21 juin 2021

Sensibilisation aux réseaux sociaux auprès de jeunes en stage civique au service territorial éducatif en milieux ouverts

Durant l’après-midi du lundi 7 juin 2021, l’association Fragil est intervenue au STEMO, pour animer un atelier autour des réseaux sociaux. L’atelier a été reçu avec enthousiasme par les jeunes.

Sensibilisation aux réseaux sociaux auprès de jeunes en stage civique au service territorial éducatif en milieux ouverts

21 Juin 2021

Durant l’après-midi du lundi 7 juin 2021, l’association Fragil est intervenue au STEMO, pour animer un atelier autour des réseaux sociaux. L’atelier a été reçu avec enthousiasme par les jeunes.

Le STEMO, structure partenaire de l’association depuis trois ans, a fait appel à Fragil afin d’animer un atelier autour des réseaux sociaux, pour un groupe de six jeunes en stage civique. Accompagnés par une éducatrice, les adolescents ont activement participé à l’atelier de réflexion de deux heures autour d’applications qu’ils fréquentent au quotidien.

“Comment vous informez-vous ?” “Faites-vous confiance aux informations ?”

Après de brèves présentations de l’équipe de Fragil et du contenu de la séance, le groupe est directement amené à réfléchir sur ce qu’est l’éducation aux médias, et la relation qu’ils ont avec les informations. Pour la majorité, ils s’informent sur les réseaux sociaux (Snapchat Discover, Twitter…), ou sur les grandes chaînes de télévision. Cependant, ils affirment ne pas toujours faire confiance aux médias, et ne croient qu’aux preuves concrètes, telles que des vidéos, et aux journalistes. Un jeune dit lire le journal, et croise ses sources pour pouvoir faire confiance à une information, et vérifier la véracité d’un propos.

Classification des applications

Le groupe est ensuite sollicité à classer diverses applications imprimées sur des vignettes selon leur catégorie. On y retrouve des moteurs de recherches, des réseaux sociaux, des navigateurs web et des services de streaming. Après avoir fait des tas selon ce qu’ils pensent être correct, des confusions sont pointées entre navigateurs web et moteur de recherche, ce qui amène à la discussion sur leur différence. Une fois toutes les applications bien classées, les jeunes classent ensuite  les réseaux sociaux selon leur fréquence d’utilisation. Ils expliquent leur choix, et ce qu’ils font avec telle ou telle application. Le réseau social Telegram a retenu l’attention du groupe notamment sur son fonctionnement, puisque ce dernier est une application de messagerie chiffrée, ce qui permet d’envoyer tout type de messages et de publications sans censure. Les adolescents ont pu parler de ce qu’ils voyaient sur cette application, notamment des contenus très violents.

Donnez-moi vos données

De fil en aiguille, la discussion mène vers le sujet de la récolte de données. François-Xavier, salarié de l’association Fragil, demande aux jeunes de venir un par un dans le couloir le rejoindre et de brancher leur téléphone à son ordinateur, afin que ce dernier puisse récupérer toutes les photos, vidéos, messages etc. Un peu surpris, les adolescents sont réticents à cette idée. L’intervenant admet qu’il ne le fera pas, que c’est une blague, et que cet “exercice” leur permet de comprendre ce que font les réseaux sociaux avec toutes nos données lorsque l’on accepte les CGU (Conditions Générales d’Utilisation).

S’ensuit une discussion à propos de Snapchat, et le trajet d’un message chat ou d’un snap photo “éphémères”. (schéma ci-dessous)

schéma explicatif du trajet d’un snap

Le principe de Snapchat, qui est d’envoyer du contenu éphémère, est tout de suite remis en cause lorsque l’on sait que ce dernier est stocké dans des serveurs le temps que le destinataire ouvre le snap. Il n’y a rien de sûr, mais il est important de prendre conscience de ce fonctionnement.

Si c’est gratuit, vous êtes le produit

Enfin, le groupe mène une réflexion autour de la question “Pourquoi les réseaux sociaux sont-ils gratuits ?”. Les adolescents sont pleins d’idées, cependant la vraie raison n’est pas relevée. Aiguillés par François-Xavier, ils finissent par trouver que la publicité est la source de revenus des réseaux sociaux. Il leur est expliqué qu’en acceptant les CGU (conditions générales d’utilisation), nous acceptons que nos données soient utilisées à des fins publicitaires. En effet, une fois inscrits sur les réseaux sociaux, nous faisons face à de la publicité ciblée. Ces plateformes utilisent nos données, afin d’être payées par des annonceurs qui vont nous mettre de la publicité susceptible de nous intéresser sur notre fil d’actualité.

Le bilan de cet atelier est très positif : le groupe était dynamique, et très curieux. Ils affirment que le contenu de la séance était intéressant, et avoir appris beaucoup de choses qu’ils ignoraient sur les réseaux sociaux.

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Étudiante en information-communication, et stagiaire au sein de l'association Fragil !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017