23 novembre 2017

Radio Couffé: le journalisme au service de la webradio locale

Dans le cadre des activités qu’elle propose aux jeunes de Couffé, l’association Couffé Animation Rurale (C.A.R.) a sollicité Fragil pour animer un atelier de journalisme en vue de réaliser des reportages sonores et une émission de radio. Retour sur ces trois jours de découvertes.

Radio Couffé: le journalisme au service de la webradio locale

23 Nov 2017

Dans le cadre des activités qu’elle propose aux jeunes de Couffé, l’association Couffé Animation Rurale (C.A.R.) a sollicité Fragil pour animer un atelier de journalisme en vue de réaliser des reportages sonores et une émission de radio. Retour sur ces trois jours de découvertes.

Depuis plusieurs années, l’association Couffé Animation Rurale gère le « Lodje », le local des jeunes de la ville. Pendant les vacances de la Toussaint 2017, l’association a fait appel à Fragil pour animer des ateliers d’initiation au journalisme.
Une dizaine de jeunes a participé à cette activité afin de comprendre la fabrication de l’information, de développer un regard critique sur les médias et de travailler en équipe pour réaliser des reportages et une émission de radio. Sans oublier la dimension territoriale car le but de ces ateliers était de réaliser des reportages dans la ville de Couffé.

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Les jeunes en pleine préparation de reportage

Leo Faucheux

Les trois séances

Après les présentations des intervenants (Merwann Abboud, salarié de l’association Fragil et Fanny Michaud, contributrice de l’association) et des jeunes participants, la première séance était axée sur la découverte du métier de journaliste et sa déontologie. Un temps a ensuite été consacré à un rapide rappel historique et un état des lieux de la presse radiophonique, suivis d’écoute d’extraits, notamment l’appel du 18 juin 1940 du Général De Gaulle. Les jeunes se sont ensuite répartis en groupe et ont défini les sujets qu’ils aimeraient aborder: le rap et le sport.

La deuxième séance a entièrement été consacrée à la collecte d’informations et à la réalisation des interviews et micro-trottoirs sur les sujets définis par les jeunes. Les différents groupes sont donc partis à la rencontre des Coufféens pour récolter leurs témoignages. Ils ont par la suite écrit et enregistré les voix-off qui constitueront les bases de leurs reportages. En parallèle, le jeune chargé de l’animation de l’émission de radio a rédigé ses lancements et conclusions.

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Microtrottoir
Les jeunes en plein micro-trottoir sur le Rap

Merwann Abboud

Une fois les reportages montés par Léo Faucheux, animateur de l’association C.A.R. et Merwann Abboud, tout était prêt pour l’enregistrement de l’émission. 20 minutes de concentration et d’expression que les dix jeunes ne sont pas prêts d’oublier.

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Répétition de l'émission

Léo Faucheux

Pour écouter l’émission :

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017