Lola

De formation scientifique, Lola s’est orientée vers des études en langues étrangères puis en psychologie. Auteure autoéditée et relectrice indépendante, elle aime lire tout autant qu’écrire, et apporte sa petite touche personnelle à Fragil sur des sujets qui l’inspirent.

10 juillet 2020

Nana : « libérée, dé… gradée » ?

Revenue sur le devant de la scène à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle le 28 mai dernier, la publicité Nana sortie fin septembre 2019 n’en reste pas moins toujours vivement critiquée. Si la première a été créée pour sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les jeunes filles et les femmes de par le monde, la seconde en revanche, sous couvert de « lever des tabous » autour des règles et de l’intimité de la femme, n’a reculé devant rien… « Osez tout », c’est justement le slogan de cette publicité.

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1 avril 2020

Travailleurs et travailleuses de la grande distribution : un confinement à risques

Sous ses airs de vacances pour les enfants, de semi-liberté pour les employés mis en télétravail, voire de congés forcés sans solde pour bon nombre d’autoentrepreneurs, le confinement – rendu obligatoire par l’État français depuis le 16 mars 2020 pour endiguer l’épidémie du coronavirus Covid-19 – n’est pas de tout repos pour certains corps de métiers.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017