25 novembre 2017

Tissmé dans la tess’ !

Parce qu'une bonne occasion de faire la fête, qui plus est pour la bonne cause, est chose rare, rendez-vous comme un seul Homme à Tissé Métisse, le 2 décembre à la Cité des Congrès.

Tissmé dans la tess’ !

25 Nov 2017

Parce qu'une bonne occasion de faire la fête, qui plus est pour la bonne cause, est chose rare, rendez-vous comme un seul Homme à Tissé Métisse, le 2 décembre à la Cité des Congrès.

Le festival encensant la laïcité et la mixité fête cette année ses 25 ans. Mais force est de constater que depuis 1992, et de l’aveu même de son directeur adjoint Cyrille Prévaud, « rien n’a vraiment changé : on avait cru que les cités allaient exploser, or elles ont plutôt implosé ». Et l’événement, qui rassemble en moyenne quelque 6500 personnes à chaque fois, est devenu aussi incontournable que nécessaire.

« Tous las de ce retour au même schéma »

Initiée par le comité d’entreprise d’un syndicat ouvrier, la journée de concerts, expos, conférences, projections se veut depuis toujours culturelle, solidaire et intergénérationnelle. Apolitique ? Résolument engagée.

Cette année, les têtes d’affiche sont noires et arabes : le rappeur français Keblack (auteur du tube de l’été Bazardée), et le grand saxophoniste camerounais Manu Dibango se partageront la vedette en soirée aux côtés d’un hip-hoper nantais déjà un peu connu, Hicham Ali, et d’un autre rappeur choletais en passe de faire un carton, Boostee.

Les vieux punks pas piqués des hannetons que sont les Wampas dynamiseront la soirée à coup sûr, « façon puzzle ».

Le programme détaillé est en ligne mais sachez qu’il y aura aussi du reggae, du métal, du blues et pas que. La projection du documentaire Togaether, traitant de l’identité musulmane aux États-Unis, promet d’être un temps fort, tout comme la rencontre avec Hanane Charriri, auteure de Ma Mère Patrie, écrit suite à la disparition de sa maman dans l’attentat de Nice.

Du théâtre, de la beat box, des corners d’information dédiés à la lutte contre les discriminations, dont un pôle égalité et la livraison de la dernière mouture d’une publication sur les Gens du Voyage (dont le statut officiel a récemment changé), une expo photo sur les figures féminines africaines du patrimoine nantais, une émission de radio en direct, un coin jeux de société pour les plus jeunes, un bar à champagne et des stands de restauration pour les épicuriens… Vous attendez quoi pour prendre vos tickets ?

Tarifs de 3 à 20€
Gratuit pour les moins de 6 ans
www.tisse-metisse.org

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Tissé-Métisse

Tissé Métisse

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017