21 octobre 2022

Papooz, le Ferrailleur chaloupe !

En tournée pour la promotion de leur troisième album « None of this matters now », les cinq membres du groupe Papooz ont fait escale au Ferrailleur le jeudi 06 octobre dernier pour une soirée aux couleurs « pop » teintées de riffs funk et de rythmiques seventies. Retour sur ce concert hautement chaloupé.

Papooz, le Ferrailleur chaloupe !

21 Oct 2022

En tournée pour la promotion de leur troisième album « None of this matters now », les cinq membres du groupe Papooz ont fait escale au Ferrailleur le jeudi 06 octobre dernier pour une soirée aux couleurs « pop » teintées de riffs funk et de rythmiques seventies. Retour sur ce concert hautement chaloupé.

Après une première partie assurée par le jeune groupe Charlotte fever, un duo femme-homme habillé en paillettes développant de la pop acidulée très électronique accompagnée de mélodies sensuelles, le groupe Papooz s’est emparé de la scène du Ferrailleur.

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1ere-partie
Charlotte Fever, première partie de la soirée

Anaïk Viollin

En avril 2019, Fragil avait déjà eu la chance d’assister au concert du groupe parisien  dans le cadre de la tournée de leur deuxième album « Night Sketches ».  À l’époque, il s’était produit sur la scène de Stéréolux. Il est vrai que dans la tête de beaucoup, le Ferrailleur rime plus avec rock que pop. « Nous programmons environ 70% des concerts de groupes issus des mouvances metal, punk et rock. Mais en parallèle, on se laisse environ 30% de groupes provenant de styles complètement différents », explique Max, le programmateur du lieu. « Le meilleur exemple est le concert de Lomepal il y a quelques jours (ndlr le 19 septembre) qui a choisi le Ferrailleur dans le cadre de sa tournée fantôme ».

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Papooz
Papooz sur la scène du Ferrailleur

Anaïk Viollin

Les cinq membres du groupe Papooz investissent donc la scène du Ferrailleur devant une salle quasiment pleine. Accompagnés d’un bassiste, d’un batteur et d’un claviériste, les deux leaders, Armand et Ulysse, qui chantent et jouent de la guitare tous les deux, donnent immédiatement le ton en reprenant certains des tubes du groupe tels que « Simply are » ou « Ann wants to dance ».

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Armand
Armand du groupe Papooz

Focale_610

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Ulysse
Ulysse du groupe Papooz

Focale_610

Il faut rappeler que chez Papooz la règle est simple : celui des deux qui écrit le titre le chante. Ce qui donne une alternance de style entre la voix très aigüe voire féminine d’Armand (ce qui a fait dire à un spectateur au début du spectacle « elle est où la meuf qui chante wesh », sortie qui a beaucoup fait rire les personnes présentes) et le timbre plus rauque d’Ulysse. Une seule constante, les inspirations qui rythment chacune des chansons du groupe : les Beatles, les Beach Boys, le tout avec des arrangements funk, voire rock par moment.

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Telephone
Tentative de captation

Focale_610

Longuement applaudis, les cinq membres du groupe sont très rapidement venus rejoindre leur public sur la terrasse du Ferrailleur. Ils y ont notamment retrouvé Ana, la quarantaine, fan de longue date présente au concert de 2019 : « Ils sont vraiment géniaux, j’ai beaucoup aimé l’ambiance, leur musique me ravit les tympans, quel kif ! ». À quelques mètres de là, Laura, une jeune étudiante hollandaise, venue spécialement d’Amsterdam pour le concert de ce soir :  » Je n’ai pas trouvé de concerts où Papooz se produisait plus près de chez moi. Je suis donc venue et j’en profite pour aller voir des amis. Le concert ? C’était parfait, exactement ce que j’en espérais ! ». Ravis d’entendre que certains fans sont capables de faire autant de kilomètres pour venir les voir se produire sur scène, Armand et Ulysse, touchés, ont admis, en toute honnêteté, qu’ « il y avait quelque chose de spécial ce soir, quelque chose dans l’air qui a rendu ce moment encore plus agréable ».

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Sans-titre
Pochette du troisième album de Papooz : 'None of this matters now'

DR

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017