23 novembre 2023

Livre « Nourrir Nantes » par les Bouillonnantes : Les productrices et les producteurs locaux à l’honneur

Le livre "Nourrir Nantes et au-delà" présente le portrait détaillé de 21 paysannes et paysans du terroir nantais. Publié par l'association Les Bouillonnantes, nous sommes allées à la rencontre de sa fondatrice, Laurence Goubet, pour comprendre la volonté de l'association dans la publication de cet ouvrage.

Livre « Nourrir Nantes » par les Bouillonnantes : Les productrices et les producteurs locaux à l’honneur

23 Nov 2023

Le livre "Nourrir Nantes et au-delà" présente le portrait détaillé de 21 paysannes et paysans du terroir nantais. Publié par l'association Les Bouillonnantes, nous sommes allées à la rencontre de sa fondatrice, Laurence Goubet, pour comprendre la volonté de l'association dans la publication de cet ouvrage.

Dans Nourrir Nantes et au-delà, il y a d’abord la volonté de valoriser le travail des producteur·ice·s, comme l’explique la fondatrice de l’association les Bouillonnantes, Laurence Goubet :  »J’avais envie de rappeler que tout part de leur production, de leur travail et que c’est à partir de leurs produits que les chefs créent des recettes”.

Elle souhaite aussi montrer la diversité des pratiques agricoles à travers les territoires et à échelle locale, avec une dimension collective : “Chaque producteur a des pratiques différentes : par exemple il y a un chantier d’insertion, une ferme qui est en coopérative avec des restaurants, des fermes de polyculture et des fermes spécialisées dans un seul domaine. J’avais aussi envie de montrer qu’il n’y a pas une seule solution à l’agriculture aujourd’hui, chaque paysan imagine son modèle, celui qui correspond le mieux à ses terroirs”.

Le choix des producteur·ice·s a aussi été dépendant des produits, dans l’optique de proposer une diversité d’aliments qui, pour certains d’entre eux, sortent de l’ordinaire  : “J’avais envie qu’il y ait un maximum de végétal parce que l’alimentation durable passe nécessairement par là. (…) Je suis allée vers un producteur de farine de seigle parce que j’avais envie de montrer qu’aujourd’hui quand on pense céréales il y a autre chose que le blé et le maïs”.

Parmi les productions locales présentées, il y a, entre autres, le fenouil nantais produit par la Ferme du Bois, la myrtille cultivée à la Ferme du Moulin (Le Pin), les lentilles Vivien d’Anjou (Soudan) ou encore l’élevage de vache nantaise par Benoît Rolland (Bouguenais).

Photo par Paul Stefanaggi extraite du livre « Nourrir Nantes » / Élevage de vache de Benoît Rolland à Bouguenais.

Magnifier les produits avec la créativité des chef·fes et les arts de la table

Les produits associés à chaque portrait sont déclinés en 65 recettes. Ces recettes se veulent accessibles, gourmandes et engagées pour une alimentation durable, collective et joyeuse. Les 65 chef·fes à l’origine des recettes sont membres de l’association Les Bouillonnantes et officient aussi bien dans des restaurants que dans des cafés, ou encore des épiceries de quartier.

Tout au long du livre, les portraits et les recettes sont illustrés par des photos de Paul Stefanaggi. Les arts de la table utilisés pour sublimer les plats photographiés sont l’œuvre de 24 céramistes et artisan·e·s de la région mis à l’honneur pour l’occasion, qui ont mis à disposition des chef·fes des pièces uniques.

Assiette en céramique de Candice Courau / Extrait du livre « Nourrir Nantes » p.17

Financer des actions pour une alimentation durable

Un financement participatif a été ouvert sur le site Ulule jusqu’au 20 novembre pour communiquer en amont sur la sortie du livre et permettre de le précommander. Il est édité et distribué (à vélo!) par l’association Les Bouillonnantes.
Les bénéfices de la vente du livre permettront de financer l’association : “Aujourd’hui les ventes du livre financent entre un tiers et la moitié de l’association, cela va nous permettre ensuite de faire des actions auprès des restaurateurs et des actions plus globales”. Comme par exemple l’animation d’ateliers de cuisine par des chef·fes nantais·es avec la banque alimentaire, comme cela avait déjà été organisé en juin 2023.

Ce livre vise un public diversifié, des amoureux·se·s de la gastronomie aux citoyen·ne·s soucieux de leur ville et d’une consommation durable.
Il est disponible à partir du jeudi 23 novembre dans de nombreux points de ventes, en particulier les commerces membres de l’association Les Bouillonnantes, ainsi qu’en librairie. Cet ouvrage nous ouvre la porte sur une manière durable de nous nourrir, unissant la gastronomie locale à un engagement social et environnemental.

Article rédigé par Anouck Fily et Estelle Tocut.

Photo extraite du livre « Nourrir Nantes » avec Laurence Goubet et Paul Stefanaggi

Deux membres du collectif “Bouge Ta Frip’” et la présidente (au milieu).

Bouge Ta Frip', un nouveau regard sur la friperie

Des choeurs pour la lutte contre les violences faites aux femmes !

Du haut de ses 19 ans, Anouck Fily est passé par Paris, les Emirats Arabes Unis et Nantes. Elle adore la cuisine, le tennis et la BD mais surtout le journalisme. Anouck effectue actuellement une licence information-communication dans l'objectif d'être plus tard journaliste.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017