20 octobre 2022

Pauline, l’oreille musicale et la joie du collectif

Au fil des ans, Fragil a accueilli la plume de nombreux.ses contributeurs et contributrices. Parmi eux, Pauline, nantaise d’origine et fière de l’être ! Alors étudiante, elle baigne dans la vie culturelle de la ville, notamment musicale.

Pauline, l’oreille musicale et la joie du collectif

20 Oct 2022

Au fil des ans, Fragil a accueilli la plume de nombreux.ses contributeurs et contributrices. Parmi eux, Pauline, nantaise d’origine et fière de l’être ! Alors étudiante, elle baigne dans la vie culturelle de la ville, notamment musicale.

C’est par cette proximité musicale qu’elle croise le chemin de Fragil, en 2009, au détour de publications sur les réseaux sociaux. « Je trouvais les articles intéressants et complets. Le média bénéficiait d’une aura attractive et j’ai voulu devenir contributrice », se souvient-elle. A la rentrée suivante, lors de l’ouverture de la saison 2010/2011, elle rejoint l’équipe : « A l’époque, j’avais un intérêt pour le journalisme culturel et j’allais bientôt rejoindre un master media à Sciencescom. J’ai donc voulu m’essayer en pratique et sur le terrain à cet exercice », explique-t-elle. Encadrée par Pascal et Romain, Pauline a écrit plus d’une dizaine d’articles pour Fragil, principalement sur des sujets musicaux : « J‘avais pas mal de potes qui étaient musicien.nes, c’est pour ça que j’ai eu envie de parler de ça dans le magazine ». Avec enthousiasme, elle écrit pour Fragil pendant près d’un an et demi. Depuis, elle a conservé sa curiosité, son plaisir des rencontres et son « goût pour l’exploration de sujets du monde et de la vie en travaillant auprès de productions de films documentaires », en tant que chargée de production.

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Le site internet du magazine Fragil à l'époque de Pauline

Fragil

« … on était accompagné.e tout en étant assez libre« 

Pauline se remémore une ambiance associative enrichissante. De part l’équipe salariée, qui laissait place à une grande autonomie des contributeurs et contributrices : « Ils ont été super clairs et incitatifs, on était accompagné.e tout en étant assez libre ». Mais également lors de rencontre entre bénévoles, autour de tables rondes édito. « Elles permettaient de mettre en commun les envies de chacun et chacune, l’intérêt du lectorat et de mettre en perspective nos manières de faire », retrace Pauline. C’était également l’occasion de se rencontrer, de créer du lien. Des moments où « nous rigolions pas mal », assure-t-elle. Pauline y a d’ailleurs rencontré une autre contributrice « Sidney, qui est devenue une très bonne amie aujourd’hui ! ». Elles ont créé un binôme prolifique : Pauline à l’écriture, Sidney à la photographie. « Nous réalisions ensemble de chouettes interviews culture et urbanisme », précise-t-elle. Un travail d’équipe que Pauline a adoré et qui laisse de jolis souvenirs, comme celui d’une interview du groupe de rock Von Pariahs au VIP, salle de concert de Saint-Nazaire. « Nous étions assez fières, Sidney et moi de cette production », confie Pauline dans un sourire.

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Pauline Bataille

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017