20 novembre 2025

Sport dans la ville lance “Place aux filles” pour encourager la pratique féminine sportive aux Dervallières

Initié cette saison 2025-2026 aux Dervallières par l'association Sport dans la Ville, le programme “Place aux filles” souhaite favoriser l'inclusion des filles à la pratique sportive dans les quartiers prioritaires.

Sport dans la ville lance “Place aux filles” pour encourager la pratique féminine sportive aux Dervallières

20 Nov 2025

Initié cette saison 2025-2026 aux Dervallières par l'association Sport dans la Ville, le programme “Place aux filles” souhaite favoriser l'inclusion des filles à la pratique sportive dans les quartiers prioritaires.

En octobre 2024, Sport dans la Ville, association fondée en 1998 à Lyon au niveau national, a inauguré ses débuts dans la métropole nantaise sur le terrain de foot des Dervallières. Son but est d’accompagner les jeunes issu·es de quartiers prioritaires par le biais du sport dans le milieu professionnel en apportant des valeurs importantes.

Des entraînements de sport sont proposés le mercredi et le samedi après-midi. Le mercredi, des séances de football mixtes sont proposées allant des 6 à 17 ans et plus. Si ces séances sont assez mixtes pour les plus jeunes âges ce n’est pas le cas pour à partir des 14 ans et plus où elles sont entièrement composées de garçons.

“Place aux filles”, un programme 100% féminin

Pour répondre à ce manque au cours de cette saison 2025-2026, l’association a décidé d’agir avec son programme transversal L dans la ville qui favorise la réussite des filles dans ces milieux. Cette partie de l’association a alors mis en place deux créneaux spéciaux le samedi 100 % féminin pour inciter les filles à participer sous le nom de Place aux filles .

Une initiative qui semble plaire à ces jeunes filles : « Moi j’aime bien parce que je ne vois pas mes copines tout le temps et s’il y avait des garçons ça nous embêterait et ils se moqueraient. » Elles affirment aussi que la pratique du sport avec les garçons suscite parfois des jugements : « Ils disent qu’on est bonnes qu’à la cuisine ».

Un écart persistant entre filles et garçons dans le football

Ce n’est pas par hasard que Place aux filles  a été mis en place cette année, sur la première saison 2024-2025 pour 155 inscrit·es et il n’y a seulement que 30 filles. Pour la saison en cours sur 140 inscrit·es seules 20 sont des filles. Un écart largement visible entre les filles et les garçons se creuse dans le sport, pourtant le programme parallèle Job dans la ville était lui composé de 60 % de filles contre 40 % de garçons.

Si la présence des jeunes filles semble influencé par de nombreux facteurs, l’association pense avoir quelques pistes : « Au niveau national quand c’est des terrains de basket on n’a pas trop ce problème là, on a environ 40/45 % de filles par contre sur les terrains de football national on a que 18 % de filles. » C’est alors sur 20 terrains de foot de l’association qu’a été mis en place Place aux filles pour mettre en avant la pratique sportive au féminin : « L’objectif c’est de faire des séances sur le terrain en extérieur pour être visible et qu’on voit des filles s’entraîner », nous dit Asma Zeyan, la directrice régionale de l’association.

Trois éducateurs/trices sportifs/ves : Flavie Papin, Rayane Manai et Léo Pailler et la présidente régionale de l'association, Asma Zeyan (milieu droite). Crédit : Lucie Costabel

Trois éducateurs/trices sportifs/ves : Flavie Papin, Rayane Manai et Léo Pailler et la présidente régionale de l’association, Asma Zeyan (milieu droite). Crédit : Lucie Costabel

Des obstacles qui freinent encore l’inclusion des filles dans le sport

D’autres facteurs comme la compétitivité des garçons à un certain âge ou encore le manque de confiance en soi des jeunes filles qui se sentent moins légitimes dans des sports encore considérés comme masculins. C’est notamment ce que nous dit Flavie Papin, éducatrice sportive de Sport dans la Ville : « Le sport féminin est déjà difficile d’accès parce qu’il n’est pas très représenté dans la société et c’est d’autant plus difficile dans les quartiers prioritaires ». Selon celle qui est aussi gardienne de l’équipe de France de Futsal, il reste encore des efforts à faire dans l’inclusion des filles : « Ce sport n’est pas totalement ouvert d’esprit dans la féminisation, il faut montrer que tu maîtrises et une fois que tu prouves que tu maîtrises tu es intégrée sans soucis. »Une expérience que Flavie a elle même vécu en ayant commencé le foot autour de ses 15 ans. C’est dans cette optique là qu’elle souhaite contribuer à la réussite des jeunes filles dans le monde sportif.

Pour elle et les autres animateur·ices comme pour la directrice régionale de l’association, Asma Zeyan, cette année est l’occasion de tester la mise en place des séances 100 % féminines et de voir si cela engendre du changement et peut-être développe la pratique féminine : « On a des idées on pense peut-être que ce sont les bonnes, Place aux filles peut-être que ce n’est pas la bonne manière de faire, mais on essaie un maximum d’échanger avec les bénéficiaires pour savoir ce qu’elles ont envie de faire. »

Infos utiles :

Site web de Sport dans la Ville

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017