10 juillet 2018

La virilité ne définit pas un homme

Pour être considérés comme des hommes, les garçons sont incités à adopter certains comportements comme faire du sport ou ne pas montrer leurs sentiments. Nombreux sont ceux qui en souffrent, ils commencent à peine à s'exprimer et à revendiquer d'autres masculinités possibles.

La virilité ne définit pas un homme

10 Juil 2018

Pour être considérés comme des hommes, les garçons sont incités à adopter certains comportements comme faire du sport ou ne pas montrer leurs sentiments. Nombreux sont ceux qui en souffrent, ils commencent à peine à s'exprimer et à revendiquer d'autres masculinités possibles.

Tu seras viril, mon kid
Tu brilleras par ta force physique
Ton allure dominante, ta posture de caïd
Et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles
Tu jouiras de ta rude étincelle.
Virilité abusive

Eddy de Pretto dénonce la virilité abusive dans “The Kid”:

Pour Eddy de Pretto, les modèles d’ultra virilité réduisent les garçons à un archétype : être dominant et ambitieux, gagner de l’argent, avoir un corps musclé, jouer avec les filles… Dans son morceau, le chanteur dénonce combien ce modèle viril est pesant. Il avoue ne pas s’y reconnaitre tout comme de nombreux jeunes garçons.

Quand on ne correspond pas au canon viril

“ Aujourd’hui je serais un dur. Je me répétais cette phrase comme on peut faire une prière, avec ces mots et précisément ces mots : “aujourd’hui, je serais un dur” (je pleure alors que j’écris ces lignes, je pleure parce que je trouve cette phrase ridicule et hideuse, cette phrase qui pendant plusieurs années m’a accompagné et fut en quelque sorte, je ne crois pas que j’éxagère, au centre de mon existence. “, ainsi parle Edouard Louis dans son roman autobiographique “ En finir avec Eddy Bellegueule”

Edouard Louis était un adolescent chétif et ashmatique, aimant le théâtre, le chant et la variété française, à l’opposé du modèle masculin dominant. Harcelé et frappé par les autres garçons, il raconte dans son livre à quel point il a lutté contre lui-même, par peur des injures et des coups. Correspondre aux critères de masculinité est une pression pour les garçons, encore plus impérieuse à l’adolescence où le regard des autres et l’intégration dans le groupe compte plus que tout.

Des valeurs transmises par l’éducation et la société

Les messages implicites reçus des parents mais aussi des médias conditionnent les garçons à intégrer des modèles de masculinité.

“La première personne à m’avoir fait ressentir une pression importante sur le sujet de la virilité est ma mère. Je me rappelle qu’elle différenciait les comportements que je pouvais adopter en tant que futur homme et ceux associés à la féminité. Elle m’avait par exemple
laissé choisir un vélo rose… tout en m’expliquant que mon vélo était clairement celui d’une fille et après avoir longtemps hésité. Cela passait aussi par ses commentaires lorsque nous regardions des films : elle critiquait vivement un personnage jugé faible, couard, pleurnichard et louait les « vrais hommes » (ceux qui n’ont pas peur, qui font face à la situation… Bruce Willis, Clint Eastwood etc.) “, confie Gauthier, âgé de 20 ans

Dans de nombreux films, publicités ou jeux vidéos, les hommes sont aussi stéréotypés que les femmes, mais en opposition. Ils sont forts, insensibles, virils et cela est valorisé. Alors que les femmes sont fragiles, douces ou sexy, au service des hommes. Or, c’est un piège pour les deux sexes car cela les enferme dans des exemples à suivre.

Les profils masculins présentés dans les médias

“La représentation des hommes dans les médias c’est des hommes d’un mètre quatre-vingt, tatoué, musclé, fort et agressif, cela donne un exemple à suivre.” témoigne Tony, 18 ans

“ Cela dépend du public visé, cela peut aller du mec baraqué au mec en costume et viril.” ajoute Bastien, 22 ans.

“ Comme le remarque Bastien, les médias montrent le pouvoir de l’homme et sa domination aussi bien physique que financière. A la télévision, la violence des hommes est souvent présentée comme normale et légitime.
Les médias représentent la force masculine majoritairement par un ensemble de conquêtes (argent, territoires, femmes). L’homme est souvent seul, les femmes ne sont que des trophées.
Il est aussi montré comme étant un dur, n’ayant peur de rien.

Une culture de l’agressivité et de la violence

Dans le livre “En finir avec Eddy Bellegueule”, le personnage le plus admiré par la famille est Sylvain, le cousin d’Edouard. Edouard Louis raconte que celui-ci “avait passé une grande partie de sa jeunesse à voler des mobylettes, organiser des cambriolages où il raflait
des télévisions et des consoles de jeux pour les revendre ensuite, vandaliser des bâtiments publics, faire sauter des boites aux lettres.” La famille d’Edouard Louis n’y voit que des exploits, elle est fière que Sylvain soit un vrai dur.
L’homme viril est une personne toute puissante, voire au dessus des lois. En effet, à la télévision, dans les clips de rap et dans certains jeux vidéos appartenir à un gang, être un dealer, voler ou même boire, ne pas se soucier de sa santé est perçu comme un signe viril.
L’homme viril ne connait ni la souffrance physique ni morale, il est parfois montré peu empathique. Cette représentation encourage le culte de la violence mais aussi l’auto destruction.

Refouler ses sentiments c’est aussi retourner la violence contre soi

Les garçons, subissent une réelle pression ; devoir être performant, courageux, avoir le goût du risque et de la victoire… Cela les amènent à nier leurs propres émotions.

“ Je savais que j’étais jugé et il ne fallait surtout pas que je montre mes émotions. Il ne fallait donc pas flancher : ne pas pleurer si l’on tombe, ne pas broncher si l’on se fait taper, se montrer insensible aux malheurs des autres. “ raconte Gauthier.

Ainsi pour ne pas être raillés, les hommes ne doivent ni faire preuve de compassion, ni parler de leurs problèmes à leurs pairs. Dans le documentaire “The mask you liv in” de Jennifer Siebel Newsom, qui dénonce l’impact des stéréotypes masculins sur les jeunes adolescents, les garçons témoignent qu’en s’empêchant de pleurer et d’extérioriser leurs souffrances, ils deviennent agressifs, colériques et dépressifs.

“ Les jeunes se lèvent chaque jour, ils préparent le masque qu’ils vont porter sur le chemin de l’école, mais la plupart ne savent plus se débarrasser du masque. Qu’est-ce que tu caches aux autres ? Près de 90% d’entre vous ont marqué « douleur », « colère » au dos de leur feuille.” explique Ashanti Branch, éducateur témoignant dans ce film.

Les garçons sont entourés, en bande, mais ces amis ne sont pas des confidents. Les garçons n’osent pas étaler leurs peurs et leurs vulnérabilités. Ils disent devoir toujours garder le sourire et plaisanter entre copains. En effet, être drôle est aussi un moyen pour les garçons de cacher leurs émotions.

“ Au collège, j’avais quatre amis vraiment proches. Mais au lycée, j’ai eu du mal à trouver des personnes à qui parler, parce que les garçons ne sont pas censés avoir besoin d’aide. “ témoigne un jeune interviewé dans le documentaire.

Les relations avec les filles

Les garçons qui osent exprimer leur sentiments sont considérés comme faibles. Dans les relations amoureuses, où les sentiments sont omniprésents, il est compliqué pour un jeune garçon d’être sentimental ou romantique.

“ J’étais avec des copains, on regardait un match de foot. Ils n’ont fait que parler de filles comme des bouts de viande. Ils n’utilisaient que des mots vulgaires comme « baiser ». Individuellement, ce sont de bons gars … mais en groupe, c’est impossible.” explique Thibault, 27 ans.

Dans le film “Don John” de Joseph Gordon Levit, la façon dont certains garçons abordent la question des relations amoureuses et sexuelles est poussée à l’extrême. Jon Martello, le personnage du film, va tous les jours à la salle de sport, regarde des films porno, drague en boite de nuit et séduit une fille différente tous les soirs. Il rencontre une femme qui lui fait la remarque qu’il ne pense qu’à son propre plaisir quand il couche avec elle. Imprégné d’images pornographiques, Jon Martello s’en inspire dans ses relations amoureuses. Il est coincé dans un rôle de Dom Juan, modèle de virilité. La rencontre avec cette femme dont il tombe amoureux provoque chez lui un déclic et le fait se remettre en question.
Comme Jon Martello les garçons subissent des pressions pour multiplier les relations sexuelles et ainsi prouver leur virilité. Ils sont encouragés à vanter leurs exploits mais aussi à dénigrer les sentiments , l’engagement, et donc les filles.

“ Au lycée, la dimension sexuelle s’est ajoutée ; être vierge est devenu quelque chose à cacher pour ne pas être soupçonné de ne pas être un homme, un vrai. De toutes manières peu avaient couché et tout le monde se vantait sans avoir fait grand-chose ; il fallait juste parler de sexe de manière un peu sale et dominatrice.” nous confie Gauthier.

Le consentement est aussi une affaire d’hommes

L’image de l’homme qui domine dans la relation amoureuse et sexuelle est encore très prégnante. Dans l’imaginaire collectif, les hommes sont vus comme incapables de contrôler leurs pulsions qui doivent être assouvies. A cause de ce préjugé on responsabilise beaucoup les jeunes filles à la question du consentement. On leur inculque des règles de bonnes conduites, et si elles ont été abusées par un garçon, on leur dit souvent que c’est de leur faute, qu’elles n’ont pas été prudentes, qu’elles ne se sont pas défendues… Comme si un garçon ne pouvait jamais être agresseur ou même victime et n’avait donc pas à être sensibilisé à la question du consentement. Or dans le contexte d’une relation sexuelle, les deux personnes sont concernées au même niveau : le consentement de chacun des partenaires doit être clairement exprimé et pris en considération.
Le documentaire “Sexe sans consentement” de Blandine Grosjean et Delphine Dhilly cherche à sensibiliser les garçons à la question. Dans les relations sexuelles, il y a généralement peu de communication entre les partenaires puisque le contact est essentiellement charnel. Pour interpréter le consentement des filles, les garçons s’appuient alors sur ce qu’ils appellent des signaux :

“Je sais qu’une fille consent parce que elle a remis ses cheveux ou bien parce qu’elle m’a regardé avec insistance, c’est un feu vert. “ témoigne un garçon interviewé dans le documentaire.

Ces interprétations sont très floues et dangereuses car elles amènent à des situations de zones grises et même parfois de viols. Un autre jeune interrogé affirme de manière naturelle que “ quand une femme dit non, cela peut me motiver encore plus. J’aime les filles compliquées. “ Selon lui, une fille est obligée de dire “non” pour ne pas être une fille facile, alors qu’en réalité elle veut dire “oui”.
Cela doit interroger sur l’éducation que les garçons ont reçue et les codes avec lesquels ils ont évolué. Pourtant, pour savoir si une fille est consentante ou non il suffit d’enclencher la communication. C’est un apprentissage qui doit s’effectuer dès le plus jeune âge. Mais la notion de consentement induit encore que l’homme est acteur et que la femme est passive, il faut que se développe la notion d’accord affirmatif, mutuel, dans un rapport égalitaire entre hommes et femmes. Pour y parvenir, il faut redessiner de nouveaux codes et se dire que le consentement est l’affaire de tous.

La misogynie est liée à l’homophobie

“ Entre copains on s’appelle très souvent “tapette”, il s’agit de code de langages entre hommes. Des amis embêtent souvent un pote qui aime bien se coiffer et se faire des brushings. On lui fait la réflexion qu’il se comporte en femme. “ raconte Tony, 20 ans.
Être un homme viril, un Dom Juan, ou bien être un mâle alpha est une vision archaïque qui signifie prendre le dessus sur les femmes mais aussi sur les autres hommes (ceux qui n’ont pas de caractéristiques viriles). C’est pourquoi les insultes homophobes sont si fréquentes dans les milieux masculins.

“ Le virilisme génère ainsi une forte discrimination entre les « vrais » hommes, ceux qui sont porteurs des marqueurs virils, et les autres, considérés comme des « sous-hommes », au premier rang desquels les « efféminés », qui ont toujours été rejetés, méprisés et insultés au cours de l’histoire. L’homophobie est étroitement liée à la gynéphobie : c’est parce que le féminin est dégradé que l’effémination est jugée dégradante.” explique Olivia Gazalé, dans son livre “le mythe de la virilité”.

Il n’est pas rare pour un jeune garçon de se faire traiter de “fillette” ou de “tapette” lorsqu’il refuse de se bagarrer, de participer à un défi ou bien lorsqu’il adopte des attitudes jugées féminines. Les insultes misogynes et homophobes sont assez courantes et banalisées, même entres amis. Les garçons sont jugés comme les filles sur leurs comportements et attitudes, parfois davantage. Deux filles qui se tiennent la main dans la rue ou qui s’étreignent pour se dire bonjour est accepté socialement alors que deux garçons ayant une forte amitié seront toujours soupçonnés d’avoir une relation ambigüe. Car un homme qui fait preuve d’affection, de proximité, déconstruit ce qu’est la virilité et la met en danger.

“Je suis homosexuel et l’homosexualité chez les hommes ça relève de l’antinomie totale et complète. Dans le cadre de mon travail, tous les hommes que j’ai rencontrés ont un problème avec l’homosexualité. Parce qu’on ne parle pas de ces sujets là et parce qu’on arrive pas à considérer un homo comme un homme normal .” témoigne Maxime, 23 ans.

Les hommes doivent se libérer et être eux-même

Les garçons ont de plus en plus envie de s’éloigner de cette virilité illusoire qui les empêche d’être eux -mêmes. Elle bloque parfois leurs ressentis ainsi que leur communication, et les prive de liens profonds avec les jeunes filles.

“La virilité est une image avec laquelle on grandit et qui fausse l’estime de soi. “ pour Guillaume, âgé de 17 ans.

“Je ne me sens pas totalement libre. La virilité crée des contraintes involontaires.” dit Bastien

Selon la philosophe Olivia Gazalé, le devoir de virilité est un fardeau pour les hommes. La solution serait de créer de nouvelles masculinités. Des modèles à suivre d’hommes plus souples, plus nuancés. Cela permettrait aux jeunes hommes d’exprimer leur sensibilité, leur tendresse, leur douceur. Les garçons apprendraient davantage la bienveillance, l’humilité, le respect de soi et des autres. Car c’est le modèle d’homme dominant, homme de pouvoir individualiste qu’il faut déconstruire. Avoir de l’empathie, soutenir les autres, l’entraide sont encore trop liées à la féminité, comme l’est la notion de care.
Ces nouvelles voies seraient aussi salutaire pour les jeunes filles. Tant que les garçons ne s’émanciperont pas du modèle viril dominant, ils s’interdiront des relations équilibrées avec les jeunes filles. Elles continueront à subir des discriminations et des violences sexistes.

“Pour que les hommes changent le regard qu’ils portent sur les femmes, il faut qu’ils changent le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Et vice versa. Pour qu’ils modifient l’image qu’ils ont d’eux-mêmes, il faut qu’ils modifient l’image qu’ils ont des femmes. Il y a un
énorme travail éducatif à mener pour faire comprendre aux enfants et aux adolescents que le sexisme est un fléau pour les deux sexes.” dit Olivia Gazalé dans“le mythe de la virilité”.

“Le problème entre garçons, c’est qu’on utilise souvent le mot « fragile » pour parler de sensibilité, d’empathie, de finesse… alors que c’est une force, en réalité et une qualité ! ” s’exclame Thibault.

En élargissant les masculinités, on se sentira homme tout en s’acceptant faible, hésitant, émotif… Les jeunes garçons seront alors véritablement eux-même, et heureux avec leurs forces qu’ils pensaient être des faiblesses.

Sources

“En finir avec Eddy Bellegueule”, Edouard Louis, éditions Seuil
“The Mask you live in”, Jennifer Siebel Newsom
“Don Jon”, Joseph Gordon Levitt
“Sexe sans consentement”, Blandine Grosjean et Delphine Dhilly
“Le mythe de la virilité”, Olivia Gazalé, éditions Robert Laffont

Les rendez-vous INSEE : de la data, en veux-tu ? en voilà !

« Ok collège », les poussins phoniques en furie

Jeune auteure de 23 ans, j'ai publié trois livres aux éditions Fabert : Et il me dit : "Pourquoi tu rigoles jamais Blanche ?", un récit-témoignage sur le harcèlement scolaire, "Chair et âme" qui traite d'hypersexualisation de la société, et "Luciole", une histoire d'amour entre deux adolescents. J'écris sur mes propres expériences et aborde dans mes livres les problèmes de société qui touchent les jeunes d'aujourd'hui. Je fais également des interventions sur les thèmes de l'hypersexualisation, du consentement sexuel etc

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017