Lorsque une enquête locale met à charge le troisième plus grand parc d’attraction de France, dans un département voisin qu’est la Vendée, avec des personnalités politiques connues, elle créé du débat.
Médiacités l’a bien compris et en a profité pour mettre à l’honneur son journaliste Thibault Dumas lors d’une soirée d’investigation. Il a déjà publié en 2020 des articles sur le Puy du Fou, et a été rejoint par Raphaël Tresanini pour nous partager le fruit de leur travail et surtout répondre avec transparence aux diverses questions du public. La projection est pertinente, elle suscite des rires notamment lors des sorties de De Villiers père, et à l’inverse des soufflements face aux réponses floues et maladroites du fils Nicolas De Villiers mis devant certains faits tels que l’exploitation des bénévoles du parc ou encore l’instrumentalisation de l’histoire de la Vendée.
Le bénévolat, l’histoire de la Vendée, débattus avec les investigateurs
Les personnes présentes sont journalistes, étudiant·e·s, adhérent·e·s au club de la presse et des curieux·s·es. Lors du débat, on comprend que certaines personnes sont venues préparées, avec des questions. Trois points en particuliers ont créé du débat : le bénévolat, le récit familial des De Villiers et l’histoire de la Vendée.
« Vous n’avez rien de plus croustillant que la baby-sitter ? »
« Pourquoi les gens donnent autant de leur temps ? », « Vous n’avez rien de plus croustillant que la baby-sitter ? » intervient une personne du public qui souhaite accentuer sur l’aspect positif du bénévolat en accusant les journalistes d’avoir cherché un certain angle. Notamment en référence à l’interview d’une ancienne bénévole, témoignant du besoin de payer des baby-sitter pour pouvoir donner de son temps au parc.
Là, le journaliste de Médiacités, Thibault Dumas affirme qu’ il était «important d’enquêter [sur le bénévolat] car on ne l’aurait jamais su», en référence aux accusations travail dissimulé et preuves présentées dans l’enquête. L’investigateur fait également une comparaison sur le festival du Hellfest, dont il est auteur d’une nouvelle enquête et ajoutera plus tard que «cette question du bénévolat est critiquée par beaucoup ».
Un autre point de tension a émergé lorsqu’une dame originaire de la Vendée qui précise « ne pas avoir de lien avec les de Villiers », bien qu’elle soit autrice de deux livres sur le Puy du Fou, accuse les journalistes d’un travail « lamentable ». Renvoyant au fait « d’avoir instrumentalisé l’histoire familiale » en référence à l’interview de Laurent de Villiers, qui a accusé l’un de ses frères Guillaume de Villiers de l’avoir violé.
L’un des enquêteurs précise qu’ « il y a eu un non lieu dans cette enquête pour viol, mais que c’est lui [Guillaume] qui a fait le choix d’en parler et surtout le père qui en a parlé en premier et non Laurent qui l’a instrumentalisé »
Mais c’est également l’histoire de la Vendée, en tant que « descendante de vendéens massacrés pendant la guerre » de la fin du 17ème siècle qui l’émeut, même si elle affirme, comme la plupart des personnes présentes «être consciente que le terme de « génocide » ne devrait pas être employé» mais qu’elle préfère employer le mot « populicide ».
Là encore, Raphaël Tresanini, journaliste pour Hikari, reconnaît que » 200.000 morts c’est colossal. Mais que ce n’est pas un génocide, mais une guerre civile« .
J’ai pu en savoir d’avantage grâce à cette enquête – Chantale, Challandaise
Chantale, Challandaise et ancienne prof de lettres de collège, à la retraite depuis une semaine avait lu les articles Médiacités sur le Puy du Fou, mais n’avait pas visionné le documentaire. Pendant le temps d’échange, elle intervient « je suis vendéenne, j’ai aussi appris qu’il y avait 14 morts dans ma famille liés à cette guerre en Vendée », mais elle s’est avouée « triste de la manière dont les Devilliers traitent le bénévolat« , « qu’ils en profitent et que c’est dommage« . À la sortie, elle se dit « ravie de ce temps d’échange […] j’ai pu en savoir d’avantage grâce à cette enquête ». Avec son mari ils avaient prévu de rester dormir au Puy du fou, elle n’en a plus envie.
Il n’y a pas encore de soirées d’investigations annoncées et organisées par Médiacités, mais vous pouvez rester informé·es des différentes enquêtes et évènements du média nantais sur leur site internet Médiacités.fr.