5 novembre 2020

Atelier d’initiation au journalisme pour les jeunes orvaltais

Durant les après-midi du 19 au 24 octobre 2020, Fragil et le Point d’Information Jeunesse (PIJ) d’Orvault ont proposé un atelier d’initiation au journalisme à dix jeunes de la ville. Ce stage est la suite d’un précédent où l’un d’eux a créé le média sur instagram “Le Stylo” dans lequel il a décidé de parler du sport pendant le confinement.

Atelier d’initiation au journalisme pour les jeunes orvaltais

05 Nov 2020

Durant les après-midi du 19 au 24 octobre 2020, Fragil et le Point d’Information Jeunesse (PIJ) d’Orvault ont proposé un atelier d’initiation au journalisme à dix jeunes de la ville. Ce stage est la suite d’un précédent où l’un d’eux a créé le média sur instagram “Le Stylo” dans lequel il a décidé de parler du sport pendant le confinement.

La première semaine des vacances de la Toussaint, l’association Fragil et le Point d’Information Jeunesse d’Orvault ont organisé un stage d’initiation au journalisme pour dix jeunes de la ville. Durant les trois premières semaines de juillet, ce même atelier avait été organisé au gymnase de la Cholière. Lors de l’une de ces semaines au côté de l’association, le compte instagram « Le stylo »,  qui parle du sport pendant le confinement, a été créé. Ce stage du mois d’octobre est la continuité de celui de juillet.

Un après-midi à la découverte du journalisme et du média “Le Stylo”

Pour démarrer cette semaine d’initiation au journalisme, les ados ont fait plusieurs petites activités qui leur ont permis d’apprendre à se connaître les uns et les autres. Au début de l’après-midi aucun d’eux ne se parlaient, alors l’équipe Fragil a organisé un premier jeu dans lequel ils devaient se présenter avec son prénom, son âge, et ce qu’ils aimaient le plus ou le moins. Une fois les présentations faites, la deuxième partie de l’après-midi fut consacrée à l’écriture journalistique. Les stagiaires ont appris à écrire un chapô d’article grâce à une deuxième activité animée par deux des jeunes présents ayant déjà participé au stage de cet été. Enfin le reste de la journée, ils ont fait un débat mouvant sur divers sujets médiatiques : “Est ce que les journalistes donnent leurs opinions”, “Est-il plus important de parler de dix morts à dix kilomètres où cent morts à mille kilomètres ?”… Chacun avait au départ une opinion plus ou moins différente mais la plupart a réussi à se mettre d’accord sur chaque sujet.

Une séance d’initiation à la photo de presse et définition des sujets

Réflexion du groupe sur les différentes catégories de photos

Un article de presse étant généralement accompagné d’une photo, les encadrants ont proposé un exercice pour définir ce qu’est une bonne photo de presse. À partir d’une vingtaine de photos, ils devaient les classer dans certaines catégories qu’ils ont choisies eux-mêmes : flou, mal cadré, photo de publicité, photo artistique … Après cet exercice de découverte, est venu le moment de mettre en pratique. À partir d’une phrase, chaque participant devait prendre cinq photos qui illustraient leur sujet. Ensuite, chacun d’entre eux à proposé une idée pour savoir quels sujets ils pouvaient traiter dans leurs futurs articles, en respectant la ligne éditoriale du média “Le Stylo”: le sport au nord-ouest de Nantes. Les thèmes choisis ont donc été : Associations sportives et mairie ; nouvelle piscine ; sport et covid ; sport et enfants. Puis ils ont choisi chacun un des quatre sujets. Nathan et Kléa ont décidé de s’occuper de la nouvelle piscine, Adrien et Alexis du sport en temps de covid, Dalia et Lilaé des associations sportives et de la mairie et enfin Apolline, Léonore et Marion du sport pour les enfants. Par groupes, ils ont alors choisi qui ils allaient pouvoir interviewer et à quelle question leurs articles allaient devoir répondre.

Tableau des idées de sujets trouvés par les jeunes

Journée interviews et recherches d’informations

Pour cette troisième journée, les jeunes ont organisé un planning pour que chaque groupe ait quelque chose à faire. Certains sont allés faire un micro trottoir, d’autres ont pris un rendez-vous avec le service des sports d’Orvault pour interviewer une personne et avoir le maximum de réponses pour commencer à écrire leurs articles.

Une des jeunes prenant des notes pour le début de son article

Prise de photos et début d’écriture

En ce quatrième jour, l’atelier s’est déroulé au forum d’Orvault à côté du gymnase et de la piscine actuelle, lieux intéressants pour faire des interviews. Chaque groupe a continué d’écrire son article et de le compléter avec les informations obtenues pendant les différents rendez-vous qu’ils avaient dans la journée. Ils ont commencé la mise en forme, choisi les photos qu’ils allaient utiliser pour illustrer leurs articles. Pour cela ils ont utilisé l’outil Framapad, service en ligne de traitement de texte, très pratique pour le travail collaboratif. Chacun des groupes avait pris entre trois et cinq photos en rapport avec son sujet. Certains d’entre eux ont dû envoyer leur article à Antoine Bot, responsable de l’unité sportive à la mairie d’Orvault qu’ils avaient interviewé à la mairie en oubliant de lui demander son accord pour l’enregistrer, c’est donc Lilaé qui s’est occupée d’envoyer le mail.

Publication des articles et bilan de la semaine

Pour débuter cette dernière journée d’initiation au journalisme, Marion, l’une des jeunes présentes a animé “le jeu du sushi” : à partir d’une photo de makis, les jeunes devaient dire ce qu’on apprenait de la personne qui avait publié cette photo. Ils découvraient ensuite par étape, la bio du compte, la description, le commentaire … L’objectif était de montrer qu’à travers une photo, on peut apprendre énormément de choses sur une personne. Ensuite, ils ont finalisé leurs articles pour pouvoir les poster sur le compte instagram “Le Stylo”. La publication marquait la fin de cette semaine d’initiation au journalisme.

Compte instagram Le stylo

Avant de se dire au revoir, un bilan de la semaine a été fait. Le contraste était flagrant entre la première séance et la dernière : en début de semaine ils étaient timides et à l’heure du bilan des amitiés s’étaient créées. Les dix participants étaient ravis de la semaine qu’ils venaient de vivre, ils étaient même tristes de se quitter. Ils nous ont fait part de ce qu’ils avaient appris : “animer un atelier, écrire un article, interviewer …”.

“Les reporters de l’exposition LU” trois ateliers au château des Ducs de Bretagne

Une journée avec les volontaires de l'AFEV

Chanter, danser, cuisiner... Paloma adore faire tout ça. Elle aime également beaucoup s'occuper des animaux. Jeune volontaire en service civique chez fragil depuis octobre.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017