22 avril 2022

Développement durable, pauvreté, égalité femmes-hommes : des ados d’Orvault enquêtent sur leur ville

Pendant la première semaine des vacances de printemps 2022, 4 jeunes orvaltais.e.s ont assisté à un stage de journalisme animé par Fragil. Tous les après-midi le groupe d'ados a réalisé des reportages sur des causes qui leur tenait à coeur, un travail journaliste publié sur leur média Instagram "DnonC.Dphandre.1000it".

Développement durable, pauvreté, égalité femmes-hommes : des ados d’Orvault enquêtent sur leur ville

22 Avr 2022

Pendant la première semaine des vacances de printemps 2022, 4 jeunes orvaltais.e.s ont assisté à un stage de journalisme animé par Fragil. Tous les après-midi le groupe d'ados a réalisé des reportages sur des causes qui leur tenait à coeur, un travail journaliste publié sur leur média Instagram "DnonC.Dphandre.1000it".

En une quinzaine d’heures de stage, Emma, Jade, Lucas et Sacha ont créé un média collaboratif sur Instagram et posté quatre articles issus des interviews réalisées dans le bourg d’Orvault. Un défi journalistique proposé par Fragil et Info jeunes que les ados ont largement relevé.

Capture d’écran du compte Instagram

Trouver des causes à défendre

Les deux premières après-midi ont été consacrées à la création du média Instagram ainsi qu’à la préparation des sujets. Sur les quatre jeunes présent.e.s seul.e.s deux se connaissait avant de débuter le stage, il n’aura cependant pas fallu très longtemps avant qu’une ambiance conviviale s’installe dans le petit groupe. Les jeunes ont pu apprendre à se connaitre grâce à quelques jeux d’interconnaissances proposés par l’animatrice de Fragil.

Afin de préparer leurs futures interviews, les journalistes en herbe ont suivi avec beaucoup d’intérêt trois ateliers pratiques autour de l’écriture journalistique, la prise de photo de presse et la réalisation d’interview. Muni de leurs téléphones portables, les deux binômes ont pu se mettre dans la peau de journaliste de terrain grâce à ces courts ateliers.

Ne se définissant pas militant.e eux et elles même, il a fallu laisser aux jeunes un temps de réflexions et de discussions entre eux pour qu’ils et elles trouvent les sujets de leurs reportages. Emma et Sacha avaient pour souhait de parler de « la pauvreté » à Orvault, après discussion leur sujets s’est précisé autour de l’association « Orvault fraternité » qui aide les personnes défavorisées. les deux jeunes filles ont également souhaité faire un reportage en direction des habitant.e.s de la commune.

Lucas s’est quant à lui concentré sur l’écologie, après plusieurs changements de sujet le jeune journaliste a interviewé une animatrice développement durable de la ville pour la questionner sur les actions mises en place par la mairie concernant le développe durable. Le denier sujet militant traité par les journalistes en herbe est l’égalité femmes-hommes à Orvault. Après de nombreuses déconvenues Jade a su adapter son sujet et interviewer une interlocutrice en charge des questions d’égalité à la mairie de la commune.

Un média collaboratif et informatif

Après une quinzaine d’heures de stages, les quatre jeunes journalistes ont réalisé quatre articles sur le média Instagram qu’ils et elles ont entièrement pensé. Une franche réussite pour ces ados surmotivé.e.s qui n’avait jamais réalisé d’interview auparavant.

Photo de profil du compte Instagram

Un esprit d’équipe s’est rapidement mis en place au sein du petit groupe, ce qui a permis à tous et toutes de prendre du plaisir pendant cette première semaine de vacances scolaires. Malgré un climat parfois « trop calme » et scolaire jugé par certain.e.s, les jeunes s’accordent à souligner leur intérêt pour les ateliers et le format utilisé (Instagram). Une semaine très plaisante également pour l’animatrice de Fragil qui repart avec une fierté d’avoir mené ce projet avec l’Infos Jeunes d’Orvault.

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Mais... de quels médias parle-t-on quand on fait de l’éducation aux médias ?

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017