28 février 2024

« Tropink », une bulle sonore et visuelle, à l’Espace Diderot de Rezé

"Tropink" est une installation immersive et interactive, proposée par le Collectif Ayekan jusqu'au 2 mars 2024, dans la galerie sonore de l'Espace Diderot à Rezé. Entretien avec le coordinateur artistique du collectif, Roman Bestion.

« Tropink », une bulle sonore et visuelle, à l’Espace Diderot de Rezé

28 Fév 2024

"Tropink" est une installation immersive et interactive, proposée par le Collectif Ayekan jusqu'au 2 mars 2024, dans la galerie sonore de l'Espace Diderot à Rezé. Entretien avec le coordinateur artistique du collectif, Roman Bestion.

À l’entrée de la galerie sonore, l’odeur de l’humus est déjà saisissante. Le clapotis de l’eau et quelques sons laissent présager un voyage exotique, quelque part entre les Andes et des mondes imaginaires. Puis, plongé dans la pénombre, la magie opère et l’on se surprend à toucher les plantes, manipuler des galets ou des rondins de bois, en quête de nouveaux sons à activer et de nouvelles images à générer. Au centre de cette jungle, des coussins proposés pour les temps de siestes sonores.
Cette installation interactive et immersive est une forme hybride, imaginée et conçue par le Collectif Ayekan. Basé en Vendée, il rassemble des artistes du grand ouest (Nantes, Rennes, Poitiers…) autour de créations mêlant végétal et créations numériques. Entretien avec Roman Bestion, son coordinateur artistique.

Tropink. Collectif Ayekan. 2024.

Quelle est l’identité du collectif Ayekan ?

Ayekan est un collectif pluridisciplinaire qui cherche à créer des formes immersives de concerts, d’installations sonores et visuelles, dans lesquelles il n’y ait pas de début, pas de fin, pas de limite entre le public et les artistes.

Comment est né le projet Tropink ?

Tropink a été créé il y a deux ans, dans le cadre de l’appel à projet « Diversité culturelle sur le territoire ». L’idée était de créer des sons en bulles, des siestes sonores qui puissent se jouer partout, sans installation technique, dehors ou en intérieur. Nous sommes arrivés à ce projet Tropink car nous avions envie de mêler les arts numériques et la présence végétale. Et d’en faire un voyage influencé musicalement par les Andes et par une fleur (qui peut être rose, bleue, jaune) qui pousse au Chili dans le désert, tous les deux ou trois ans, sans que l’on sache pourquoi. On a utilisé ce prétexte pour végétaliser des lieux qui ne le soient pas.

Y avait-il une volonté d’installer cet espace de verdure au cœur d’un quartier très urbain ?

Oui, je crois que c’est une volonté très forte de la ville de Rezé qui a choisi d’impliquer un maximum de partenaires autour du projet, que ce soit le service des espaces verts, le relais des assistantes maternelles, les centres socio-culturels, les écoles. Et nous avons découvert que l’espace Diderot est un lieu de rencontre inévitable à Rezé. Tous les gens se croisent ici, toutes les aspirations…Nous voyons plein de monde, c’est un peu le centre névralgique de la ville.

Tropink. Collectif Ayekan. 2024.

D’où vient le titre Tropink ?

Le titre est lié à cette fleur rose qui pousse dans le désert d’Atakama. Nos réalisations sont toutes liées entre elles, leur titre aussi. Nous développons la même création pendant plusieurs années et Tropink est passée par plusieurs étapes. Celle-ci s’appelle Ether. C’est une couche supérieure de l’air. Nous nous sommes intéressés à tout ce qui constitue l’enveloppe des choses : l’enveloppe terrestre, l’enveloppe d’un arbre avec les écorces, la mousse qui recouvre les pierres.

Quels sont les temps forts proposés au cœur de cette installation ?

Depuis l’ouverture, nous nous sommes concentrés sur la petite enfance. Jusqu’à samedi 2 mars, dernier jour, nous allons continuer à avoir des groupes chaque jour, pour des siestes et des concerts-ateliers. Ce sont des temps où l’on distribue des instruments, on joue avec les enfants.
Et l’on se retrouvera pour un dernier temps fort samedi 2 mars de 10h30 à 11h30, avec tous les publics, enfants, parents. Ce lien intergénérationnel est important pour nous, c’est comme l’histoire de la graine. Être assis avec ses parents pendant une écoute, c’est un moment assez privilégié!

Tropink. Collectif Ayekan. 2024.

Galerie sonore. Espace Diderot. Rezé.
> Rendez-vous Samedi 2 mars, pour le dernier concert du collectif Ayekan, de 10h30 à 11h30. Ouvert à tous·tes.

Roman Bestion : Coordination artistique
Anne-Choï Messin : Chant
Guillaume Rabusseau : Jardinier-scénographe
Antoine Scaviner : Guitare
Vincent Couprie : Percussions
Pour aller plus loin : www.ayekan.fr

Un pas en arrière pour l'aide sociale à l'enfance

La sélection TFQ? : Éclectique ? La marque de fabrique !

Originaire de la Drôme, Domitille a jeté l’ancre à Nantes, il y a près de quinze ans après avoir fait un tour de France pour ses études et ses activités professionnelles. Guide conférencière, médiatrice et chargée de projets culturels, elle a appris à connaître la ville de fond en comble ainsi que son patrimoine grâce à son métier

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017