22 novembre 2023

Le Festival des 3 Continents dévoile une programmation riche pour sa 45ème édition

Du 24 novembre au 3 décembre 2023, le festival des 3 Continents propose de découvrir 90 films au cours de 240 séances qui seront projetés dans plusieurs salles à Nantes ainsi que dans douze autres communes de Loire-Atlantique. Cette année, la sélection officielle mélangera fictions et documentaires lors de séances spéciales. Les femmes seront également mises à l’honneur à travers des rétrospectives dédiées à des réalisatrices.

Le Festival des 3 Continents dévoile une programmation riche pour sa 45ème édition

22 Nov 2023

Du 24 novembre au 3 décembre 2023, le festival des 3 Continents propose de découvrir 90 films au cours de 240 séances qui seront projetés dans plusieurs salles à Nantes ainsi que dans douze autres communes de Loire-Atlantique. Cette année, la sélection officielle mélangera fictions et documentaires lors de séances spéciales. Les femmes seront également mises à l’honneur à travers des rétrospectives dédiées à des réalisatrices.

Présentation du programme du Festival des 3 Continents par Gilles Descamps, Jérôme Barron et Anne-Laure Joséphine

Une sélection officielle qui mélange documentaires et fictions

Pour cette 45e édition du festival, la sélection officielle compte 23 films dont dix qui seront pour la plupart présentés en première française et européenne lors de la compétition internationale et soumis à l’appréciation d’un jury composé de professionnel·le·s du monde du cinéma. Les treize autres films quant à eux, constitueront le programme des séances spéciales.
Le jury professionnel sera chargé de décerner trois prix : la Montgolfière d’or, la Montgolfière d’argent ainsi qu’un nouveau prix cette année, le Prix d’aide à la distribution. Deux autres distinctions seront données lors de la compétition : le prix du Jury Jeune décerné par cinq jeunes nantais·es âgé·es de 17 à 24 ans, sélectionné·es par l’équipe du festival. Enfin, le Prix du public, sera remis par les membres du public amenés à voter à l’issue de chaque projection.
Jérôme Baron, le directeur artistique du festival constate « un équilibre assez net entre documentaire et fiction dans cette sélection et certains films d’ailleurs entretiennent une forme de confusion concernant leur identité documentaire ou fictionnelle. ».

Des femmes à l’honneur au sein de la compétition internationale et des séances spéciales

Parmi les dix films de la compétition internationale, deux ont été réalisés par des femmes. Le long-métrage documentaire Le Spectre de Boko Haram de la réalisatrice camerounaise Cyrielle Raingou, qui se penche sur la vie des habitant·es d’un village menacé par les risques d’incursion du groupe terroriste Boko Haram. À ses côtés, on retrouve la fiction Talks Overnight de la réalisatrice hongkongaise Su Qiqi. Une histoire mélangeant fiction et réalité, où l’on suit le quotidien d’un couple d’intellectuels qui s’engage dans une longue conversation introspective.
Trois réalisatrices rejoignent également la programmation au sein des 13 films retenus pour les séances spéciales. Un premier documentaire intitulé Al Djanat, paradis originel de la réalisatrice burkinabé Chloé Aïcha Boro. Et un second, La Mère de tous les instants, de la productrice, scénariste et réalisatrice marocaine Asmae El Moudir. « On pourra avoir un premier film de fiction mongol […] « Un jeune chaman », de Lkhagvadulam Purev Ochir » explique Jérôme Baron. Il ajoute par ailleurs que « cette année sur les 89 films que l’on va montrer, incluant les rétrospectives, 23 ont été réalisés par des femmes cinéastes. ». Malgré la présence de ces réalisatrices, on constate une sélection officielle encore loin d’atteindre la parité. En dehors de la compétition internationale et des séances spéciales, la programmation des 3 Continents rend un hommage à la réalisatrice sénégalaise Safi Faye et dédie une rétrospective à la cinéaste hongkongaise Ann Hui.

Retrouver notre deuxième article sur la programmation du Festival des 3 Continents : « Un voyage cinématographique entre le Sénégal, l’Inde, Hong Kong et le Vietnam ». L’intégralité des informations sur le festival, qui, on le rappelle, débutera le 24 novembre, est à retrouver ici.

Affiche du Festival des 3 Continents 2023

Mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles le 25 novembre à Nantes

Deux membres du collectif “Bouge Ta Frip’” et la présidente (au milieu).

Bouge Ta Frip', un nouveau regard sur la friperie

L'arrivée d'Antoine à Fragil est une suite presque évidente à son parcours, ses rêves et ses passions. Il dégage une sensibilité palpable de par ses mots et ses intonations.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017