17 février 2021

Un EP folk et un EP électro : 2 belles pépites du studio MOODERS

Le studio nantais de création musicale et de design sonore MOODERS nous a agréablement surpris en nous présentant ses deux nouveaux EP, sortis le 15 février. Pour Fragil, nous avons interviewés les 2 dirigeants, Eric MULLER et Maurin ZAHND, riches de leurs multiples expériences musicales, pour qu’ils nous parlent de leurs projets personnels musicaux : « Augusta » et « Leo Cassidy ».

Un EP folk et un EP électro : 2 belles pépites du studio MOODERS

17 Fév 2021

Le studio nantais de création musicale et de design sonore MOODERS nous a agréablement surpris en nous présentant ses deux nouveaux EP, sortis le 15 février. Pour Fragil, nous avons interviewés les 2 dirigeants, Eric MULLER et Maurin ZAHND, riches de leurs multiples expériences musicales, pour qu’ils nous parlent de leurs projets personnels musicaux : « Augusta » et « Leo Cassidy ».

Maurin Zahnd et Eric Muller ©Mooders

Qui êtes-vous dans cet univers musical ?

Maurin : On est musiciens à la base, moi je suis batteur, Eric est guitariste , on se connait depuis le collège. On a fait nos premiers ébats musicaux ensemble, beaucoup de projets musicaux et professionnels ensemble, notamment avec des chanteurs sénégalais… On est allé faire des tournées au Sénégal, en Allemagne et avec pas mal de fanfares. Ensuite on a commencé à faire beaucoup de musiques de commande. Ce qui nous a amené à créer MOODERS, qui existe depuis 2014. Après on a aussi envie de développer nos projets persos ou on est à la fois compositeurs, producteurs et musiciens, on s’occupe de la création de la musique, de l’enregistrement et de la réalisation sur des projets musicaux.

Vous étiez musiciens dans les années 90/2000 ?

Eric : Maurin est plutôt musicien, moi j’ai fait une école de com’, j’ai travaillé dans des labels, chargé de com à la FNAC, pour ensuite faire que de la musique, en 98, 99. Y a un projet qui nous a réuni, une fanfare associative qui s’appelle « TARACE BOULBA »  qui accueille pleins de musiciens qui nous a permis de jouer sur scène un peu partout en Europe et en France. De la sont nés d’autres projets, en Afrique de l’ouest avec des musiciens des percussionnistes des rappeurs. On a fait une dizaine d’années d’aller retour entre l’Afrique et la France. Plusieurs projets sont nés de ça : Yakar, Garmi Faal,…avec une vingtaine de musiciens français jazz funk et derrière il y avait beaucoup de percussionnistes sénégalais, une fusion un peu world-rock. Après j’ai travaillé avec un artiste qui s’appelle Naby, qui avait gagné le prix RFI, on avait fait une tournée d’une quarantaine de dates en Afrique, un peu plus soul reggae.

 

Avez-vous eu d’autres productions ?

Eric : Ce sont les deux premiers projets « artistes » qui sortent de MOODERS. On s’étaient concentrés, sur de la « musique à l’image », comme disait Maurin de la compo de commande pour des agences, des réalisateurs, moi je suis designer. Et là c’est l’envie de faire purement de la musique et de sortir des EP.

On s’interdit rien, mais là sur ces 2 EP y a pas de projets de concerts, ni de pressage de disque ou autre, c’est un trip d’enregistrer de la musique, de le mixer, faire participer des gens et avoir potentiellement un débouché image pour ces projets.

Eric Muller ©Mooders

Un 1er projet folk riche

Parlez nous du projet AUGUSTA, il est né pendant le confinement ?

Eric : Dans ce projet nous sommes accompagnés d’une jeune artiste * avec qui nous avons fait pas mal de projets pub, des morceaux de 20/30 secondes notamment un, RISE UP, qu’on a fait pour Gunther Gheeraert, le réalisateur du clip « We’re gonna last », un film de voyage de 2/3 minutes. Pendant le confinement, on s’est retrouvé avec ces prises de voix et on s’est dit c’est dommage de ne pas en faire des morceaux un peu plus longs. On avait envie de créer des versions plus abouties. On a tout remixer, ré-enregistrer pendant le confinement.

Augusta c’est un nom de compositeur/producteurs et de ce nom là, de ce duo, il peut sortir pleins de projets, plein de styles…

(*qui ne souhaite pas dévoiler son identité sur ce projet)

Qui joue de quoi sur cet EP ?

Eric : Maurin s’occupe des batteries, des percussions, programmation, keyboards, il fait des voix aussi, moi je fais tout ce qui guitare acoustique, électrique, slide, banjo, ukulélé, basse, claviers et un peu de voix aussi. Et ensuite on finalise tout ça tous les deux en terme de mix et de mastering.

Léo Cassidy, de l’électro industrielle à l’énergie folle

Maurin, parles-nous de ton projet personnel ? Vraiment aucune perspective de le voir sur scène un jour ?

Maurin : C’est pas dans les cartons, c’est vrai qu’Eric et moi on est producteurs, c’est des morceaux qui sont fait en rajoutant des couches sur nos différents modes d’expression digitaux et qui sont difficilement reproductibles en live et en plus personnellement sur les projets électro que je suis allé voir en concert , quand il n’y avait pas un vrai travail esthétique, visuel et de spectacle, j’adhère pas … Je vois mal comment produire, proposer quelque chose d’intéressant sur scène avec ce projet là. Pour moi la référence pour la scène c’est Étienne de Crecy avec ses cubes, le dj devient limite secondaire vis-à-vis du show image… Ce qui me tenterait, il y a un espace à Nantes ou il y a un système de diffusion qui est un multipoint sonore spatialisé, pourquoi pas porter ça, il y a que de l’image, soit sur des projets, Leo Cassidy ou pas … Quand t’as un support d’image en live, on est plus là-dessus…

Maurin Zahnd ©Mooders

Et là sur le projet Augusta, une orientation plus Folk, plus calme et moins rythmé ?

Eric : On écoute un peu de tout, tous les deux, du moment qu’il y a de la sensibilité, on est pas fermé à aucun style. La voix féminine sur le projet Augusta, se prêtait à quelque chose d’un peu plus folk, un peu plus doux, un peu plus atmosphérique. Mais ensuite dans les gouts persos , je pense qu’on aime bien tout ce qui est ultra énergique, assez électro, dès qu’il y a de la musicalité, de l’énergie c’est cool.

Ancien rédacteur d’un WEBMEDIA musical : curieux par nature, je le serais d’autant plus quand il s’agira de musique. L’éclectisme créatif ambiant est plein de surprises

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017