20 février 2018

Shoot oldschool à l’Altercafé

L’affiche était improbable. Grandmaster Flash, scène de l’Altercafé, un dimanche soir à Nantes. De cette rencontre avec l’un des pionniers la culture hip-hop, on ressort un peu mitigé. On vous raconte.

Shoot oldschool à l’Altercafé

20 Fév 2018

L’affiche était improbable. Grandmaster Flash, scène de l’Altercafé, un dimanche soir à Nantes. De cette rencontre avec l’un des pionniers la culture hip-hop, on ressort un peu mitigé. On vous raconte.

Voir une légende musicale est toujours à double tranchant. Une excitation mêlée d’appréhension à l’idée d’être déçu. Grandmaster Flash n’a pas échappé à la règle, en ce qui nous concerne. C’est avec un pan de culture que nous avions rendez-vous dimanche 18 février 2018 à l’Altercafé à Nantes. Les années 1980. Le Bronx. La naissance d’un mouvement artistique multiface au rang duquel GMF fait office de précurseur en matière de turntablism. L’un des premiers à populariser l’isolement et la répétition de cellules rythmiques et mélodiques à l’aide de deux platines vinyles. Le sous-bassement de toute une musique qui allait pénétrer en profondeur la culture pop…

Qu’y a-t-il derrière cette image d’Épinal ? Derrière cette histoire romancée par le Get Down de Netflix ? Quarante ans et une dizaine albums de Grandmaster Flash plus tard, comment a-t-on vécu ce gros shoot odschool ? On pèse le pour et le contre.

On a aimé…

… l’énergie. Celle de Grandmaster Flash en premier lieu. Le DJ de 60 piges ne fait pas semblant. Celle du public de l’Altercafé également, qui lui offert du répondant.

… le début du set. Lorsque Grandmaster Flash nous a présenté son patrimoine musical. Soul, funk, rap, rock, disco… Les sources d’inspirations. Des Supremes à David Bowie. Des  artistes samplés et resamplés des milliers de fois à la suite de GMF.

… la plongée dans les premières années du hip-hop. Une plongée également visuelle avec une série d’animations, vidéos et clichés au cœur du Bronx des années 1970-80.

… l’hommage aux MCs partis trop tôt. Phife, Prodigy, J Dilla, MCA , Notorious B.I.G., Tupac… Provenant d’un artiste comme Grandmaster Flash, ça touche. La longévité d’un parcours qui vient éclairer une poignée de destinées tristement célèbres dans la culture hip-hop.

On a moins aimé…

… la deuxième moitié du set. Un condensé de tubes hip-hop enchainés à la suite. Certes toujours agréables à entendre et entrecoupés de scratchs de Grandmaster Flash. Extrêmement efficaces. Simple, basique, comme on dirait aujourd’hui. Mais du coup,  un peu facile. Sans beaucoup de surprises.

… l’absence d’étonnement au global. On avait rendez-vous avec un pan de culture. Le deal est largement respecté. Mais on reste un peu sur notre faim sans avoir vraiment eu de quoi creuser au-delà du mythe.

Et vous, ce shoot oldschool,  vous l’avez vécu comment ?

Pierre-Adrien Roux et Tuan Lê

Interdiction par la production de l’artiste de prendre des photos pour la presse. No comment.

 

Un premier Comte, à l'Opéra de Nice, pour Jean-Luc Ballestra

Voyage improvisé autour de l’art-thérapie

Un temps journaliste, roule aujourd'hui pour l'Information Jeunesse... Enseigne à droite, à gauche. Membre du CA de Fragil. #Medias #EMI #hiphop #jazz et plein d'autres #

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017