16 mars 2020

Texture 360°, une performance audio-visuelle inédite au Liberté

Après 2 ans de préparation, la TEXTURE 360 a fait vibrer ses 2500 participants le 29 février dernier à Rennes. Il ne fallait pas moins que le Liberté pour accueillir cette expérience inédite et surprenante.

Texture 360°, une performance audio-visuelle inédite au Liberté

16 Mar 2020

Après 2 ans de préparation, la TEXTURE 360 a fait vibrer ses 2500 participants le 29 février dernier à Rennes. Il ne fallait pas moins que le Liberté pour accueillir cette expérience inédite et surprenante.

C’est le crew Texture qui a ouvert la soirée. Weever, EARL (Yann Polewka) et EVENN, ainsi que le duo Element Process, formé par H.Mess et Cleft.
Le public était entouré de 4 panneaux XXL projetant les visuels créés pour l’évènement. Entre performances numérique, technologique et musicale, la Texture 360 était une expérience sensorielle unique.

Invités à cette soirée : le dup Slam, l’allemand Konstantin Sibold, et le duo français Kas:st.

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Plongés dans la foule au milieu du son, il arrivait que l’on perde notion de l’espace autour de nous. Un parfait mélange de vidéos et de graphisme. Dans les visuels où une jeune fille marche d’un pas déterminé dans la rue, différentes formes montraient son visage sous un autre angle, le tout animé par des bandes noires en perpétuel mouvement. La façon dont se mariait toutes ces informations était idéale pour accompagner la foule et ses mouvements. Cette partie du film a été tournée à Rennes, clin d’œil évident aux origines du collectif.

Il n’y avait rien de précis dans les images diffusées, ce qui alimentait la sensation que les écrans se déplaçaient autour de la foule. A un moment, deux yeux, ceux d’une femme, sont apparus sur chaque écran, occupant presque tout l’espace disponible. C’était comme si elle nous regardait, et encore une fois alors qu’on pourrait l’imaginer comme un visuel déstabilisant, c’était en fait hypnotique et parfaitement en accord avec la musique jouée à ce moment.

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Autrement, de nombreux visuels psychédéliques, colorés, dans un flou très calculé. Toujours en mouvement, toujours très irrégulier. Entre vidéos, modélisations 3D, montages photos et graphisme, les visuels se suivaient les uns après les autres dans un fondu parfait.

Deux semaines avant le Jour J, l’évènement était déjà Sold Out : 2500 personnes s’étaient donné rendez-vous à Rennes. Pour autant, à l’intérieur, chacun avait sa place pour danser comme il le souhaitait.

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Les soirées technos et la musique électronique dans son ensemble, doivent-elles être politiques ? C’est un sujet qui s’éloigne de notre grand titre, et pourtant riche en questionnement et débats.
La Texture a tranché. Au Liberté, la techno fut politique à quelques reprises. Des chiffres frappants au sujet de la situation sanitaire aux États-Unis, un message destiné à un grand cinéaste Franco-polonais, et des réalités effrayantes concernant la situation environnementale.

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Cette soirée se préparait depuis 2 ans, et quel résultat ! Immersion sonore réussie grâce au système son en quadriphonie, immersion visuelle inédite et parfaitement mesurée.
Le collectif Texture, la cheffe de projet Héléna Delamarre, le collectif audio-visuel Femur et les artistes peuvent se féliciter d’avoir réuni leurs savoir-faire pour nous offrir cette soirée unique.

Prochain rendez-vous donné par l’Organisme Texture : le Festival Texture du 10 au 12 juillet 2020.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017