4 mars 2021

Ateliers d’éducation aux médias dans deux écoles primaires de Vallet

Les 08, 09 et 11 février 2021, Fragil est intervenue à Vallet pour animer des ateliers d'éducation aux médias auprès des élèves des écoles Paul Eluard et Sainte Marie.

Ateliers d’éducation aux médias dans deux écoles primaires de Vallet

04 Mar 2021

Les 08, 09 et 11 février 2021, Fragil est intervenue à Vallet pour animer des ateliers d'éducation aux médias auprès des élèves des écoles Paul Eluard et Sainte Marie.

Sollicitée par la mairie de Vallet, l’association Fragil a animé des ateliers dans les écoles Paul Eluard et Sainte Marie à Vallet.

Il était prévu de parler d’utilisation des écrans et de publicité avec les élèves de maternelles et de CP, puis d’évoquer les réseaux sociaux et l’empreinte numérique avec les les CE2 et les CM1.

Les écrans et la publicité

Les séances de 30 minutes ont débuté avec l’identification des différents écrans qu’utilisent les élèves de maternelles et de CP. Ils devaient ensuite se positionner en fonction de celui qu’ils utilisaient le plus, puis dire à quel moment de la journée ils avaient l’autorisation de les regarder. Moment révélateur pour l’équipe éducative qui lui a permis de détecter les enfants qui sont exposés aux écrans dès le matin ou le soir avant de dormir.

Un bilan suivait cette introduction en faisant témoigner les élèves sur les émotions qu’ils ressentent quand ils regardent les écrans et quand on leur dit d’arrêter. La joie dans un premier temps et, le plus souvent, de la colère dans un deuxième. Histoire de tempérer les crises que certains et certaines avouent faire quand ils doivent stopper leur visionnage, ils ont énuméré toutes les activités auxquelles ils peuvent s’adonner quand ils ne sont pas bloqués derrière un écran : dessiner, aller à la pêche, construire une cabane…

A l’aide de cartes, ils ont ensuite abordé les différents types d’images auxquels ils sont confrontés : le journal télévisé, la météo, les dessins-animés, les jeux vidéos, les documentaires animaliers et la publicité sont les cartes qui reviennent le plus souvent. Transition parfaite vers une rapide sensibilisation à la publicité à travers les notions de but, de cible et de slogan.

Les réseaux sociaux et l’empreinte numérique

Pour les élèves de CE2 et de CM1, il a surtout été question de réseaux sociaux pendant des séances d’1h30 pour chaque classe. Après un rapide panorama des réseaux les plus importants, ils ont été invités à aborder les règles qu’Instagram impose à ses utilisateurs et utilisatrices, ainsi que les droits et devoirs du réseau sur les contenus publiés sur la plateforme.

Notion suivante : l’empreinte numérique, ce que ces entreprises retiennent de nous, la récolte de données personnelles. Ils ont poursuivi la réflexion en se demandant quel était le but de cette récolte. La solution qui ne tient qu’en un mot est souvent vite évoquée : la publicité !

S’en est suivi un rapide exercice pratique autour d’une photo de sushi publiée sur les réseaux. Une manière concrète de comprendre l’utilité de la récolte de données personnelles : permettre la publicité ciblée. Cet exercice leur a aussi permis d’aborder les thèmes d’empreinte numérique, d’identité numérique et d’e-réputation.

Ces ateliers, animés en s’inspirant des outils de l’éducation populaire, ont permis d’aiguiser l’esprit critique des participants et participantes en les amenant à prendre du recul sur leur utilisation des écrans, en appréhendant les buts de la publicité et en prenant conscience du fonctionnement des réseaux sociaux.

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017