragil a été sollicitée pour la première fois par l’école et le collège Notre-Dame à La Montagne. Les élèves de 4ème ont participé à la réalisation d’affiches de prévention par le biais de 3 séances de deux heures, sur les thématiques suivantes : les réseaux sociaux, le cyberharcèlement, les fake news, et le journalisme. Atelier concluant auprès des jeunes, qui ont su s’approprier les thématiques.

Une première séance riche en informations

Animée par l’intervenant de l’association Fragil, la première séance de deux heures était consacrée aux quatre thèmes précédemment cités.

Cette dernière a débuté par une courte présentation de l’association, et un temps d’échange avec les élèves afin de faire connaissance avec la classe, de connaître leur prénom, et d’aborder la première thématique en leur demandant quel est leur réseau social préféré. S’en est suivi un diaporama sur les réseaux sociaux “incontournables”, puis sur le fonctionnement de ces derniers notamment avec les conditions générales d’utilisations, et les principales règles qui gravitent autour des réseaux sociaux. Les élèves ont ensuite pu répondre à un quiz sur ces plateformes, et se sont questionnés autour de notre empreinte numérique grâce à un petit exercice développé par Fragil; les élèves ont dû récolter le maximum d’informations à partir d’une photographie de sushi publiée sur instagram. Cet exercice leur a permis de comprendre ce qu’est la récolte de données personnelles, et comment celle-ci mène à de la publicité ciblée, ainsi que de prendre conscience de la quantité de données que peuvent récupérer les réseaux sociaux à partir d’une seule publication.

Suite à cela, les élèves ont été sensibilisés au cyberharcèlement à travers deux vidéos illustratives de la cause, ainsi que les peines encourues pour ces auteurs.

Dans un troisième temps, les élèves ont pu s’initier au journalisme à travers un petit exercice de découverte à l’écriture journalistique, en réalisant une brève sur une situation à laquelle ils venaient d’assister, tout en répondant aux 6 questions indispensables pour la rédaction d’articles : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Ils ont notamment pu voir l’importance de poser des questions à la source afin d’éviter l’interprétation et les préjugés.

Enfin, la séance s’est terminée avec une sensibilisation sur ce qu’est une fake news. Qu’elles soient à but financier, idéologique, ou encore humoristique, les élèves apprennent à distinguer les “informations mensongères” grâce à quelques conseils donnés par l’intervenant. En effet, il est important de questionner l’information, sa source, l’image, et de croiser les sources afin de vérifier la fiabilité d’une information.

La séance s’est terminée avec une mise en pratique des connaissances des élèves, en créant chacun, une fake news, tout en respectant la règle indispensable en écriture journalistique, celle des six questions.

Création d’affiches de sensibilisation

Une semaine plus tard, l’animateur accompagné d’une stagiaire au sein de l’association, se rendent au collège pour une deuxième séance, consacrée aux affiches.

La séance débute avec la présentation des différentes affiches que l’on peut croiser dans notre quotidien : trois de prévention, trois publicitaires, et trois événementielles. Les élèves sont invités à réfléchir autour de ces dernières en se posant les questions suivantes :

  • Qu’est-ce qu’elles montrent ?
  • Qu’est-ce qui accroche le regard ?
  • Qu’est-ce qu’elles suggèrent ?
  • Quels sont les moyens employés pour sensibiliser ?
  • A quoi servent-elles ?
  • Qui visent-elles ?

Grâce à cette réflexion, les trois classes ont pu relever les différents éléments qui composent une affiche : une image, un slogan ou phrase d’accroche, et un logo.

A partir de toutes ces connaissances, les élèves ont été invités à se mettre par groupe de deux ou de trois, afin de réaliser une affiche de sensibilisation sur l’un des sujets vus lors de la première séance. Une seule condition est imposée, tous les sujets doivent être représentés au sein d’une même classe.

Une fois tous les groupes constitués et les thématiques choisies, les élèves ont pu débuter le processus de création en réalisant un brouillon, avec toutes leurs connaissances acquises depuis la première séance, et en réfléchissant au message qu’ils souhaitent transmettre.

Une fois toutes les idées en place, les 4èmes ont commencé la confection de leurs affiches, chaque groupe à son allure, avec beaucoup d’inspiration pour certains.

La troisième et dernière séance a permis aux groupes de finaliser leurs productions, avant de les restituer devant leurs camarades. Lors de la restitution, les élèves se sont une nouvelle fois interrogés sur la composition de l’affiche, son but, et si ce dernier a bien été atteint.

Quelques jours plus tard, les créations des élèves ont été affichées au sein de l’établissement dans le CDI, afin d’en faire profiter la totalité de l’établissement, et de les sensibiliser au monde médiatique qui les entoure.

© collège Notre-Dame La Montagne

Ces trois séances ont été très appréciées dans la globalité par les trois classes, cependant, les thématiques n’étaient pas assez approfondies lors de la première séance, cette dernière étant trop courte. Elles auront d’autant plus permis aux élèves d’apprendre à analyser diverses affiches, ainsi que de s’accoutumer avec l’environnement médiatique qui les entoure. Ils ont notamment pu éveiller leur créativité en réalisant de très belles affiches de sensibilisation.

Former les CM2 aux pratiques numériques

Fragil a également eu l’occasion de rencontrer une classe de CM2 de la même école. Tout comme les 4èmes, un premier atelier de deux heures a permis d’aborder le thème des réseaux sociaux, permettant aux élèves de mieux connaître leur fonctionnement. Ils ont également pu comprendre l’utilité des CGU (Conditions Générales d’Utilisation). Le quiz sur les réseaux sociaux puis celui sur la culture numérique ont intéressé les élèves, curieux de mettre ensuite leurs connaissances en pratique pour décrypter une publication Instagram. Enfin, le débat mouvant a permis l’échange d’arguments entre les élèves. Cet atelier a notamment permis d’initier les élèves à la réalité des réseaux sociaux sur lesquels la plupart ne sont pas encore inscrits mais comptent l’être dans les prochaines années.

Lors du deuxième atelier, les élèves ont pu découvrir les missions des journalistes et le phénomène des fake news. Après un tour de table pour décrire la façon dont ils s’informent, ils ont su retrouver les missions des journalistes et mettre en application les six questions fondamentales auxquelles doit toujours répondre un article. Le débat mouvant et le quiz ont permis de déconstruire certaines idées comme la censure des journalistes en France. Dans un dernier temps, chaque CM2 a créé une fake news, très réussie souvent, pour enfin terminer par une initiation à la manipulation par l’image par le biais d’exemples.

Ces séances ont permis aux élèves de mieux connaître leur environnement médiatique via des jeux, et ce avant leur entrée au collège.

Familiariser les parents avec les usages médiatiques de leurs enfants

L’administration de l’école et du collège a également sollicité l’association Fragil afin qu’elle anime une conférence autour de la vie numérique des enfants et des ados à destination des parents.

Réunissant une cinquantaine de participants et participantes, cette conférence a abordé les thèmes des écrans, des jeux vidéos et des réseaux sociaux. Son but étant de sensibiliser les deux générations pour créer un socle commun et donc des pistes de discussion qu’il est intéressant d’initier, surtout vu le contexte actuel et les usages du numérique faits par les plus jeunes.

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Étudiante en information-communication, et stagiaire au sein de l'association Fragil !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017