12 juin 2019

L’information à l’ère numérique, 4 jours pour en savoir plus

De janvier à juin, l'équipe de Fragil a accompagné une classe de 5ème dans la conception et la réalisation d'une vidéo sur le cyberharcèlement.

L’information à l’ère numérique, 4 jours pour en savoir plus

12 Juin 2019

De janvier à juin, l'équipe de Fragil a accompagné une classe de 5ème dans la conception et la réalisation d'une vidéo sur le cyberharcèlement.

Sollicitée par le collège Simone Veil, l’association Fragil a créé et organisé un parcours afin d’accompagner les élèves de 5ème du collège Simone Veil dans la conception et la réalisation d’une vidéo sur le cyberharcèlement.

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Tournage du film sur le cyberharcèlement

Fragil

Objectifs

Avant la mise en œuvre du projet, les objectifs ont été clairement définis avec l’équipe éducative du collège :

# ​ Définir le harcèlement et le cyberharcèlement
Le harcèlement est un thème que l’opinion publique et les médias reprennent régulièrement. Cependant, les élèves savent-ils de ce que cache concrètement ce terme ? Le but est donc de définir clairement ce qui relève ou non du harcèlement.

# Se familiariser avec les techniques journalistiques

Le but sera de former les élèves aux techniques journalistiques : la recherche d’informations, la vérification de ses sources, la préparation, les techniques d’interview, la recherche ou la conception de visuels, la rédaction, la rédaction optimisée pour le web et la publication (papier et web) des articles.

# Apprendre les bases de la mise en ligne sur un blog

Les articles rédigés seront par la suite diffusés sur internet sur le blog du collège. Les élèves apprendront comment mettre en page et publier leurs articles sur le web.

# Se familiariser avec l’outil vidéo

La vidéo est de plus en plus présente dans la vie des jeunes. Il s’agira de former les élèves à produire une vidéo : de la pré-production à la post-production, ils seront initiés à toutes les étapes de la fabrication d’une vidéo sur le thème du harcèlement (rédaction du scénario, préparation du tournage, tournage et montage)

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Tournage du film sur le cyberharcèlement

Fragil

Réalisation

Après une première séance dédiée à une réflexion commune autour des termes « harcèlement » et « cyberharcèlement », le processus de la création de la vidéo a été enclenché :

– Écriture du synopsis puis vote de la meilleure histoire (2h)

– Écriture par groupe du traitement (synopsis développé) et vote du meilleur traitement (2h)

– Écriture par groupe du scénarios (chaque groupe avait deux scènes à écrire) et vote pour déterminer les rôles de chacun des élèves (2h)

– Préparation du tournage : dépouillement, repérages, répétitions (2h)

– Tournage (2 x 2h)

– Initiation au montage (1h)

Le projet s’est conclu sur une restitution en présence des parents et des professeurs.

À la découverte du Fact Checking au collège Simone Veil

Balade sur l'Erdre avec Angèle

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017