21 février 2024

Ma thèse en 180 secondes : la qualification nantaise

3 minutes, un seul essai et une seule diapositive comme support. C’est dans ces conditions que les doctorant·es devaient nous faire découvrir leur sujet de thèse ce mardi 20 février, dans un Stéréolux rempli.

Ma thèse en 180 secondes : la qualification nantaise

21 Fév 2024

3 minutes, un seul essai et une seule diapositive comme support. C’est dans ces conditions que les doctorant·es devaient nous faire découvrir leur sujet de thèse ce mardi 20 février, dans un Stéréolux rempli.

Les candidates et les candidats ont 3 minutes pour vous faire vibrer, pour vous convaincre, pas une seconde de plus.” C’est comme ça que Corinne Miral, membre du jury, nous introduit la soirée. Ce mardi 20 février, Fragil était au Stéréolux pour les qualifications nantaises de ma thèse en 180 secondes. Ce concours, imaginé en Australie et arrivé dans la cité des Ducs en 2014 est l’occasion pour les doctorant·e·s qui défilent sur scène de présenter et de rendre accessible leur sujet de thèse à un public novice. Exercice d’éloquence où iels seront jugé·e·s autant sur leur prestation scénique que sur leurs capacités à vulgariser un sujet scientifique.

Un évènement fortement plébiscité

Wilfried, qui assiste à sa deuxième édition, a cette fois ramené deux de ses amis : “J’avais passé un bon moment la dernière fois […] Ça parle un peu de tout et il y a des sujets super intéressants. Je voulais revivre ça et faire vivre ça à des potes.”
Ses amis, étaient curieux à l’idée d’assister à cet exercice de synthèse, nécessaire pour respecter le format de l’événement. Ils ne se sont pas fait prier pour rejoindre un Stereolux qui affichait complet.

La salle maxi du Stereolux affiche complet. ©Juliette Ducornetz

Seize doctorant·e·s vont donc se succéder sur scène afin de décrocher une des huit places disponibles pour aller disputer la finale régionale qui aura lieu au Mans le 21 mars 2024, seulement une des étapes nécessaire pour atteindre la finale internationale, et peut-être renouveler l’exploit de la Française Camille Lakhlifi, grande gagnante de l’édition 2023 à Rabat, au Maroc.

Dans les huit places disponibles ce soir, six seront attribuées par le Jury, composé de :
Adrien GODET, journaliste et présentateur à Télénantes
Laetitia JAILLARDON, Maître de conférence et lauréate 2014 du concours
Yves-Olivier LENORMAND, responsable des relations institutionnelles chez Airbus
Corinne MIRAL, Co-directrice du collège doctoral des Pays de la Loire

Une place sera attribuée par les groupes scolaires présents à l’événement et une dernière le sera par le public, chacun·e étant amené·e à noter les prestations afin de voter par sms pour leur candidat·e favori à la fin de cette soirée.

« Avec ma thèse je suis une goutte d’eau, mais je suis convaincu qu’ensemble on peut faire déborder le vase »

Cet événement est aussi l’occasion de rappeler l’utilité des thèses dans une société où comme le fera remarquer Corinne Miral: “Un doctorant est là pour créer de la connaissance, dans toutes les disciplines”. Apporter sa pierre à l’édifice sur un domaine de pointe, voici la clef de l’engouement des doctorant·es pour leur sujet. Et comme le rappellera une des candidates sur scène : “Avec ma thèse je suis une goutte d’eau, mais je suis convaincue qu’ensemble on peut faire déborder le vase”.

Tout au long de la soirée, les candidat·e·s vont donc user de leurs plus belles métaphores pour rendre accessibles des sujets tels que : Les “Synthèses d’inhibiteurs enzymatiques multivalents de sialidase pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MIC)” ou encore “L’union de la comptabilité et de la soutenabilité est-elle possible ? Analyse multi-niveaux d’hybrides comptabilité-soutenabilité”.

Des heures de préparation pour un passage de 3 minutes

Comme le rappelleront les candidat·e·s lors d’un temps de question-réponse avec les groupes scolaires, cette prestation millimétrée sur scène est surtout le fruit d’un travail de longue haleine “Je pense qu’on a tous récité notre texte peut-être une centaine de fois, devant personne, devant des doudous, devant des collègues, des amis, c’était un enfer !”

Nous tenions donc à féliciter les huit lauréat·e·s nantais·e·s et leur souhaitons tous nos vœux de réussite dans les suites de ce concours :

Lauréat·e·s de la qualification nantaises 2024. ©Juliette Ducornetz

En haut, de gauche à droite : Laure CARRE, Benjamin LUDWIG, Eugénie FAURE, Corinne COUTANT, Gwenann CADIOU.

En bas, de gauche à droite : Mélyne BAUDIN CARROT, Amélie GUIHO, Emmaëlle CARROT.

Rendez-vous le 21 mars au Mans pour les soutenir lors de la finale régionale !

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Originaire de Normandie, Bastien a grandi dans le vignoble nantais. Après des premiers pas en médecine, c’est finalement vers des études de géologie qu’il se dirige. Passionné du vivant et de la terre (il avoue avoir une collection de pierres depuis tout petit !), Bastien ressent le besoin de s’engager pour penser et changer le monde de demain.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017