31 octobre 2019

Rodrigo y Gabriela, le génie au bout des doigts

Le duo mexicain est passé par Nantes le 17 octobre dernier au cours d'une tournée mondiale entamée début 2019. Le public nantais les a accueilli chaleureusement dans la salle maxi de Stéréolux.

Rodrigo y Gabriela, le génie au bout des doigts

31 Oct 2019

Le duo mexicain est passé par Nantes le 17 octobre dernier au cours d'une tournée mondiale entamée début 2019. Le public nantais les a accueilli chaleureusement dans la salle maxi de Stéréolux.

Cela faisait presque dix ans que je n’avais pas entendu raisonner les deux instruments du duo virtuose. Cela faisait presque dix ans que j’attendais ça avec impatience, admirer en direct deux artistes de génie, des génies de la guitare et de la mélodie.

Pour cette date nantaise, Rodrigo et Gabriela font salle comble. J’ai eu bien du mal à me faufiler dans la foule pour me trouver une place d’où je pouvais voir la scène de Stéréolux. Ayant déjà assisté à un de leur concert je ne pouvais me résigner à laisser mes yeux au vestiaire. Plus qu’un délice auditif, le duo mexicain nous donne également beaucoup de plaisir visuel. Pour ma part, le jeu des deux guitaristes m’est tellement impressionnant que je dois le voir pour le croire.

L’un des morceaux emblématiques de leur carrière est Tamacun, issu de leur album Rodrigo y Gabriela (2006) en vidéo ci-dessous :

 

Associé au folk rock, à la musique traditionnel et bien d’autre, leur style reste unique et très aisément reconnaissable. Pour cette soirée nantaise le duo nous a gâté, en commençant par des morceaux issus de leur dernier album en date Mettavolution, sorti cette année.

©M.De Rozario

Cet album est à la frontière entre le rock, la folk et l’électro, en conservant plus que jamais des mélodies émouvantes et entrainantes. La plus marquante en live est selon moi Echoes, directement reprise du titre de Pink Floyd. Un peu plus de 23 minutes pour l’original et 18 minutes pour Rodrigo y Gabriela, un moment suspendu, qu’on aurait bien aimé faire durer encore et encore.

 

Toujours soutenu par un public chaleureux et bouillonnant, le groupe fait monter la pression. Au fil de la soirée les sourires se marquent sur leurs visages, les corps bougent et se rapprochent du public. Leur énergie se multiplie, s’accélère, je finis par me demander comment leur est-il encore possible de jouer tout en sautant sur scène.

Définitivement virtuose, définitivement touchant.

Leur complicité est palpable, notamment lorsque chacun à leur tour nous adresse quelques mots. Ce sera en espagnol et anglais pour Gabriela tandis que Rodrigo élabore un français tout à fait compréhensible.

© M.De Rozario

Tel qu’on l’aurait espéré très fort, le groupe joue ses plus grands succès jusqu’au bout de leur set. On y retrouve Diablo Rojo, 11:11, Ixtapa ou encore Hanuman. Le public nantais semble conquis, face à cet enchainement de morceaux le groupe arrive encore à nous surprendre avec une reprise de Clandestino de Manu Chao.

 

C ‘est sous les acclamations du public que le groupe revient sur scène pour un rappel d’une dizaine de minutes. Nous n’avons clairement pas envie de que le concert se termine et à voir leurs regards le duo non plus. Gabriela nous manifeste une dernière fois toute son énergie et sa joie par des grands sourires, regards et attentions envers le public.

Le duo semble reconnaissance et pleinement conscient de leur présence sur scène, une grande honnêteté se dégage de ce moment partagé. Ces deux artistes brillent décidément autant par leur talent que par leur humilité.

©M.De Rozario

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Médias, journalisme et fake-news... Echanges autour des médias sur les airs d'accueil des gens du voyage

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017