21 novembre 2023

Mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles le 25 novembre à Nantes

Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Nous Toutes 44 et l’inter-collectif F.U.R.I se mobilisent en organisant à nouveau cette année une marche rassemblant les militant·es nantais·es. Nous avons rencontré l’association Nous Toutes 44 qui nous en a expliqué les enjeux, et l’organisation.

Mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles le 25 novembre à Nantes

21 Nov 2023

Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Nous Toutes 44 et l’inter-collectif F.U.R.I se mobilisent en organisant à nouveau cette année une marche rassemblant les militant·es nantais·es. Nous avons rencontré l’association Nous Toutes 44 qui nous en a expliqué les enjeux, et l’organisation.

À l’instar de la journée du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, le 25 novembre est également un moment fort dans la mobilisation contre les violences patriarcales.

« Nous serons dans l’espace public, il est indispensable de rendre le sujet visible »

Les différents collectifs présents sur le territoire nantais œuvrent au quotidien pour cette lutte, et l’organisation de ces marches prend pour elleux tout son sens afin de donner de la voix, être dans l’espace public, et rendre le sujet visible.

« L’année dernière, nous étions 2500, mais il est compliqué de savoir combien seront présent·es cette année » nous explique une militante de Nous Toutes 44 : une fatigue ambiante se ressent de plus en plus dans le militantisme, beaucoup de sujets d’actualité mobilisent les militant·es qui s’épuisent petit à petit. Iels espèrent tout de même regrouper cette année le maximum de personnes pour se faire entendre.

C’est la 3ème marche organisée de concert par F.U.R.I (les 2 précédentes étant le 25 novembre 2022 et le 8 mars 2023), et, expérimentant au fur et à mesure, iels nous disent être de plus en plus rôdé·es sur l’organisation, ce qui permet à chaque marche de proposer de nouvelles choses, comme cette année de la distribution de boissons à prix libres qui permet ensuite de financer la cause. 

Un moment de cohésion, et de partage

Au-delà de l’importance de se montrer sur l’espace public, cette marche est aussi pour le collectif une opportunité, comme lors de leurs luttes tout au long de l’année, d’informer, de communiquer sur leurs actions, et de faire entendre aux victimes une seule et même parole « tu n’es pas seule, on te croit ».

« A la fin de la journée, tu as envie de pleurer, tellement c’est beau ce qui se passe »

La marche sera précédée par la lecture d’un communiqué du collectif F.U.R.I à 15h à l’arrêt Saint Nicolas, débutera à 16h, pour se terminer place du Bouffay avec un stand d’information collectif et une nouvelle prise de parole. Un moment pour se retrouver après la mobilisation, échanger, transmettre, et recevoir. Iels nous expliquent que la marche est un « exutoire pour les personnes qui n’ont pas les moyens de s’engager toute l’année, cela rend possible de partager des moments précieux, en synergie, tous ensemble ».

Affiche de la marche du 25 novembre 2023

Affiche de la marche du 25 novembre 2023

Nous toutes 44…

Nous toutes 44 est un collectif monté début 2021 – suite à l’appel de Nous toutes national – et qui est devenu, depuis 1 an, une association. Depuis, de plus en plus de militant·es ont rejoint leurs rangs, bien qu’iels auraient toujours besoin de plus de personnes pour mener à bien leur mission.

« On souhaite donner de la voix aux femmes »

Leur toute première action de prévention phare : les sacs à baguette qui ont été distribués dans les boulangeries nantaises, avec des numéros d’urgence ou de soutien, des informations utiles, et toujours le même message « on te croit, tu n’es pas seule ».

Iels sont présent·es sur le territoire nantais via de nombreuses autres actions, comme les quizz de rue qui ont le même leit-motiv que la marche : « parler des VSS, être visibles, dire aux femmes qu’on est là, qu’on les écoute. On souhaite leur donner de la voix ».

On se souvient également du récent Die In réalisé le 4 novembre place Bouffay, pour représenter les 113 femmes victimes de féminicides depuis le début de l’année. Il y a aussi les collaborations avec d’autres collectifs, comme les actions en milieu scolaire avec l’association DisQutons, ou la prévention réalisée en milieu festif avec Consentis, tant auprès du public que des professionnel·les.

Die in 2022 place Bouffay - Photographe Lucile Gourdon

Die in 2022 place Bouffay – Photographe Lucile Gourdon

…et l’intercollectif F.U.R.I

L’inter-collectif F.U.R.I, dont fait partie Nous Toutes 44, et qui organise la marche, a été créé à l’occasion de la remise en question du droit à l’IVG aux USA, où plusieurs collectifs et associations nantais·es ont ressenti le besoin d’unir leurs forces. Au tout début constituées de quelques associations, les Féministes Uni·es pour une Riposte Intersectionnelle regroupent aujourd’hui Aides, Union Handie, DisQutons, la CLAC, Féministe Révolutionnaire Nantes, Nosig, Nous Toutes 44, Paloma, et le Planing Familial 44.

Nous Toutes 44 nous explique à quel point ce travail inter-collectif est important et intéressant. Malgré quelques sujets qui peuvent parfois être clivants, iels ont à cœur de faire évoluer leur fonctionnement pour donner une voix à chacun·es, rédiger une charte collégiale, et continuer de mener ensemble des actions collectives, qui ont forcément plus d’ampleur que chacun·es de son côté. Iels en ont déjà conscience, et expérimenté à quel point le fait de se connaître permet de réagir plus vite lorsque c’est nécessaire.

D’autant plus que chaque collectif permet de faire grandir les autres, et de mieux connaître les différentes problématiques qui les touchent. Pour exemple « Union Handie a pu être force de proposition pour nous aider à organiser le 25 une marche qui puisse être accessible à toustes, en choisissant le parcours en fonction, ou en prévoyant de faire traduire les prises de parole en LSF ».

Participer à la marche 

Le 25 novembre 2023 à l’arrêt Saint Nicolas : 15h pour le rassemblement, puis 16h pour la manifestation.

Contacter ou rejoindre Nous Toutes 44

contact.noustoutes44@gmail.com / @noustoutes44

Les infos pratiques pour la marche

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Après un parcours de formation et un début de carrière l’ayant fait passer par Poitiers, Toulouse puis Paris, Sarah a déposé ses valises à Nantes depuis 5 ans. Entrepreneure en communication et événementiel, originaire d’Angoulême, elle apprécie beaucoup la capitale des Pays de la Loire et ne semble pas avoir dans l’idée d’en partir !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017