Anna Tellier

9 décembre 2019

« Vivre, c’est déjà résister »

Le 6 novembre, le film « Le char et l’olivier : une autre histoire de la Palestine » sortait dans les salles. Récit bouleversant de ce que nous connaissons plus communément comme le conflit israélo-palestinien. Roland Nurier, réalisateur du documentaire, témoigne de l’Histoire de la Palestine, avec son regard, véritable, dénonciateur et touchant. Et les critiques font l’unanimité : documentaire pédagogique, il est une véritable prise de conscience d’une dualité clamée qui n’existe pas.

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6 mars 2018

Soufiane, le parcours d’un réfugié

Dans le cadre de l'atelier Expressions et Médias de l'Université de Nantes animé par Fragil, deux étudiantes, Anna et Emmanuelle, ont décidé de se rendre à une exposition sur le thème de la migration avec Soufiane, un réfugié guinéen. Grâce à ses différentes réactions, elles ont réussi à retracer son parcours de Guinée Conakry jusqu'à Nantes. Un témoignage édifiant sous forme de cartographie numérique.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017