15 décembre 2021

Youtube : de la consommation à la création d’une chaîne à la médiathèque Ormédo

Les 27 octobre et 3 novembre, la médiathèque Ormédo à Orvault a accueilli Fragil pour une série d'ateliers dédiés à Youtube. En quatre heures, la chaîne "Coup de book" est née avec quatre vidéos publiées.

Youtube : de la consommation à la création d’une chaîne à la médiathèque Ormédo

15 Déc 2021

Les 27 octobre et 3 novembre, la médiathèque Ormédo à Orvault a accueilli Fragil pour une série d'ateliers dédiés à Youtube. En quatre heures, la chaîne "Coup de book" est née avec quatre vidéos publiées.

Réservée pour l’occasion, la médiathèque d’Orvault a accueilli l’association Fragil et les quatre participant.e.s inscrit.e.s aux ateliers. Trois adolescents et une adulte sont venu.e.s assister à ces deux ateliers de deux heures dans le but de découvrir les coulisses d’une création de chaîne sur Youtube.

Avec leurs connaissances personnelles, les participants et la participante ont assisté à divers ateliers avant de créer en groupe leur chaîne Youtube. Un quiz de culture numérique a été proposé au public de l’atelier, ce qui leur a permis de tester leurs connaissances mais également de les partager aux autres. L’animatrice de Fragil a également mis en place un débat mouvant sur le thème des réseaux sociaux et plus particulièrement de Youtube. Cet atelier a notamment permis d’écouter les avis des participant.e.s concernant le fonctionnement des publicités sur la plateforme, à l’aide de la phrase « Les youtubeurs et youtubeuses choisissent les publicités sur leurs vidéos« . Les notions de modération des commentaires « Les commentaires sur Youtube peuvent être modérés » ou d’algorithme « Youtube utilise un algorithme » font également partie des sujets abordés pendant ce temps de débat mouvant.

Conseils lecture mis à disposition par la médiathèque Ormédo

Avant de passer à la partie dédiée à la création de la chaîne, les participants et la participante ont réfléchi à la définition et à l’intérêt d’une ligne éditoriale à l’aide d’un atelier dédié. Séparé en deux groupes, le public du jour devait imaginer un nom de journal d’après une thématique qu’ils avaient tirée au hasard, exemples : « actualités régionales », « sport », culture française ». Une fois le nom trouvé, les groupes ont du sélectionner cinq titres d’articles parmi une trentaine de propositions afin qu’ils correspondent au mieux au nom de leur média et donc à leur thème. Cet atelier permet de mettre des exemples concrets derrière les termes »ligne éditoriale », une notion parfois floue pour les participant.e.s.

prise de note lors de la mise en place de la chaîne Youtube

Le deux dernières heures de cette série d’ateliers ont été consacrées à la création de la chaîne Youtube. Les quatre participant.e.s ont du se mettre d’accord concernant le thème de celle-ci. Quels sont leurs points communs ? Quelles contraintes doivent-ils affronter pour créer cette chaîne et ces vidéos en seulement deux heures ? Avec une grande volonté et un enthousiasme communicatif, les trois ados et l’adulte présente ont pu créer la chaîne « Coup de book« , spécialisée dans les conseils lecture.

Une des quatre vidéos publiées sur « Coup de Book »:

Avec chacun.e leur projet de vidéo, les participants et la participante se sont mis.e dans la peau de créateurices de contenus ! Quel thème pour une vidéo ? Où va-t-elle se dérouler ? Quel message va transmettre ma vidéo ? Comment tourner sans avoir besoin de faire de montage ? Autant de questions que se sont posé.e.s les youtubeurs et youtubeuse du jour et qui leur ont permis de créer et mettre en ligne leurs vidéos. Un exercice qui a mis leur créativité et leur sens de l’organisation à rude épreuve mais que le groupe a réussi avec brio !

Suite des vidéos :

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017