31 octobre 2019

Médias, journalisme et fake-news… Echanges autour des médias sur les airs d’accueil des gens du voyage

Sollicitée par l'association de médiation sociale "Les Forges", Fragil est intervenue sur des airs d'accueil de gens du voyage. Ces deux temps d'échanges ont permis de créer des espaces de discussion autour des médias.

Médias, journalisme et fake-news… Echanges autour des médias sur les airs d’accueil des gens du voyage

31 Oct 2019

Sollicitée par l'association de médiation sociale "Les Forges", Fragil est intervenue sur des airs d'accueil de gens du voyage. Ces deux temps d'échanges ont permis de créer des espaces de discussion autour des médias.

Créée en 2008, l’association Les Forges met en œuvre des missions de médiation dans le champ des politiques publiques au profit des personnes en situation de vulnérabilité, notamment celles issues de la communauté des gens du voyage. Identifiant un besoin d’échange sur l’information, le journalisme et les réseaux sociaux, l’association a invité un animateur de Fragil lors de deux temps conviviaux sur les aires d’accueil de Bouguenais et de Saint Sébastien-sur-Loire.

Lors de ces deux « Apar’thé« , l’animateur de Fragil a pu échanger avec un public peu nombreux mais très intéressé par les questions de traitement de l’information, du journalisme et du croisement des sources. Se sentant souvent mal représentés dans les médias, les participants ont pu être sensibilisés à l’utilité du journalisme-citoyen. Informer le reste de la population française des dysfonctionnements dont ils sont victimes se révèle crucial pour alimenter le débat. Ainsi, l’idée de créer des médias d’information alimentés par leurs témoignages et leurs enquête a été plantée. Fragil serait ravi de continuer l’aventure en aidant les personnes volontaires à créer et faire vivre ce type de média.

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Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017