2 mai 2019

Un stage pour réaliser un agenda culturel interactif avec de jeunes orvaltais

Du 8 au 12 avril 2019, Fragil a encadré un stage d'initiation au journalisme pour des adolescents orvaltais. Réunis au Point Information Jeunesse pendant ces vacances de Pâques, quatre apprentis journalistes ont réalisés un agenda culturel en utilisant un outil permettant de réaliser une frise chronologique numérique.

Un stage pour réaliser un agenda culturel interactif avec de jeunes orvaltais

02 Mai 2019

Du 8 au 12 avril 2019, Fragil a encadré un stage d'initiation au journalisme pour des adolescents orvaltais. Réunis au Point Information Jeunesse pendant ces vacances de Pâques, quatre apprentis journalistes ont réalisés un agenda culturel en utilisant un outil permettant de réaliser une frise chronologique numérique.

“Comment informer la population orvaltaise des différents événements musicaux qui se passent sur leur territoire ?” C’est à cette question que quatre adolescents ont décidé de répondre pendant un stage de découverte du journalisme organisé au PIJ d’Orvaut durant les vacances de Pâques. Armel, Enzo, Erwann et Noé ont ainsi eu 5 après-midi pour se confronter à l’exercice du journalisme, encadrés par l’équipe de Fragil. Réflexion à propos de la fonction du journaliste, réalisation d’un reportage d’un concours de chant organisé dans les locaux du PIJ, production d’un agenda culturel sous la forme d’une frise chronologique interactive, tels ont été les différentes activités proposées aux jeunes lors de ce stage.

Découverte et réflexion autour du journalisme

Afin de lancer le projet de la semaine et après présentation des dernières réalisations effectuées sur le blog Kinzeur44 dans le cadre des stages numériques au PIJ d’Orvault, les quatre participants ont été invités à réfléchir via un débat mouvant autour de quelques notions ayant trait au journalisme. Ligne éditoriale, journalisme professionnel ou citoyen, censure… les débats furent riches et argumentés entre nos adolescents. La suite de ce premier après-midi s’est articulée autour de deux ateliers pratique. Le premier, un atelier d’écriture journalistique a permis aux participants de comprendre la méthodologie d’écriture d’un article de presse ainsi que l’utilité de poser des questions aux sources pour éviter l’interprétation des faits par le journaliste. Le deuxième a permis aux jeunes de découvrir l’outil de frise chronologique numérique TimelineJS qui sera utilisé pour le projet de la semaine. Chacun a ainsi pu réaliser une frise documentée sur son propre parcours scolaire pour se familiariser avec le service gratuit proposé par Knight Lab, une équipe de développeurs et de journalistes de Northwestern University dans l’Illinois.

Choix des sujets et réalisation d’un reportage

Lors de la deuxième journée, les quatre adolescents ont découvert et mis en pratique quelques techniques de production médiatiques. Reportage photo autour de sujets imposés, préparation et organisation d’interviews, enregistrement de sonores, tels ont été les différents ateliers proposés. Profitant de l’organisation d’un concours de chant dans les locaux du PIJ ce jour-là, les stagiaires ont été invités à réaliser un reportage sur ce sujet en utilisant les techniques qu’ils venaient de découvrir. En moins d’une heure, pas moins de quatre enregistrements d’interviews ont été réalisées auprès de participantes au concours et des organisateurs de celui-ci. Cette activité à permis de faire prendre conscience aux jeunes de la simplicité avec laquelle des témoignages pouvaient être récoltés à condition d’oser sortir de sa zone de confort.

La séance s’est achevée sur une conférence de rédaction permettant de définir le sujet de la production à réaliser lors du stage. En s’appuyant sur la thématique abordée lors de ce reportage, c’est tout naturellement que le choix du sujet de la frise chronologique à produire s’est porté sur les événements musicaux d’Orvault.

L’équipe de journalistes : Noë, Armel, Erwann et Enzo (qui n’apparait pas)

Écriture et enquête

De retour au PIJ pour le troisième après-midi, les quatre participants se sont organisés en deux binômes. Le premier s’est attelé à la récolte de documents et d’informations pour remplir la future frise chronologique alors que le second s’est chargé de rédiger et publier un article en s’appuyant sur les interviews réalisées la veille . En créant et en utilisant des Framapad dédiés à ces deux tâches, Armel, Enzo, Erwann et Noé ont pu découvrir l’intérêt du travail en équipe via un éditeur de texte collaboratif. Réalisant de nombreux points d’étapes et n’hésitant pas à communiquer autour de leurs interrogations, les jeunes se sont organisés en autonomie autour d’objectifs commun.

Création de la frise numérique interactive

L’avant-dernière demi-journée du stage était dédiée à la création technique de la frise chronologique numérique. En s’appuyant sur les recherches documentaires réalisées la veille, les quatre adolescents ont dû compléter au maximum les informations de chaque événement a intégrer dans la frise. Une fois ces ajouts réalisés, ils ont pu travailler en collaboration sur la base de donnée de leur future frise. Initiés au remplissage de ce tableur hébergé par Google en début de semaine, les jeunes n’ont eu aucune difficulté à s’organiser pour travailler dessus.

Finalisation et restitution

Lors de ce dernier jour de stage une attention toute particulière a été portée à la correction de la frise produite : fautes d’orthographes ou de syntaxe, bugs dans les médias affichés, tous les petits défauts de la production ont été passés au crible par l’équipe. Une fois les derniers soucis réglés, la frise chronologique numérique pouvait être rendue publique. Pour ce faire, nos quatre journalistes ont rédigé et publié un article sur leur blog Kinzeur44 en expliquant leur démarche.

Ce stage, réalisé sous l’œil bienveillant des animateurs et animatrices de Fragil et du PIJ d’Orvault aura permis aux participants de mener à bien un projet en complète collaboration. De la définition du thème à la production finale, les jeunes ont pu travailler en autonomie et découvrir la pratique du journalisme dans un cadre à la fois ludique et studieux.

Les productions réalisées lors du stage

L’article sur le concours de chant :

Auditions du concours « Les Etoiles de nos Régions »

L’article sur la frise chronologique :

Evènements musicaux durant l’année scolaire 2018-2019 à Orvault.

La frise chronologique :

White Dog, quand la fragile marionnette de papier vient mordre la brûlante question de la manipulation et de la violence

« Un bal masqué » à Nantes : le roi est mort sur scène

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017