8 janvier 2019

Le Père Noël était en bleu

L'avant-veille de Noël dernier, le 23 décembre 2018, le Père-Noël était sur scène, salle Vasse. Enfin, un Père-Noël plutôt, car celui-ci était d'un genre particulier : tout de bleu vêtu, avec un accent italien et une propension au loufoque. Joffroy, 6 ans, a apprécié...

Le Père Noël était en bleu

08 Jan 2019

L'avant-veille de Noël dernier, le 23 décembre 2018, le Père-Noël était sur scène, salle Vasse. Enfin, un Père-Noël plutôt, car celui-ci était d'un genre particulier : tout de bleu vêtu, avec un accent italien et une propension au loufoque. Joffroy, 6 ans, a apprécié...

Bleu Noël, c’est le titre de ce spectacle mené par un certain Alessandro, dont on détecte l’accent chantant jusque dans ses « ho ho ho » ! L’interprète du petit papa Noël est aussi l’auteur et le metteur en scène de ce « conte fabuleux », création originale de la compagnie de théâtre jeune public Al et les Astrolobi.

Seul en scène, en « bleu comme le ciel », ce personnage haut en couleur, riant sans retenue ni raison, est bientôt rejoint par deux lutins, Fraise et Pistache, farfadets farfelus se chamaillant sans cesse, qui partent en quête de l’arbre de vie…

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Dialogues pédagogues et philosophiques offrent aux enfants et aux parents de quoi rire et réfléchir : « Si je parle, tu m’écoutes ; si je t’écoutes, tu me parles. »

Dans un décor simple, agrémenté d’ombres chinoises pour évoquer tout en les édulcorant menaces et dangers, l’histoire fait son petit bonhomme de chemin en quarante minutes chrono, emmenant les enfants dans un pays imaginaire à la recherche d’une poudre magique.

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Ils doivent contribuer au spectacle en soufflant, applaudissant et se rient de bon cœur grâce à ce scénario naïf, poétique et jovial qui finit par démontrer qu’effectivement, Noël peut être vraiment magique, et pas que bêtement consumériste.

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Alessandro-Noël, à un moment, dit : « les enfants, c’est important de s’écouter ». A l’heure du tout écran, le spectacle vivant est aussi important : le Père-Noël existe, on l’a vu en vrai !

 

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017