3 décembre 2017

Noël Au Château 2017: « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?… »

C'est la question qu'aurait pu se poser Ysabeau, l'héroïne du conte imaginé par l'illustratrice Delphine Vaute, qui propose une histoire en 24 dessins composant le calendrier de l'Avent géant, à découvrir sur la façade du bâtiment du Harnachement dans la cour du Château des Ducs de Bretagne, depuis le 1er décembre et jusqu'à la veille de Noël : une tragédie nantaise empreinte de poésie.

Noël Au Château 2017: « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?… »

03 Déc 2017

C'est la question qu'aurait pu se poser Ysabeau, l'héroïne du conte imaginé par l'illustratrice Delphine Vaute, qui propose une histoire en 24 dessins composant le calendrier de l'Avent géant, à découvrir sur la façade du bâtiment du Harnachement dans la cour du Château des Ducs de Bretagne, depuis le 1er décembre et jusqu'à la veille de Noël : une tragédie nantaise empreinte de poésie.

Si vous croyez ne pas connaître l’artiste, détrompez-vous : c’est elle qui décora de ses créatures étranges les stations de tram lors de l’édition 2016 du Voyage à Nantes. C’est d’ailleurs suite à cette performance que Bertrand Guillet, le directeur du Château des Ducs, a pensé faire appel à son talent de dessinatrice pour l’exercice consistant à créer une narration graphique en 24 tableaux : « Nous avons travaillé à l’identification d’un univers particulier et il nous a semblé intéressant de confronter le sien au monument.», explique-t-il.

Aussi, depuis le 1er décembre, un conte, inspiré de l’histoire vraie de la sœur cadette d’Anne de Bretagne, Isabeau (rebaptisée Ysabeau par l’artiste, « pour mieux s’approprier le personnage ») déroule ses scènes oscillant entre tragédie (la fillette mourut à 12 ans), influence d’estampes japonaises, de légendes bretonnes et de planches botaniques.

Scène 1 : Il était une fois un jardin secret dans le château des ducs de Bretagne.

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Jour-1_Ysabeau-introduction-D.-Vaute

Delphine Vaute

Scène 2 : Naquit un jour dans ce château, Ysabeau, petite sœur d’Anne de Bretagne. Pour succéder au trône, les parents avaient pourtant tellement espéré un garçon !

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Jour-2_Ysabeau-L-hermine-copyright-D.-Vaute

Delphine Vaute

Scène 3 : C’est par un peigne en forme de poisson, cadeau reçu pendant la grossesse, qu’un sort maléfique fut jeté à l’enfant.

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Jour-3_Ysabeau-Le-sort-copyright-D.-Vaute

Delphine Vaute

Scène 4 : Une grande tristesse s’empara de la Duchesse Marguerite quand elle découvrit sa fille. Elle ne put la regarder qu’un seconde et l’éloigna très vite de son cœur.

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Jour-4_Ysabeau-La-mère-copyright-D.Vaute_

Delphine Vaute

Scène 5 : C’est ainsi qu’Ysabeau commença sa vie dans une partie isolée du château, dans la plus grande solitude…

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Jour-5_Ysabeau-dans-le-jardin-copyright-D.-Vaute

Delphine Vaute

Les textes associés à chaque image sont à découvrir au jour le jour sur un tripode situé au centre de la cour du château ou sur le web.

Delphine Vaute définit son style comme « à la fois réaliste, naturaliste et fantastique, avec des anachronismes volontaires ». Ses créatures animales et végétales aux couleurs douces et au trait appuyé sont des réminiscences d’influences diverses, d’Alice au Pays des Merveilles à Peau d’Âne… Un genre de grimoire poétique, que les enfants apprécieront pour sa bizarrerie et les adultes pour son côté arty.

En guise de cadeaux locaux et originaux, un coffret de 24 cartes organisées en kamishibai (théâtre japonais) reprenant l’histoire d’Ysabeau, sera vendu dans la librairie du château ; un beau livre, Yvonne l’Enfant-Château, aux éditions Vide Cocagne, sera également disponible pour les fêtes.

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couv-Yvonne-DEF-WEB-couv1

Delphine Vaute

www.chateaunantes.fr
www.delphinevaute.com

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Les LunDIY 2018 : demandez le programme !

Comme des samouraïs

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017