9 novembre 2023

Camille, La voix du (re)nouveau

« Une ville militante, bienveillante et synonyme de détente. » C’est avec ces quelques mots que Camille me définit son sentiment après sa première année passée à Nantes. Actuellement en transition entre la production de films d’animation et le journalisme, elle est d’ores et déjà une des voix que vous pouvez écouter sur les ondes de radio Prun’.

Camille, La voix du (re)nouveau

09 Nov 2023

« Une ville militante, bienveillante et synonyme de détente. » C’est avec ces quelques mots que Camille me définit son sentiment après sa première année passée à Nantes. Actuellement en transition entre la production de films d’animation et le journalisme, elle est d’ores et déjà une des voix que vous pouvez écouter sur les ondes de radio Prun’.

Ayant vécu toute son enfance dans le sud de la France, c’est après une prépa littéraire que Camille arrive en 2012 à Paris, afin d’y intégrer le CELSA et son master médias et communication. Elle poursuit ensuite avec un master production audiovisuelle au sein de l’INA, pour finalement trouver un emploi dans la production cinématographique, spécifiquement dans le domaine de l’animation.

Les années et les expériences passent, Nantes représente alors pour la jeune femme l’occasion de continuer à écrire son histoire sur une nouvelle page. La cité des Ducs correspond à ce qu’elle recherche à ce moment de sa vie, « Une ville plus consciente et engagée sur les questions sociétales », c’est aussi l’occasion de sortir de l’anonymat des grandes villes sur le plan professionnel.

Camille entend alors parler de Prun’, une radio associative qui porte des valeurs dans lesquelles elle se retrouve et également un endroit empli de bienveillance, idéal pour accompagner sa reconversion dans le monde du journalisme, avec l’objectif de devenir animatrice radio.

C’est d’ailleurs un des rôles qu’elle a occupé bénévolement la saison passée, notamment en co-animant l’émission Curiocité qui traite de l’actualité de l’agglomération nantaise, avec des performances lives de groupes du coin tous les jeudis. Participer à l’émergence de jeunes artistes locaux et engagés, une des passions de notre contributrice.

Une passion tout à fait en lien avec un de ses lieux nantais préférés (du moins quand elle n’est pas au hammam ou en train d’avaler un bol de ramen chez Ichi-go Ichi-e), le 44 Tours. Outre son ambiance chaleureuse et intimiste, ses cocktails originaux, ce bar et disquaire incontournable de la scène électronique nantaise est aussi un label de musique et de production d’événements qui soutient les projets émergents. Voila un sacré point commun avec notre animatrice radio.

Pour finir, c’est en regardant par la fenêtre que Camille m’expose ce que lui inspire visuellement Nantes. « Une ville pleine de contrastes, que l’on apprend à aimer avec le temps », avant de me parler de son rapport tout particulier aux espaces et aux échelles de grandeurs.

Comment lui donner tort, dans une ville où il est devenu normal de déambuler entre un éléphant et une grue Titan !

Florent à la conquête du bohneur

Nicolas : la curiosité n’est pas un vilain défaut

Originaire de Normandie, Bastien a grandi dans le vignoble nantais. Après des premiers pas en médecine, c’est finalement vers des études de géologie qu’il se dirige. Passionné du vivant et de la terre (il avoue avoir une collection de pierres depuis tout petit !), Bastien ressent le besoin de s’engager pour penser et changer le monde de demain.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017