8 mars 2023

Un atelier sous le signe du partage avec les Promeneurs du Net de Loire Atlantique

Au sein des deux jours de formations proposées par Info Jeunes à destination des "Promeneurs du Net" arrivants, Fragil a animé un atelier de deux heures autour du fonctionnement des réseaux sociaux. L'atelier s'est centré sur le modèle économiques de ces plateformes et la collecte des données personnelles.

Un atelier sous le signe du partage avec les Promeneurs du Net de Loire Atlantique

08 Mar 2023

Au sein des deux jours de formations proposées par Info Jeunes à destination des "Promeneurs du Net" arrivants, Fragil a animé un atelier de deux heures autour du fonctionnement des réseaux sociaux. L'atelier s'est centré sur le modèle économiques de ces plateformes et la collecte des données personnelles.

Une vingtaine d’animateurs et animatrices jeunesses « Promeneurs du net » du département s’est réunie au Carré des Services de Saint Herblain ce vendredi 10 février 2023. Pour cette seconde journée de formation, Infos Jeunes, association organisatrice, a sollicité Fragil pour un atelier de deux heures autour des réseaux sociaux. Après quelques soucis techniques rapidement gérés par les techniciens du lieu, l’atelier débute en milieu de matinée dans une ambiance très chaleureuse.

Une partie du groupe des « Promeneurs du net »

Des animateur·ices avec divers niveaux de connaissance

Afin de créer du lien entre les participant·es et de mettre à plat leur niveau de connaissance, une quinzaine de cartes plastifiées est laissée sur chaque table. Représentant divers logos, celles-ci doivent être ensuite classées par les animateur·ices en quelques minutes. Fraichement inscrit·es dans le processus des « Promeneur du net », il n’est pas évident pour tous et toutes de reconnaitre les différents logos des réseaux sociaux représentés, ou encore de faire la différence entre un moteur de recherche et un navigateur web. Dans un ambiance conviviale, les animateur·ices échangent rapidement leurs connaissances, notamment via leur propres usages de certains réseaux sociaux. « Discord  » et « Telegram » demeurant les deux plateformes les moins connues du public du jour.

La consigne de cet atelier : observez les cartes et classez les de manière argumentée !

Mieux connaitre les réseaux pour en parler avec les jeunes

L’objectif principal de cet atelier de deux heures était d’éveiller l’esprit critique des participant·es sur leurs propres usages des réseaux sociaux afin qu’ils et elles puissent elleux même faire réfléchir les jeunes encadré·es. « C’était super intéressant » conclu un animateur en fin d’atelier, signe que l’objectif semble avoir été atteint. Pour y parvenir, l’animatrice de Fragil a animé plusieurs ateliers empruntés aux méthodes d’éducation populaire : un quiz de culture numérique, une discussion autour des CGU (Condition Générale d’Utilisation) et un jeu sur l’empreinte numérique. Une suite d’ateliers régulièrement proposée par Fragil lors de ces interventions auprès des adultes mais également auprès de publics plus jeunes, collégien·nes et lycéen·es.

Face à un public plus spécialisé tel que les Promeneurs du Net, l’animatrice a pu aller plus loin dans les questionnements théoriques et philosophiques de l’usage des réseaux sociaux. Quel discours tenez-vous face à un ado qui vous parle d’un nouveau réseau social ? Êtes vous déjà allé·es sur Tik Tok ? Savez-vous quels problèmes peuvent rencontrer ces jeunes lorsqu’ils et elles sont connecté·es ? Seriez-vous capable d’expliquer à une autre personne le fonctionnement économique d’une plateforme gratuite ? Autant de questions qui ont amené du débat au sein du groupe, l’ensemble des participant·es étant relativement soucieux d’améliorer ses connaissances et d’entretenir du lien avec les jeunes qu’ils et elles rencontrent au quotidien.

"Ça pousse à se comparer tout le temps aux autres" : Fragil recueille la parole des ados quant aux réseaux sociaux

Les pipelettes du Concorde : un autre regard sur le cinéma

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017