13 avril 2023

Pour lutter contre les stéréotypes sur leur génération, des résident·es de FJT créent « La presqu’île s’exprime »

Entre janvier et mars 2023, Fragil s'est rendue aux résidences jeunes actifs de Guérande et La Baule afin d'accompagner de jeunes travailleur·euses dans la réalisation d'un podcast. Ce projet de création de contenus audio s'articule autour de la thématique de la jeunesse, il est issu du projet M'ta différence porté par l'APHJ (Association presqu'île Habitat Jeunes).

Pour lutter contre les stéréotypes sur leur génération, des résident·es de FJT créent « La presqu’île s’exprime »

13 Avr 2023

Entre janvier et mars 2023, Fragil s'est rendue aux résidences jeunes actifs de Guérande et La Baule afin d'accompagner de jeunes travailleur·euses dans la réalisation d'un podcast. Ce projet de création de contenus audio s'articule autour de la thématique de la jeunesse, il est issu du projet M'ta différence porté par l'APHJ (Association presqu'île Habitat Jeunes).

Pour cette nouvelle édition du projet M’ta différence, l’Association Presqu’île Habitat Jeune (APHJ) a fait appel à l’association Fragil pour mener une série d’atelier de création de podcasts audio. Après cinq ateliers de deux heures, le groupe d’une dizaine de jeunes a produit une capsule sonore nommé La presqu’île s’exprime, sur la thématique de la jeunesse. Les résident·es sont allé·es à la rencontre des ligérien·nes pour recueillir leurs témoignages et les confronter à certains stéréotypes qui demeurent sur les jeunes.

Un projet fédérateur

Accompagnée par Harold et Edwige, intervenant·es socio-éducatif, la salariée de Fragil a aidé les jeunes résident·es dans la réalisation de podcasts audio. Aucun·e d’entre elles et eux n’avaient réalisé de contenu audio auparavant, ni même réalisé d’interviews enregistrées. Ce projet était donc une grande première pour l’ensemble de la résidence jeunes actif·ves, un challenge que le groupe a réalisé avec succès, et bonne humeur !

Une partie des résident·es accompagné·es par la salariée de Fragil

« C’est agréable de construire un projet à plusieurs »

Réuni·es un mercredi soir sur deux dans la salle commune de la résidence, la dizaine de jeunes a suivi une suite d’ateliers d’initiation aux pratiques journalistiques ainsi qu’une large réflexion sur le contenu de chaque partie de podcast. Ce dernier élément a été celui nécessitant le plus de travail au fil des séances. Malgré un enthousiasme certain, beaucoup des participant·es ont mis du temps à trouver le sujet de leur propre partie. Aidé·es par les deux intervenant·es de l’APHJ, les jeunes se sont creusé·es la tête pour trouver des stéréotypes sur leur génération et déterminer par la suite laquelle allait-il/elle choisir individuellement. Les jeunes ont finalement identifié quelques « clichés » sur la jeunesse tels que « les jeunes n’ont pas envie de travailler », « les jeunes sont constamment sur les écrans » ou encore que « les jeunes n’ont pas envie de quitter le cocon familial ».

Animateur·ices comme jeunes repartent avec la sensation d’avoir accompli un projet de groupe « c’est agréable de construire un projet à plusieurs » souligne une des personnes participantes, les encadrant·es soulignent quant à elleux « des jeunes investis« . Un podcast créé de toute pièce qui a su donc fédérer un groupe de jeunes qui, pour certain·es, se connaissaient peu avant la première séance. Bien que beaucoup témoignent d’un manque de résident·es pour participer à ce projet, le groupe s’est formé autour d’une petite dizaine de jeunes présent·es à chaque rendez-vous. Ce projet leur a également permis de sortir de leurs habitudes, notamment à travers la réalisation d’interviews.

Sortir de son quotidien

« C’était un travail intéressant au niveau de la confiance en soi, il fallait oser aller vers les autres » conclu un·e participant·e au projet dans le bilan anonyme proposé par l’animatrice de Fragil. Le dépassement de ses propres limites et l’acquisition de nouvelles compétences font parties des points forts soulevés par les participant·es lors de la réalisation de ce projet. Les jeunes actif·ves étaient, pour la grande majorité, novice en matière d’interview, de prise et de montage audio. Autant de freins, dans un premier temps, dans la mise en place de leur travail mais qu’ils et elle ont su dépasser au fil des séances.

Tableau de travail complété par les résident·es

Individuellement ils et elle se sont penché·es sur un sujet touchant à la jeunesse, en essayant par la suite de trouver des interlocuteur·ices de différentes générations pouvant répondre à leurs questions. « J’ai aimé apprendre de nouvelles chose, par exemple le micro trottoir » souligne l’un d’entre eux, pour d’autres c’est la partie montage audio dont ils retirent le plus de nouvelles connaissances techniques.

Résultat de ces dix heures d’ateliers et de nombreuses rencontres en autonomie : un épisode de 10 minutes où chaque participant·es y a enregistré sa voix ainsi que celles des personnes interviewées, des ligérien·es âgé·es de 20 à 80 ans. Le podcast La presqu’île s’exprime vise à identifier et lutter contre les stéréotypes liés aux jeunes, il est disponible à l’écoute ci-dessous et sera présenté fin mai lors d’une soirée regroupant l’ensemble des projets des différentes résidences jeunes du département.

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Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017