30 juillet 2021

Les jeunes du foyer Jeanne Bernard créent leur compte Instagram

Du 21 au 23 juillet, les jeunes du foyer Jeanne Bernard de Saint-Herblain ont accueilli la salariée de Fragil pour une série d'ateliers. Sur trois après-midi le petit groupe a pu ainsi découvrir les bases du journalisme et créer un compte Instagram dédié à la vie du foyer.

Les jeunes du foyer Jeanne Bernard créent leur compte Instagram

30 Juil 2021

Du 21 au 23 juillet, les jeunes du foyer Jeanne Bernard de Saint-Herblain ont accueilli la salariée de Fragil pour une série d'ateliers. Sur trois après-midi le petit groupe a pu ainsi découvrir les bases du journalisme et créer un compte Instagram dédié à la vie du foyer.

Pour la deuxième année consécutive, Fragil a été sollicité par l’association Saint Benoit Labre, qui gère le foyer Jeanne Bernard, pour mener une série d’ateliers en direction des jeunes hébergés. Sur trois demi journées, l’animatrice de Fragil a animé des ateliers sur le thème du journalisme et les a accompagné dans la création d’un média sur Instagram.

Journalisme et réseaux sociaux en questions

Avant de débuter la création du compte Instagram du foyer, le groupe de 7 jeunes a pu participer à plusieurs ateliers d’initiation aux pratiques journalistiques. Dans un premier temps, l’animatrice de Fragil leur a demandé de trouver, par petits groupes, 3 choses qu’un.e journaliste « doit faire » selon eux et 3 choses qu’il.elle ne doit « pas faire ». Un exercice qui leur a paru au début compliqué mais auquel ils ont finalement trouvé des réponses.

La suite de l’après midi état consacrée à l’initiation à l’écriture d’article ainsi qu’aux premières réflexions sur le compte. L’atelier d’écriture d’article a permis à un jeune en particulier de montrer sa curiosité et ses qualités d’écriture journalistique. Il a également pu expliquer l’exercice à d’autres jeunes qui ont eu plus de difficultés à se mettre dans la peau d’un journaliste. La première journée s’est ainsi terminée par une réflexion autour des sujets que les jeunes souhaitaient aborder sur le compte Instagram. Activités, cours de français, sorties, rythme de vie… des idées qui forment au final la ligne éditoriale de leur nouveau média : leur vie quotidienne au sein du foyer Jeanne Bernard.

Extrait de la présentation, jeu sur l’empreinte numérique.

Dernière étape avant la création du compte Instagram : un atelier autour des réseaux sociaux. Régulièrement proposé par Fragil, cet atelier autour de l’empreinte numérique permet de faire réfléchir aux données que nous laissons sur les réseaux et comment ces données sont utilisées par les plateformes (voir présentation en bas de l’article).

Un compte pour informer sur leur quotidien

La fin de la deuxième demi journée marque la naissance du compte Instagram « Notre vie à Jeanne Bernard« . En effet, les jeunes ont proposé puis voté pour le nom du compte et la biographie de présentation. Avec l’aide de l’animatrice de Fragil, les jeunes ont également établi une charte du compte, soit l’ensemble des règles à suivre pour la bonne tenue de ce nouveau média.

Reflexions et décisions menées par les jeunes du foyer.

Le dernier après midi est dédié à la création de contenu pour le nouveau média du foyer. Avec un enthousiasme communicatif, les jeunes se sont séparés en deux groupes afin de couvrir deux sujets différents. Ils ont pu préparer leurs questions en amont, afin de récolter les informations qu’ils pensent être intéressantes pour les lecteurs et lectrices du compte. Un groupe est allé interviewer Margaux, assistante sociale d’éducation tandis que l’autre est allé poser des questions à Moubarak, agent de sécurité du foyer. Organisés et volontaires, les jeunes ont su poser des questions, récolter les informations via leurs dictaphones et finalement restituer par écrit leur travail sur le compte Instagram. Comme convenu dans la charte et encouragé par la direction, aucun visage n’apparait sur les photos publiées, les jeunes ayant trouvé d’autres moyens et astuces pour respecter cette règle.

Interrogés à la fin de ces trois jours, les jeunes ont vraisemblablement appréciés cette série d’ateliers proposée par Fragil. « J’ai aimé tout ce qu’on a fait, surtout la partie sur Instagram », témoigne l’un des participants. Un avis partagé par l’animatrice de Fragil, impressionnée par l’efficacité des jeunes à produire un contenu de qualité et à s’approprier le projet. Une expérience à nouveau enrichissante que Fragil serait ravie de poursuivre avec le foyer Jeanne Bernard.

Capture d’écran du compte « Notre vie à Jeanne Bernard ».

Le compte Instagram :

La présentation réalisée par Fragil :

Un recueil pour témoigner des expériences de confinement à Rezé

La téléréalité analysée avec les jeunes détenus de l'établissement pénitentiaire pour mineurs d'Orvault

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017