25 janvier 2024

La semaine du film palestinien revient à Nantes pour sa septième édition

Jeudi 25 janvier avait lieu la séance d’ouverture de la septième édition de la semaine du film palestinien au Concorde. L'évènement est organisé par l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) de Loire-Atlantique.

La semaine du film palestinien revient à Nantes pour sa septième édition

25 Jan 2024

Jeudi 25 janvier avait lieu la séance d’ouverture de la septième édition de la semaine du film palestinien au Concorde. L'évènement est organisé par l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) de Loire-Atlantique.

Durant cette semaine du film palestinien, neuf long métrages seront diffusés dans une vingtaine de lieux du départements.

C’est le film « Alam », drapeau en arabe, qui l’inaugurait au Concorde. La séance affichait complet, laissant même quelques personnes sur le côté, venues dans l’espoir de voir une place se libérer. Alam raconte l’histoire de Tamer, un jeune palestinien vivant en Israël. À travers son quotidien de lycéen, on suit et découvre celui de la génération post 1948, année de la Nakba, qui signifie catastrophe en arabe littéraire. Cet épisode est celui l’exil de plusieurs centaines de milliers de palestinien·nes qui ont fui les massacres perpétrés sur leurs terres par les milices sionistes. En parallèle, l’État d’Israël proclamait son indépendance.

Pour réaliser ce film, Firas Khoury confesse s’être inspiré de sa propre jeunesse, qu’il a retransposé dans un contexte plus actuel.

Le réalisateur aurait dû être présent pour discuter à la fin de la séance. Malheureusement, il est retenu en Tunisie pour un problème de passeport. Il aura néanmoins pris le soin d’adresser un message par vidéo aux personnes venues visionner son film. Il y exprime « son regret de ne pas pouvoir être présent, après avouer ne pas être enthousiasmé à l’idée de voyager alors que le génocide continue à tuer chaque jour la population de Gaza ». Son film, « ce n’est qu’une histoire parmi tant d’autres qui arrive tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes en Palestine ». Il dédie ce long métrage à tous et toutes les adolescent·es qui luttent aujourd’hui dans leur pays.

Sandrine Mansour, historienne, répond aux questions du public

L’historienne Sandrine Mansour, la distributrice du film Sandrine Floc’h et Hisham Abu Shala, doctorant en sciences politique étaient présent·es. Hisham a accepté l’invitation pour son attachement à la ville de Nantes après avoir passé une partie de ses études à Rezé. Tous les trois prennent le temps de répondre aux questions du public. Notamment sur la scène du cours d’histoire où il est interdit de parler de la Nakba. Les cours dispensés en Israël passent directement de la Bible à aujourd’hui, « comme s’il n’y avait pas eu de présence palestinienne, l’objectif est de réécrire l’histoire » nous apprends l’historienne.

Au delà du film, faire découvrir la Palestine autrement 

À la sortie de la séance, Amnesty international fait passer une pétition, appelant à un cessez le feu immédiat à Gaza.

Une signature de plus pour la pétition d’Amnesty International

l’AFPS, l’association France Palestine solidarité, du département offrait une collation afin que les discussions puissent continuer à la sortie de la salle. Il était également possible d’acheter des ouvrages sur le parcage de Gaza, la spoliation des terres palestiniennes par Israël, ou encore l’histoire de Dominique le Nen, chirurgien à Gaza et Jenine depuis 2002.

La librairie ambulante

Aux côtés de la librairie ambulante, Bernard, membre de l’AFPS44, tient un stand où il vend plusieurs produits issus des coopératives palestiniennes de Cisjordanie. À travers leur syndicat agricole, ils ont créé une société à but non lucrative pour mettre en bouteille sur place et préserver la qualité de leurs productions. Il nous raconte les dernières nouvelles : « Ils ont réussis à récolter, mais ils ont eu des difficultés énormes parce que soit l’armée les empêchait d’accéder aux oliveraies soit les colons leur tiraient dessus, ils ont eu plusieurs morts. La récolte de cette année a été encore plus problématique. ». Les denrées arrivent en bateau jusqu’à Marseille, avant d’êtres redistribuées par Andine, une coopérative d’importation et de distribution de produits paysans et de fabrication artisanale.

Bernard, membre de l'AFPS44 à son stand de produits palestiniens

Bernard, membre de l’AFPS44 à son stand de produits palestiniens

La prochaine séance du film a lieu le lendemain matin, avec des lycéen·nes, qui auront l’occasion d’échanger avec les intervenant·es présent·es dans la soirée.

Pour connaître le programme de la septième édition organisée par l’AFPS44 : https://afps44.france-palestine.org/pages/agir/la-semaine-du-film-palestinien/

Blocage à la fac de Nantes contre la loi asile et immigration

Entre les lignes de la culture et les lumières du cinéma : Zoé Manet

Plus vite, plus fort, et à plus grande échelle : c’est dans l’idée de se construire comme journaliste et faire porter la voix des autres qu’elle a rejoint Fragil.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017