3 mars 2022

Usage des écrans : les jeunes femmes du centre Anjorrant créent un guide pour les parents

Les jeudis 10 et 17 février 2022, Fragil s'est rendue au centre pour mères mineures Anjorrant afin de mener des ateliers sur l'usage des écrans. Ces deux temps ont permis aux jeunes femmes présentes de partager leurs astuces et craintes quant à l'usage des écrans chez leurs jeunes enfants. Elles ont pu créer un guide de prévention qui sera affiché dans toutes les chambres du centre.

Usage des écrans : les jeunes femmes du centre Anjorrant créent un guide pour les parents

03 Mar 2022

Les jeudis 10 et 17 février 2022, Fragil s'est rendue au centre pour mères mineures Anjorrant afin de mener des ateliers sur l'usage des écrans. Ces deux temps ont permis aux jeunes femmes présentes de partager leurs astuces et craintes quant à l'usage des écrans chez leurs jeunes enfants. Elles ont pu créer un guide de prévention qui sera affiché dans toutes les chambres du centre.

C’est avec curiosité que les jeunes femmes du centre Anjorrant se sont réunies dans la salle à manger commune le 10 février dernier pour participer au premier atelier mené par Fragil. Accompagnées par Aurélia, travaillant au sein du centre au quotidien, le groupe de sept jeunes femmes a chaleureusement accueilli la salariée de l’association. Le but de ces deux ateliers de deux heures : échanger autour de l’usage des écrans par les enfants afin d’aboutir à un outil de sensibilisation.

Affiche réalisée par le personnel du centre Anjorrant pour annoncer les ateliers

Des échanges riches et pertinents

À l’aide d’une présentation préparée par la salariée de l’association Fragil, les jeunes femmes ont rapidement été amenées à discuter ensemble des différentes problématiques auxquelles elles doivent faire face au quotidien. Chacune ayant un enfant d’environ un an, elles ont pu témoigner de la difficulté à complétement éloigner leurs bébés des écrans. L’animatrice de Fragil leur expose quelques chiffres afin qu’elles se placent par rapport à la moyenne française, il y a environ 6,4 écrans par foyer avec enfants et une personne adulte passe en moyenne 5h11 par jour devant les écrans. Ces données permettent d’entamer la discussion sur les dangers associés aux écrans, chez les adultes mais également chez les enfants.

Extrait de la présentation de l’animatrice de Fragil

Sur la question des dangers, toutes les mères présentes ont une bonne connaissance de certains dangers associés à un usage trop important des écrans. Fatigue, problèmes oculaires, nervosité sont parmi les soucis les plus cités des jeunes femmes, leurs enfants répondant la plupart du temps à ces problématiques. À cela s’ajoute d’autres points de vigilance tels que les problèmes de sommeil, d’alimentation ou encore des troubles cognitifs. Parfois effrayées par le discours de l’animatrice, certaines mères n’hésitent pas à poser des questions et à discuter entre elles des solutions qu’elles mettent en place au quotidien dans leurs lieux de vie.

Une affiche pour guider les jeunes parents

Lors de la deuxième séance, le groupe de jeunes femmes s’est largement réduit faute de motivation ou de disponibilité. Ça n’a pas empêché les deux jeunes mères présentes de créer une affiche qui sera disposée dans chaque chambre du centre Anjorrant.

En moins de deux heures, les jeunes femmes ont su résumer et sélectionner les dangers et conseils qu’elles souhaitaient mettre sur l’affiche. Étant elles-mêmes mères au sein du centre, il leur a paru pertinent de garder des astuces simples et adaptées aux conditions de vie des jeunes familles. Le guide propose par exemple « d’éviter les écrans à table » et non « d’interdire » afin de ne pas faire culpabiliser les parents. Avec l’accord des jeunes femmes présentes et d’Aurélia, le guide sera affiché dans chacune des 18 chambres du centre et dans les pièces de vie principales, une reconnaissance pour l’ensemble du groupe qui a su profiter de ces temps d’échanges.

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Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017