7 mai 2019

Entre deux concerts, rencontre avec KO KO MO

De retour à Nantes pour une petite pause dans leur tournée, les deux nantais de KO KO MO nous ont accordé une interview. Une rencontre à la cool, le 15 avril dernier.

Entre deux concerts, rencontre avec KO KO MO

07 Mai 2019

De retour à Nantes pour une petite pause dans leur tournée, les deux nantais de KO KO MO nous ont accordé une interview. Une rencontre à la cool, le 15 avril dernier.

Lorsqu’on leur a demandé dans quels lieux ils se sentaient à l’aise pour répondre à une interview, ils nous ont proposé le Mojo, bar non loin du centre ville, rue Joffre. Jour J, le bar est fermé, la rue déserte et nous retrouvons nos deux invités du jour : K20 et Warren aka KO KO MO. Le groupe nantais nous accueille chaleureusement, direction la terrasse du Brocéliande pour discuter au calme.

K2O et Warren

Nantes, ville des débuts

KO KO MO c’est donc Warren et K20 (dit “Kévingt”) un duo batterie/ guitare et voix qui s’implante depuis quelques années dans l’univers du rock français. La discussion s’entame autour de leur ville, Nantes, là où ils commencé à jouer ensemble. Quand leur emploi du temps le leur permet, il n’est pas rare de les croiser au Canotier au bord de l’Erdre, ou encore au Dynamo, en mémoire de leurs premières scènes.

Bien qu’ils sillonnent les routes depuis plus de quatre ans ils n’en n’oublient pas leur début à Nantes, une ville qu’ils estiment “artistique”, pleine d’opportunités pour des jeunes groupes, peu importe le style. “Les artistes se côtoient entre eux” souligne Warren, “j’ai réussi à trouver une grosse scène blues active à mes débuts”, se souvient-il.

Warren

Une ville dynamique, des affinités musicales similaires, deux instruments, il n’en fallait pas plus pour les deux musiciens devenus très vite amis. Leur complicité sur scène se retrouve dans la vie, lorsqu’on leur demande s’ils se chambrent entre eux la réponse est unanime, “on se charrie pas entre nous mais on aime bien faire chier l’équipe ensemble”. Une complicité renforcée par leur méthode de travail qu’ils ont mise en place petit à petit. Warren apporte les premières compo, les riff de guitare, à K20 qui va ensuite poser sa batterie, faire les arrangements.

K20

De la scène au deuxième album

À l’image de leurs titres rythmés, les deux artistes travaillent vite et s’offrent beaucoup d’improvisation. Une liberté possible par leur dualité et leur accord presque systématique. Être deux sur scène ? “Il n’y a pas de désavantage” pour eux, uniquement une “facilité” accrue par ce besoin de liberté que l’on retrouve sur scène. Il ne leur a fallu qu’un an pour produire leur deuxième album  “Lemon Twins”, sorti le 29 mars dernier.

Album Lemon Twins de KO KO MO

Des citrons à foisons, “parce que les citrons c’est la vie ! Ça nous représente, avec un côté énergique et brut”. Le duo souhaitait une pochette jaune qui se voit facilement dans les bacs, pari réussi pour cette photo sans retouche où les deux musiciens se sont plongés dans 150 kg de citrons frais.

Bien que le groupe ait sorti un premier album en 2017, Technicolor Life, ce deuxième “est comme un premier” tant il ne voulait pas décevoir leur public. Si le premier opus est constitué de titres enregistrés à la suite d’une accumulation de dates, pour ce deuxième album le groupe a voulu aller beaucoup plus loin dans les partis pris.

Des arrangements plus tranchés, une plus grande place à l’électro et à la guitare forment un album définitivement réfléchi et assumé. On y retrouve des résonances “live”, où le groupe donne la part belle à l’improvisation et à un certain lâcher prise.

K20 et Warren

« Pas de chansons à textes, mais des titres qui parlent à tout le monde.« 

Toujours en anglais, les titres de KO KO MO sont écris par Warren. Pour lui il faut que ses textes parlent au public, qu’ils puissent se reconnaître dans les paroles. Avant de finaliser un morceau il le fait écouter à K20 et à des proches, s’ils ont des images qui viennent en tête alors le titre est validé. Le morceau “ Self Love Age” illustre particulièrement cette idée, où le chanteur évoque l’addiction aux smartphones et aux selfies. Une sujet parmi d’autres qui les interroge et qui touche beaucoup de monde.

Depuis leurs débuts le duo KO KO MO enchaine les dates et les tournées dans le monde entier. Prochaines dates à partir du 11 mai au Rock’Aisne Festival, le groupe enchaînent les concerts jusqu’à la fin de l’été en passant dans le coin, rendez vous au festival La Nuit de l’Erdre le 28 juin !

Que peut-on leur souhaiter de plus ? “ Juste de continuer à tourner, improviser, rencontrer plein de gens et plein de lieux. La belle vie, la vie rêvée.”

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Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017